L’Autogestion à l’épreuve du travail. Quelle émancipation ?
Isabelle Chambost, Olivier Cléach, Simon Le Roulley, Frédéric Moatty et Guillaume Tiffon (dir.), Presses universitaires du Septentrion, 2020, 317 pages
Isabelle Chambost, Olivier Cléach, Simon Le Roulley, Frédéric Moatty et Guillaume Tiffon (dir.), Presses universitaires du Septentrion, 2020, 317 pages
Après L’Yonne républicaine en 2008 et Le Courrier Picard en 2009, Nice-Matin abandonne aujourd’hui le statut coopératif. C’était le dernier et le plus important groupe de presse sous ce statut, avec plus de 800 salariés. Les trois titres avaient en commun d’avoir été créés au sortir de la guerre, en 1944, le premier sous le statut de Scop et le deuxième sous forme de coopérative de consommation, avant de devenir une Scop dix ans plus tard.
Cet article s’inscrit dans une perspective d’enrichissement des connaissances de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et des comportements organisationnels qui lui sont associés, en s’intéressant aux entreprises de l’ESS que sont les sociétés coopératives et participatives (Scop) – dont les engagements sociétaux sont statutairement importants. En s’appuyant sur l’étude de trois Scop, cet article identifie les outils mobilisés par ces entreprises ainsi que le degré d’intégration de la RSE dans la conduite de leurs activités, au regard des discours tenus sur cette démarche. Sur cette base, l’article montre une certaine homogénéité, tant discursive que des outils mobilisés, mais des pratiques différenciées. En illustrant les spécificités des Scop en matière de RSE, l’étude met également à jour des comportements vertueux de nature à inspirer de nombreuses organisations.
Fin mai, la Confédération générale des Scop a publié un bilan qui atteste de la bonne santé du secteur coopératif. En 2018, les emplois dans les Scop et les Scic ont progressé de 4,5 % par rapport à 2017, ce qui porte leur nombre total à 60 400. La même année, ont été fondées 300 nouvelles Scop (dont près d’une sur deux dans le secteur des services) et 868 Scic. Le modèle Scic, qui associe des parties prenantes de natures diverses (salariés, clients, usagers, collectivités
La Sadel (Société angevine d’édition et de librairie) est une coopérative de consommateurs spécialisée dans la librairie et la papeterie scolaires, créée autour de deux valeurs : défendre la laïcité et favoriser l’égalité des chances à l’école publique. En 2017, elle fait partie des quatre coopératives ayant survécu à la concurrence dans son secteur lorsqu’elle change de statut et d’échelle en devenant une Scop. Cette transformation a permis la mise en place d’une gouvernance partagée. Après un rappel théorique des liens entre démocratie et gouvernance, cet article met en lumière l’originalité de la transformation de la coopérative de consommation Sadel en une Scop-SAS et montre comment une entreprise de l’ESS peut réinventer sa gouvernance démocratique.
Dans un rapport rendu public fin février, le consultant Bernard Latarjet souligne que les acteurs culturels et ceux de l’économie sociale et solidaire (ESS) auraient intérêt à se rapprocher : ils partagent des valeurs et objectifs tels que nourrir l’exercice démocratique, concourir à émanciper les personnes, concilier développement économique et utilité sociale, ancrer l’action dans les territoires, soutenir l’innovation et la création sous toutes leurs formes, etc.
En quatre ans, le nombre d’associations se transformant en coopératives a augmenté de 46 %. Plus précisément, entre 2012 et 2016, le nombre de Scop (sociétés coopératives et participatives) et de Scic (sociétés coopératives d’intérêt collectif) issues de transformations d’associations a crû respectivement de 34% et 53 %. Ainsi, en 2016, on comptait en France 159 Scop et 127 Scic qui étaient auparavant des associations loi 1901. Soit 286 structures (sur un parc total de 2 991) comptabilisant 4 900 emplois et un chiffre d’affaires de 217 millions d’euros.
L’entreprise Moulin Roty est, depuis 1981, une Scop spécialisée dans la création et la commercialisation des jouets et objets du premier âge. A l’origine, il s’agissait d’une simple communauté de travail organisée autour d’un atelier de sérigraphie à Saffré, en Loire-Atlantique. Installée à Nort-Sur-Erdre depuis 1988, la coopérative emploie actuellement 79 salariés, dont 56 associés. Elle vient de transformer en Scop sa filiale logistique Moulin Roty Prestation (qui regroupe 16 employés), créant ainsi le premier groupe coopératif de l’Ouest.
En mai 2014, après trois ans et demi de conflit avec Unilever, les salariés de l’usine de thé Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône) obtenaient de pouvoir reprendre leur activité sous un statut Scop, en bénéficiant d’un versement de 19,1 millions d’euros d’Unilever. En mai 2015, la Scopti (Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions) était créée. Les vingt-huit salariés- fondateurs adoptèrent pour le lancement de leur marque le chiffre symbole de leur lutte : « 1 336 » jours (et nuits) d’occupation.
La IV e édition de la Semaine de l’égalité professionnelle, qui s’est tenue du 3 au 9 octobre, a été l’occasion de rappeler l’écart persistant entre les situations des hommes et des femmes au travail. Les femmes restent très souvent à des postes fonctionnels qui ne mènent pas à la direction.