Coopération

Les coopératives d’entreprises : développement ou éclatement ?

L’entrepreneuriat coopératif a connu un développement important dans l’agriculture, mais aussi dans le commerce de détail et la pêche et, à un moindre degré, dans l’artisanat et les transports. Il s’inscrit dans une page d’histoire que nous retrace l’auteur pour chacun des secteurs. A partir d’une matrice de communautés locales de métiers, la coopération apparaît d’abord comme un instrument de défense face aux mutations économiques, avant qu’une partie du mouvement ne s’inscrive dans la construction de groupes puissants à dimension nationale, plus difficilement internationale. L’ouverture à des capitaux extérieurs, les réticences de certains milieux face à l’image coopérative, l’inadaptation des statuts coopératifs à certains types de regroupements favorisent l’adoption de formes juridiques diversifiées. Il reste que les développements récents traduisent aussi le souci de préserver les finalités de défense d’entreprises indépendantes et inscrites dans les territoires.

Numéro de revue: 
291
Année de publication: 
2004
Auteur(s): 
Auvolat M.

L’implication des travailleurs dans la SCE

Indissociable du règlement qui crée la société coopérative européenne, la directive sur l’implication des travailleurs vise à préserver les droits des salariés qui seront touchés par la mise en oeuvre du nouveau statut. Il s’agit d’éviter que le statut européen ne soit adopté dans le seul but d’échapper à des contraintes nationales trop fortes ou qu’il ne vienne imposer des règles incompatibles avec le système de relations de travail existant. Information, consultation et participation constituent l’essence de cette implication et, comme le souligne l’article, la négociation est la voie privilégiée pour élaborer les procédures concrètes de leur mise en oeuvre : « La contrainte juridique intervient pour définir le cadre de la négociation et ne s’impose qu’en l’absence d’accord. » C’est une nouvelle illustration du modèle social européen qui est proposée au travers de la directive SCE.

Numéro de revue: 
291
Année de publication: 
2004
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PDF icon 291_028034.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Zago-Koch B.

La longue marche de la société coopérative européenne

Actrice privilégiée du processus qui a conduit à l’avènement en 2003 de la société coopérative européenne, agissant au sein des organisations professionnelles ou représentant la France dans le groupe du Conseil, Chantal Chomel rappelle les différentes étapes d’une construction dont les prémices se situent dans les années 60. Initiée au sein des mouvements coopératifs européens, relayée auprès des institutions européennes et dans les Etats membres, l’idée d’un statut coopératif européen a pu se concrétiser grâce à la ténacité d’hommes et de femmes dont l’article souligne le rôle décisif.

Numéro de revue: 
291
Année de publication: 
2004
Auteur(s): 
Chomel Ch.

La SCE, une subtile articulation du droit communautaire et des droits nationaux

"Le règlement 2 157/2001, relatif à la société européenne, et le règlement 1435/2003, relatif à la société coopérative européenne, montrent à la fois des ressemblances et des dissemblances ; en les identifiant, l’auteur met en exergue les particularités de la SCE. Les ressemblances se trouvent dans le mode d'articulation du droit communautaire et des droits nationaux. Ces groupements européens sont régis par le règlement qui les institue sur certains points (constitution, administration), mais sont aussi soumis, sur d'autres points (fonctionnement interne, par exemple), aux lois nationales en vigueur dans l'Etat qui sera choisi pour abriter le siège social ; il existe donc une pluralité de rattachements, source de complexité. Les dissemblances proviennent de la différence de nature entre une société coopérative et une société commerciale. Ainsi, le règlement SCE communautarise les principes fondateurs du droit coopératif, en même temps qu'il renvoie aux droits nationaux spécifiques aux coopératives. La soumission de la SCE aux principes coopératifs est donc éclatée, selon que le règlement pose les principes ou renvoie aux droits nationaux. En définitive, il apparaît que le choix de la localisation du siège social de la société est loin d'être neutre"

Numéro de revue: 
291
Année de publication: 
2004
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Auteur(s): 
Parléani G.

La loi du 20 juillet 1983, première loi d’économie sociale

"Ce texte revient sur la loi du 20 juillet 1983 relative à certaines activités d’économie sociale, qui va se révéler importante aussi bien par son objet immédiat, faciliter l’essor de la coopération dans le domaine de l’artisanat et de l’habitat social, que parce qu’elle s’inscrit dans le projet plus vaste de développement de l’économie sociale en France, dont elle constitue une première étape. Les apports de la loi, comme le soulignent les auteurs, sont multiples : offrir aux coopératives d’artisans, d’entreprises de transport et aux coopératives maritimes un cadre juridique et fiscal incitatif ; redonner aux coopératives HLM une capacité d’intervention en voie d’extinction; innover en instituant l’« union d’économie sociale » (dans la filiation de laquelle s’inscrit la SCIC) et la révision coopérative. Enfin, et ce n’est pas son moindre mérite, elle accorde une consécration législative au terme et au concept sous-jacent d’« économie sociale » qui a fini par s’imposer assez largement, fût-ce avec des acceptions diverses en Europe et sur les autres continents."

Numéro de revue: 
291
Année de publication: 
2004
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Auteur(s): 
Soulage F. Hipszman M.

La réforme du droit coopératif en Italie

Le droit coopératif italien vient d’être profondément révisé dans le cadre d’une réforme du droit des sociétés qui modernise la partie du Code civil concernant le droit des entreprises. Si cette réforme était demandée par le mouvement coopératif, son élaboration, qui a impliqué deux législatures avec deux majorités différentes, a connu des moments de très grande tension entre mouvement coopératif et gouvernement, et des attitudes contrastées au sein du mouvement coopératif. Cet article montre « de l’intérieur » comment des situations dramatiques, qui ont vu le mouvement coopératif en situation de forte difficulté, ont pu être surmontées grâce à une intelligence politique, beaucoup de patience et des efforts « pédagogiques » envers les interlocuteurs parlementaires. Plusieurs innovations ont été introduites, la plus remarquable étant celle qui définit la « mutualité prédominante » et des critères précis à respecter pour garder la faveur de l’Etat en matière fiscale. C’est à la fois un défi et une opportunité qui s’offrent aux coopératives italiennes pour concilier authenticité et fidélité aux principes coopératifs avec développement et compétitivité.

Numéro de revue: 
290
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Pezzini E.

L’économie sociale, une menace à l’indépendance du mouvement coopératif ? Actualisation du débat autour de l’approche allemande

En élargissant le principe de solidarité au-delà de son sociétariat, la coopérative renie-t-elle le modèle qui la fonde ? Les caractéristiques de l’économie sociale telles que l’orientation sociale et communautaire ou le bénévolat représentent-elles une menace pour la coopérative, ou au contraire une voie d’enrichissement et de renouvellement ? L’auteur reprend, pour les réactualiser, les termes d’un débat amorcé à la fin des années 90 à partir d’une approche allemande de ces questions. La vocation exclusive de la coopérative pour ses membres et l’unité du sociétariat sont aujourd’hui largement remis en cause par de nouvelles formes d’entreprises, comme la coopérative sociale italienne ou la société coopérative d’intérêt collectif (Scic) en France, qui sont basées sur le multisociétariat. En Allemagne, où émerge le concept d’« entreprise promotrice » (lire l’article de H. Münkner, Recma, n° 281), les coopératives ont toujours la volonté de se démarquer des entreprises d’intérêt collectif. Il est vrai que le pas à franchir n’est pas des moindres pour repenser une gestion démocratique qui intègre bénévoles et usagers, qu’ils soient membres ou non-membres, au processus de décision.

Numéro de revue: 
289
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Levi Y.

La première norme mondiale sur les coopératives, la recommandation 193/2002 de l’Organisation internationale du travail

Secrétaire général de Cicopa, l’auteur de cet article rend compte du rôle joué par le mouvement coopératif mondial dans l’élaboration de la recommandation n° 193 de l’Organisation internationale du travail (OIT) concernant la promotion des coopératives (lire l’article de Mark Levin dans ce numéro). Ce sont tout autant la portée de cette nouvelle recommandation que le processus qui a conduit à l’adopter qui sont analysés ici. Comment les organisations coopératives ont-elles pu faire entendre leur voix sur le texte initial, un simple siège d’observateur étant habituellement dévolu à l’Alliance coopérative internationale (ACI) dans le cadre de ces négociations ? Seuls les représentants des gouvernements, des syndicats et des organisations d’employeurs y participent et des accréditations auprès de ces trois groupes étaient nécessaires. Qu’il s’agisse d’obtenir un traitement différencié des coopératives pour ce qui fait leur spécificité par rapport aux autres entreprises ou de souligner la responsabilité des Etats dans la promotion des coopératives, cette implication du mouvement coopératif a contribué à finaliser un texte réellement utile pour son développement futur.

Numéro de revue: 
289
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Roelants B.

L’action de l’OIT pour la promotion des coopératives

"L’Organisation internationale du travail (OIT), partie intégrante de l’ONU, a pour mission de promouvoir la justice sociale et les droits de l’homme et du travailleur. Dès sa création peu après la Première Guerre mondiale, elle reconnaît le rôle des coopératives et se dote d’un service spécialisé dans l’appui coopératif aux Etats-membres ; pour l’OIT, soutenir les coopératives et les valeurs qui les fondent concourt à la réalisation de sa mission. Une nouvelle recommandation à l’intention des Etats-membres, la recommandation n° 193, adoptée en juin 2002, incorpore les changements du contexte dans lequel évoluent les coopératives. Elle remplace et élargit le propos de la recommandation n° 127, centrée sur les pays en voie de développement. Intégrant l’identité coopérative telle que définie par l’Alliance coopérative internationale (ACI) en 1995, elle met l’accent sur l’autonomie des coopératives tout en soulignant le rôle primordial des gouvernements pour établir un cadre politique, juridique et institutionnel approprié. Les partenaires sociaux et les organisations coopératives apparaissent également comme des acteurs essentiels du développement coopératif. Au travers de cette recommandation et des actions engagées pour la diffuser, le BIT espère contribuer à faire évoluer les législations nationales pour un meilleur soutien des coopératives (lire aussi l’article de Bruno Roelants dans ce numéro)."

Numéro de revue: 
289
Année de publication: 
2003
Auteur(s): 
Levin M.

Le bilan sociétal dans la coopération agricole : une démarche participative pour s’ouvrir au territoire

A la suite des travaux du CJDES, la CFCA expérimente le bilan sociétal, outil qui s’inscrit dans les approches du développement durable et vise à évaluer et à présenter la performance globale des entreprises coopératives agricoles. L’auteur s’intéresse aux expérimentations de la démarche dans deux coopératives, une coopérative laitière de l’ouest de la France et une coopérative d’approvisionnement du Lot. La mise en oeuvre du bilan sociétal telle qu’elle est préconisée par la CFCA a été accompagnée d’une enquête auprès d’administrateurs, de salariés de la coopérative et d’élus représentant le territoire. Cette enquête, conduite par les administrateurs eux-mêmes dans l’une des coopératives afin de renforcer leur participation au dispositif, révèle la coexistence de conceptions différentes de la coopérative, portées par quatre types d’administrateurs. Elle montre également un rapport ambigu au territoire alors que celui-ci pourrait prendre une importance stratégique pour les coopératives.

Numéro de revue: 
290
Année de publication: 
2003
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PDF icon 290_041055.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Cariou Y.