Bernard Desmars, Dijon, Les Presses du réel, 2010, 430 p.
Si l’œuvre de Charles Fourier a été beaucoup étudiée, notamment depuis deux décennies, celle du devenir de sa doctrine après sa mort en 1837 restait largement à découvrir. En ce domaine, trois hypothèses étaient suggérées de façon plus ou moins explicite par les historiens mais elles n’avaient guère été vérifiées. Comme de nombreux Saint-Simoniens, les Fouriéristes auraient renié leurs convictions et se seraient « adaptés » au capitalisme. Seconde possibilité, ils auraient tenté de concrétiser le fouriérisme dans des colonies icariennes, le plus souvent aux Etats-Unis, mais ces initiatives se seraient soldées par un échec. Ou enfin, ils auraient attendu, mais vainement, le Nouveau monde annoncé par les prophéties socialistes.