Article Recma

Identités, plus-values et engagements de l’ESS

Savoir qui on est, pour savoir où l’on va... à tout le moins poser une base, un socle commun, un langage partagé, c’est à quoi ce sont attelées, ces derniers mois, les fédérations adhérentes de Coopfr (www.entreprises.coop) – nouvelle signature du Groupement national de la coopération – et celles du Ceges (Conseil des entreprises, employeurs et groupements de l’économie sociale).

Autogestion hier, aujourd’hui, demain

Lucien Collonges (coord.). Editions Syllepse, 2010.

En ces temps de débat résolument dynamique et moderne sur l’évolution de l’économie sociale vers l’entrepreneuriat social, il est délicieusement ringard de rendre compte d’un livre qui interroge l’économie sociale sur ses rapports avec l’autogestion. Autogestion, hier, aujourd’ hui, demain est un ouvrage de sept cents pages réalisé par un collectif, Lucien Collonges, très proche des Alternatifs, ce petit parti politique né en 1997 dont l’autogestion est un des quatre piliers, avec la solidarité, l’écologie et le féminisme (www.alternatifs.org).

Economie sociale et solidaire : nouvelles trajectoires d’innovation

Sous la direction de Sophie Boutillier et Sylvain Allemand. L’Harmattan, coll. « Marchés et organisation », 2010.

Cet ouvrage collectif, composé de neuf contributions, aborde l’économie sociale et solidaire (ESS) sous l’angle des nouvelles trajectoires d’innovation et d’une forme originale d’entrepreneuriat social. Une fois encore, comme dans la plupart des travaux sur l’ESS, l’ouvrage donne à voir la diversité des pratiques. Il ancre toutefois cette économie dans une perspective entrepreneuriale qui fonde pour partie l’originalité du livre et contribue à caractériser les enjeux qui traversent l’ESS aujourd’hui. On pense notamment à la question du poids de l’ESS (texte de B. Guesnier) et à sa contribution à la richesse ou plus largement au développement durable ; on pense aussi au diagnostic de ses faiblesses et particulièrement à la question des dynamiques participatives ; on pense enfin à cette dimension entrepreneuriale de l’ESS, centrale dans l’ouvrage. Il nous semble d’ailleurs que, plus que la question des nouvelles trajectoires d’innovation qui constitue le sous-titre de l’ouvrage, c’est celle des dynamiques entrepreneuriales qui prime.

Une association de tourisme social face à la professionnalisation du secteur : Tourisme et Travail

Association de tourisme social, Tourisme et Travail a été, entre militantisme et professionnalisation, à l’intersection du mouvement syndical et du marché du tourisme. Dès le départ, l’association a présenté une ambiguïté entre les caractéristiques d’un mouvement associatif et les éléments techniques d’une organisation de services. Les éléments de professionnalisation se renforcent pourtant au cours des années 70, allant de pair avec une évolution entrepreneuriale. Les années 80 marquent à la fois l’apogée de cette évolution et une crise profonde de Tourisme et Travail, qui doit être mise en perspective avec les problèmes plus larges des associations de tourisme social. Cette expérience et ces problèmes posent la question d’un modèle français du syndicat entrepreneur social.

Numéro de revue: 
318
Année de publication: 
2010
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PDF icon Recma318_090103.pdf413.35 Ko
Auteur(s): 
Sylvain Pattieu

Une remise en question de l’"opulence": le mouvement coopératif britannique après la Seconde Guerre mondiale

Bien qu’au cours des dernières décennies les chercheurs aient témoigné d’un regain d’intérêt pour l’histoire de la « société de consommation », il est étonnant de constater que le rôle qu’ont joué les coopératives de consommateurs en Grande-Bretagne reste peu étudié. Un tel oubli n’est pas sans conséquence, dans la mesure où le mouvement coopératif a, depuis sa naissance au xixe siècle, beaucoup contribué à améliorer la situation matérielle des consommateurs issus des classes ouvrières. L’histoire de ce mouvement apporte ainsi un éclairage spécifique sur des processus sociaux et économiques plus larges. Cet article se propose d’étudier comment les consommateurs ouvriers britanniques organisés ont répondu au développement de la consommation de masse durant la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux relations entre le mouvement coopératif et le Parti travailliste afin d’expliquer comment celles-ci ont pu influer sur la vision que les associés coopérateurs ont du marché et de la manière dont il devrait être régulé dans l’intérêt des consommateurs.

Numéro de revue: 
318
Année de publication: 
2010
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PDF icon Recma318_071089.pdf485.33 Ko
Auteur(s): 
Peter Gurney

La productivité en question. Le processus de récupération des entreprises dans la ville de Buenos Aires

Cet article rend compte d’un ensemble d’expériences autogestionnaires menées en Argentine depuis une quinzaine d’années : il s’agit de la récupération par les salariés d’entreprises en faillite, puis de leur conversion en coopératives de travail. L’auteure s’intéresse moins à l’étude de la forme coopérative qu’à l’ensemble du processus de revendication, dont la création de la coopérative n’est qu’un élément, en vue de provoquer l’intervention de l’Etat. Au cours de plusieurs études ethnographiques menées sur les différents sites en lutte, elle a observé la stratégie des ouvriers des usines récupérées pour maintenir leur «source de travail» par l’obtention d’un cadre légal. Convoquant les apports de l’anthropologie, elle propose une analyse originale et contrastée de ce mouvement, dans lequel la dignité du travail occupe une place centrale.

 

Numéro de revue: 
318
Année de publication: 
2010
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PDF icon Recma318_058070.pdf408.7 Ko
Auteur(s): 
María Inés Fernández Alvarez

"Charities" et associations: une étude comparative France-Royaume-Uni du comportement des donateurs

La loi sur les charities est beaucoup plus ancienne que la loi de 1901. Ces organisations se limitent à des domaines plus étroits que les associations françaises. Elles n’ont également pas les mêmes arguments fiscaux pour inciter les donateurs à réaliser un don. Les Britanniques donnent beaucoup plus que les Français et sont plus nombreux à donner. La concentration des revenus de l’ensemble du secteur auprès de quelques organisations est plus importante au Royaume-Uni qu’en France. Il existe dans ces deux pays une forte concurrence à la recherche de financement, principalement due à l’augmentation de la taille des organisations, à l’intégration de nouveaux entrants dans le secteur et à la baisse ou à la stagnation des financements publics. Les outils de collecte sont nombreux et divers de façon à toucher un public de plus en plus large. L’innovation est constante en la matière. Pour satisfaire leurs donateurs, les associations et les charities doivent être concrètes dans leur communication auprès du public.

Numéro de revue: 
318
Année de publication: 
2010
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PDF icon Recma318_039057.pdf446.34 Ko
Auteur(s): 
Fanny Gérome

De la Nef (Nouvelle économie fraternelle) à la BEE (Banque éthique européenne), esquisse et enjeux d’une trajectoire

La Nouvelle Economie fraternelle (Nef), coopérative de finance solidaire française, prépare avec des partenaires européens la création de la Banque éthique européenne (BEE). La petite coopérative de finance solidaire opère là un double changement d’échelle en devenant une banque de plein exercice dans un cadre de dimension européenne. L’article reconstitue la trajectoire de cette organisation dans le cadre d’une analyse de processus. Son modèle économique basé sur une intermédiation simple et transparente et son approche pour dynamiser de nouvelles formes de proximité et mobiliser le réseau social fournissent la trame de notre réflexion pour mettre au jour les ingrédients (projet social, nature et forme du sociétariat, contexte économique et réglementaire, etc.) qui induisent la succession des séquences du processus évolutif de la Nef et ses bifurcations.

Numéro de revue: 
318
Année de publication: 
2010
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Auteur(s): 
Béatrice Chauvin, Ariel Mendez et Nadine Richez-Battesti

La nouvelle économie sociale pour réformer le capitalisme

Daniel Hurstel. Odile Jacob, 2009.

Avec cet ouvrage, Daniel Hurstel, avocat d’affaires et maître de conférences à l’IEP de Paris, offre une réflexion juridique sur l’entreprise sociale. Si le titre peut sembler provocateur aux défenseurs de l’économie sociale, il n’en demeure pas moins que l’ouvrage est riche d’informations et de propositions qui, à défaut d’être nécessairement partagées, n’en nourrissent pas moins la réflexion et participent du débat actuel.