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Entreprises sociales et entrepreneuriat social en Grande-Bretagne

Cet article vise à présenter la situation des entreprises sociales en Grande- Bretagne. L’auteure y décrit d’abord brièvement l’histoire du tiers secteur anglais depuis le milieu du xxe siècle et les récentes mesures spécifiquement destinées aux entreprises sociales. Les conséquences majeures de cette politique publique sont ensuite présentées : la mise en concurrence des structures et la montée en puissance du « managérialisme ». Puis la question de la structuration légale est évoquée, avec le nouveau statut de société d’intérêt communautaire, ou community interest company, et la récente création du label Entreprise sociale. L’auteure étudie enfin la figure de l’entrepreneur et montre que la logique de l’entrepreneuriat social va à l’encontre de logiques collectives et d’entraide.

Numéro de revue: 
319
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma319_097113.pdf422.08 Ko
Auteur(s): 
Maïa Souviron

La quête du droit: approche de l’instauration d’une représentation du personnel dans une coopérative d’activités et d’emploi

Formule coopérative méconnue, la coopérative d’activités et d’emploi (CAE) propose une alternative aux dispositifs d’auto-entrepreneuriat et de micro-entrepreneuriat, ou encore aux sociétés de portage salarial, dont l’essor résulte moins d’une appétence prétendument répandue pour la création d’entreprise que d’une atomisation du travail. Cet article est le fruit d’une recherche-action menée au sein de la CAE Coopaname par deux entrepreneurs-associés : il témoigne d’un processus de reconstruction d’un collectif face aux donneurs d’ordre et de lutte contre le moinsdisant social. S’interrogeant sur la pertinence d’une représentation du personnel dans une structure où les salariés sont économiquement autonomes, les auteurs soulignent l’intérêt de cette expérience, qui permet de recréer un droit du travail au sein même du travail indépendant. Les institutions représentatives du travail apparaissent alors comme un outil de résistance à la précarisation et à la tentation de l’entrepreneur de s’auto-exploiter.

Numéro de revue: 
319
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma319_078096.pdf532 Ko
Auteur(s): 
Nathalie Delvolvé et Stéphane Veyer

Quelle qualité de l’emploi au sein de l’économie sociale et solidaire? Premiers résultats sur données françaises

Qu’en est-il de la qualité de l’emploi dans les organisations de l’économie sociale et solidaire (ESS) relativement aux organisations privées lucratives ou publiques ? Nous commençons par définir la qualité de l’emploi en nous appuyant sur les travaux existants dans une perspective internationale et plus particulièrement en France. Puis nous élaborons un indice composite représentatif de la multidimensionnalité de cette qualité de l’emploi en distinguant les différentes familles de l’ESS relativement aux données disponibles en France. Nous présentons enfin les premiers résultats de mesure de cette qualité de l’emploi en France et les limites inhérentes à cette première évaluation.

Numéro de revue: 
319
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma319_057077.pdf417.68 Ko
Auteur(s): 
Nadine Richez-Battesti, Francesca Petrella et Ekaterina Melnik

La nouvelle frontière de l’économie sociale et solidaire: l’intérêt général?

Les liens entre l’économie sociale et solidaire et l’intérêt général sont protéiformes – historiques, juridiques, politiques et plus largement dans les discours et les pratiques (ou tout au moins dans certaines pratiques) – et territoriaux (France-Europe). C’est ce que nous allons analyser dans un premier temps. Mais ces liens sont ambigus et renvoient à des questionnements essentiels, notamment sur le partage des objectifs poursuivis par les acteurs et les pouvoirs publics. En outre, si l’attraction de l’intérêt général s’explique par son aura, il convient de prendre la mesure des contraintes induites et d’apprécier avec plus de mesure les incidences d’une allégeance. Ces liens posent également la question de la construction des politiques publiques et de la capacité des acteurs de l’ESS à porter un projet politique.

Numéro de revue: 
319
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma319_036056.pdf455.92 Ko
Auteur(s): 
David Hiez et Rémi Laurent

Approches européennes et américaines de l’entreprise sociale: une perspective comparative

Alors que pratiquement personne ne s’y référait il y a encore une quinzaine d’années, les notions d’entreprise sociale et d’entrepreneuriat social sont en train d’opérer une étonnante percée sur presque tous les continents. C’est en Europe et aux Etats-Unis que les travaux de recherche en la matière sont les plus avancés, mais pendant près de dix ans ils se sont développés de manière parallèle, avec peu d’interactions entre les deux régions. Dans une première partie de cet article, nous retraçons l’émergence de ces concepts des deux côtés de l’Atlantique. Ensuite, nous développons l’approche Emes, ancrée dans les réalités européennes. Enfin, nous contrastons les différentes écoles de pensée sur des aspects centraux dans les débats qui animent le champ aujourd’hui.

Numéro de revue: 
319
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma319_018035.pdf399.7 Ko
Auteur(s): 
Jacques Defourny, Marthe Nyssens

La politique du lien, les nouvelles dynamiques territoriales de l’économie sociale et solidaire

Xabier Itçaina (dir.), Presses universitaires de Rennes, coll. espaces et territoires, 2010, 383p.

Aboutissement de programmes de recherche et d’un colloque soutenus par la Délégation interministérielle à l’innovation, à l’expérimentation sociale et à l’économie sociale (DIIESES), cet ouvrage collectif présente 18 contributions traitant des dynamiques territoriales de l’économie sociale et solidaire (ESS) au plan local (« méso-économie territoriale ») à partir de quatre entrées complémentaires que constituent la transformation des matrices territoriales, l’impact des actions publiques, la question des finances solidaires et la place de pratiques militantes des acteurs dans le développement territorial. Si l’approche pluridisciplinaire revendiquée et la comparaison régionale ou transnationale apportent un éclairage utile à la compréhension des enjeux territoriaux, la lecture de l’ouvrage donne au lecteur le sentiment d’une juxtaposition de positions différenciées nourries par des légitimités disciplinaires et la diversité des terrains retenus.

Manifeste des pauvres

Van der Hoff F., Editions Encre d’Orient, Paris, 2010, 77 p.

Ce « petit livre jaune », comme l’éditeur se risque à le qualifier (p.7), rassemble les idées transformatrices du cofondateur du label Max Havelaar, prêtre ouvrier travaillant depuis plusieurs décennies avec des coopératives de petits producteurs de café dans le sud de l’Etat de Oaxaca au Mexique. Son intérêt est de rappeler que l’engagement à la base du commerce équitable repose à la fois sur le refus d’un système injuste (« nous continuons à protester, mais en même temps nous continuerons à proposer »), comme sur la responsabilisation de ses acteurs (« Les pauvres savent produire, survivre, vivre, lutter et s’organiser »).