Article Recma

La course à la taille dans le secteur associatif des musiques actuelles. De la crise de sens à la proposition alternative d’une plateforme collaborative

La filière économique de la musique « live », en France, est articulée autour de trois fonctions principales : la production, la diffusion et l’exploitation de lieux. Au sein d’une filière dominée par l’économie privée lucrative, une dynamique associative se concentre plutôt en aval, au contact des populations, du côté de salles de spectacles aux jauges moyennes (de 150 à 1 000 places environ). Ces lieux à l’économie hybride développés dans les années 80 sont aujourd’hui en plein questionnement quant à leur taille, en rapport à leurs modes de financement et à leurs missions. Quelle est la taille optimale pour ces structures ? On étudiera d’abord quels avantages et quels dangers représente l’augmentation des jauges d’accueil du public. On évoquera ensuite une alternative à la course à la taille via l’émergence de formes collectives d’organisation en réseau et le projet Gimic de plateforme collaborative.

Numéro de revue: 
326
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma326_071089.pdf1.04 Mo
Auteur(s): 
Gérôme Guibert et Philippe Eynaud

Coopération et regroupement des associations: aspects juridiques et fiscaux

Une création d’association sur cinq serait aujourd’hui le résultat d’une restructuration. Restructuration, un mot qui habituellement fait peur, souvent synonyme de compression du personnel salarié ou de changements profonds dans les modes de gestion. Qu’en est-il du secteur associatif ? Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, les associations seraientelles, elles aussi, gagnées par cette fièvre de la rentabilité « à tout prix » ? Existe-t-il, pour ces structures, un seuil critique en dessous duquel leur pérennité ne serait plus assurée ? Nous tenterons d’identifier les principales raisons qui poussent les associations à se rapprocher, avant de présenter les différents modes de coopération et de regroupement envisageables, ainsi que les contraintes existantes sur le plan juridique et fiscal.

Numéro de revue: 
326
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma326_064070.pdf565.34 Ko
Auteur(s): 
Colas Amblard

Grandir, oui, mais comment ? Analyse de la concentration par fusions des coopératives vinicoles du Languedoc-Roussillon

Les coopératives représentent un vecteur important de structuration de certaines filières agricoles et agroalimentaires en France depuis près d’un siècle. Dès le début des années 90, une accélération du mouvement de concentration entre coopératives agricoles est observée. L’objet de notre travail est d’analyser le processus de rapprochement (par fusion et acquisition) des coopératives agricoles. Le suivi de quatorze opérations de fusion de coopératives vinicoles du Languedoc-Roussillon entre 2004 et 2010 constitue notre application empirique. Les principaux résultats indiquent qu’il existe différents types de « processus » de fusion : certaines sont menées dans l’urgence, sans aucune stratégie que la sauvegarde d’exploitations en difficulté, alors que d’autres répondent à des injonctions des politiques locales ; enfin, d’autres encore reposent sur de véritables projets stratégiques d’entreprise permettant de trouver des synergies entre les structures coopératives engagées.

Numéro de revue: 
326
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma326_045063.pdf710.48 Ko
Auteur(s): 
Louis-Antoine Saïsset et Foued Cheriet

Ce que nous enseignent les statistiques nationales françaises sur les évolutions de la coopération agricole

Cet article vise à analyser, à partir des données statistiques, les mutations majeures des coopératives agricoles, pour comprendre en quoi la course à la taille va conduire ces dernières à poursuivre leurs évolutions organisationnelles. Nous mobilisons une approche par le périmètre coopératif, qui utilise les enquêtes statistiques nationales pour 1995, 2000 et 2005, afin de prendre en compte l’ensemble des entreprises coopératives et de leurs filiales. Les résultats soulignent le développement des groupes coopératifs avec une distinction entre le secteur des industries agroalimentaires (IAA) et celui du commerce de gros. Mais les liens de contrôle partagé et minoritaires entre les entreprises révèlent le développement de nouvelles formes d’alliance et de partenariat, tant à l’aval qu’à l’amont des filières. Ces évolutions questionnent alors les sources de données disponibles sur leur disposition à prendre en compte ces phénomènes.

Numéro de revue: 
326
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma326_029044.pdf1.23 Mo
Auteur(s): 
Maryline Filippi, Olivier Frey et Stéphanie Peres

La course à la taille est-elle inéluctable dans l’économie sociale ?

La course à la taille est-elle inéluctable dans l’économie sociale ? Telle était la question proposée à la réflexion et mise en débat par l’équipe de l’Association pour le développement de la documentation sur l’économie sociale (Addes, www.addes.asso.fr) lors de son XXIVe colloque, en 2012. Il s’agissait bien d’une question transversale à l’ensemble des familles de l’économie sociale. Pour les mutuelles de santé, certaines prévisions actuelles envisagent une division par deux de leur nombre entre 2005 et 2015. Pour les coopératives agricoles, la division de leur nombre par deux a déjà eu lieu depuis 1965. Si les associations semblent faire exception – notamment dans le secteur sanitaire et social, où les associations employeurs sont passées de 29 000 en 2000 à plus de 33 000 en 2010 (Bazin et al., 2011) –, il faut aussi observer avec Viviane Tchernonog (2011) qu’actuellement près d’une création d’association sur cinq se réalise à partir d’associations déjà existantes.

Numéro de revue: 
326
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma326_024028.pdf654.49 Ko
Auteur(s): 
Henry Noguès

Plan d’action de l’ACI pour une décennie coopérative

L’Alliance coopérative internationale (ACI) a publié une version préliminaire de son Plan d'action pour une décennie coopérative, qui sera discuté lors de l'Assemblée générale extraordinaire à Manchester le 31 octobre. Ce plan « Défi 2020 », rédigé par un groupe de travail international piloté par Cliff Mills et Will Davies, entend faire fructifier les acquis politico-médiatiques de cette année internationale pour que les coopératives soient reconnues en matière de durabilité économique, sociale et environnementale comme le modèle de croissance de l'entreprise en 2020. Le document de 32 pages, après une introduction sur l’année internationale, les coopérateurs dans le monde et les 7 principes coopératifs, détaille les 5 grandes orientations que l’ACI souhaite mettre en œuvre. Chaque idée est développée du point de vue de l’entreprise coopérative, de l’individu coopérateur, avec un objectif défini et des moyens pour l’atteindre puis mise en relation avec les autres orientations. Un document bien réalisé formellement et qui ne manquera pas de faire réagir sur le fonds.{C}

Le socialisme gourmand : le Bien-vivre, un nouveau projet politique

Paul Ariès. Paris, La Découverte, coll. "Les empêcheurs de penser en rond", 2012, 224 p.

"Ce livre est à la fois celui d’une défaite assumée et d’un immense espoir", ainsi s’ouvre le dernier livre, petit mais très riche, de Paul Ariès. Echecs des "socialismes réels", ceux de la "grisaille" de la "gauche sacrificielle" et des milieux de la décroissance, qui ne peut être "qu’anticapitaliste et antiétatiste" (p. 9) ; "espoir" de "recréer du collectif, de faire sécession d’avec le capitalisme […] afin de recréer un autre réel, multiplier les expérimentations sociales, réaliser ici et maintenant des petits bouts de socialisme" (p. 13) par le "syndicalisme à bases multiples, le socialisme municipal, le mouvement coopératif" et plus largement l’économie sociale et solidaire. Parmi les nombreux "gros mots de l’émancipation" qui se réinventent dans les mouvements altermondialistes, l’auteur a préféré le "mot-obus" de "socialisme gourmand" et du "bien-vivre", "pour en finir avec une "gauche" qui gère loyalement les affaires du capital tandis qu’une autre s’épuise à marcher dans les rues et à faire grève" (p. 27). La référence aux mouvements amérindiens (Equateur, Bolivie…), ce "socialisme populaire" ou "socialisme du commun", est largement explicitée, mais Paul Ariès consacre également de belles pages au mouvement coopératif, aussi bien renseignées que stimulantes.

Principes d’économie solidaire

Eric Dacheux et Daniel Goujon. Ellipses, septembre 2011.

Eric Dacheux, professeur en communication, et Daniel Goujon, maître de conférences en économie, ont donné un nouveau fruit de leur collaboration scientifique, déjà ancienne de plus de dix ans. Forts de leur attachement à l’économie solidaire, ils nous en ont proposé les Principes. Formellement, ce livre comporte 220 pages de texte, auxquels s’adjoignent un répertoire des initiatives solidaires citées, un glossaire et une bibliographie sélective. Le répertoire est utile pour quelques informations de base, quoiqu’il ne fournisse pas la chair des expériences, ce qui d’ailleurs n’est pas son rôle. Le glossaire a pour nous un statut ambigu : extrêmement utile pour un lecteur non averti, qui peut au fil de sa lecture trouver aisément des points de repère pour la compréhension des termes employés qui ne lui seraient pas familiers, il présente l’inconvénient d’osciller entre la définition didactique du dictionnaire et l’expression de l’analyse des auteurs. En ce sens, il risque toujours d’être une redite des développements du texte proprement dit. On sera beaucoup plus enthousiaste sur la bibliographie sélective, qui oriente vers quelques lectures complémentaires choisies.

Economie et société, pistes de sortie de crise

Louis Favreau et Ernesto Molina. Presses de l’université du Québec, 2011.

Ce petit livre, « fruit d’une collaboration autonome de deux chercheurs avec le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité » (4e de couverture), s’inscrit dans le prolongement de la conférence internationale qui s’est tenue en septembre 2010 à Lévis (voir « Actualité », Recma, n° 318, octobre 2010). Le titre est en fait assez peu explicite sur le contenu de cet ouvrage, qui met surtout l’accent sur la capacité des coopératives, et plus spécialement des nouvelles formes coopératives, à « transformer à des degrés divers un modèle fondé uniquement sur les lois du marché et de la régulation publique » (p. 10). Il s’agit en d’autres termes de montrer qu’à côté du binôme régulation libérale-régulation publique, il existe une régulation citoyenne qui est nécessaire pour ré-encastrer l’économie dans la société, comme dirait Polanyi. La différence et les vertus de cette forme de régulation alternative tiennent au fait qu’au contraire des deux autres, qui relèvent d’un processus top-down – que celui-ci descende des hautes sphères de l’Etat ou de celles du marché (et du capitalisme financier) –, cette régulation citoyenne implique un processus bottom-up qui repose sur les communautés, sur le local, et qui fait des citoyens des coproducteurs et non plus des usagers ou des consommateurs (tableau p. 80).

Aide à domicile et services à la personne : les associations dans la tourmente

Petrella F. (dir.). Presses universitaires de Rennes, « Economie et société », 2012.

Cet ouvrage, dont la direction a été assurée par Francesca Petrella, de l’université d’Aix- Marseille, associe dix chercheurs, économistes, gestionnaires ou sociologues, appartenant à six laboratoires universitaires français. Il fait se croiser de façon intéressante des points de vue permettant de comprendre la situation actuellement critique des associations d’aide à domicile, directement affectées par les évolutions de la régulation publique depuis un quart de siècle. Cette actualité accroît l’intérêt de l’ouvrage non seulement pour les chercheurs qui étudient la question plus large des services à la personne, mais aussi pour les étudiants en travail social et en gérontologie, comme pour les acteurs privés ou publics engagés dans les activités d’aide à domicile en tant qu’entrepreneurs, salariés, clients ou responsables des politiques familiales et gérontologiques.