Coopération

De la difficulté de concilier contrôle et démocratie, le cas des groupes coopératifs et d’économie sociale

S’il existe des différences fondamentales entre entreprise capitaliste et entreprise d’économie sociale, la notion de groupe n’en reste pas moins, dans certains domaines, incontournable pour les unes et pour les autres. Résister à la concurrence, mais aussi mieux répondre aux attentes des usagers sociétaires avec une offre diversifiée, multiplier les pôles d’innovation…, la notion de groupe s’impose à nombre de structures qui veulent inscrire leur action dans la durée. Elle implique l’acceptation de plusieurs entités juridiques distinctes. Quelles difficultés spécifiques cela génère-t-il pour les entreprises d’économie sociale ? En l’absence de liens de capitaux au sein du groupe, comment le contrôle peut-il s’exercer ? L’auteur propose certaines pistes de réflexion, sur la base d’une distinction entre structures stratégiques, lieu du pouvoir, et structures opérationnelles. En analysant les liens établis au sein de groupes d’économie sociale – Crédit agricole, Crédit mutuel, Banques populaires, Mondragon… –, il met en évidence des dérives possibles et montre l’intérêt des « groupes de solidarité ».

Numéro de revue: 
287
Année de publication: 
2003
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PDF icon 287_007013.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Soulage F.

Le développement des groupes coopératifs agricoles depuis un demi-siècle à la recherche d’un nouveau paradigme

"A l’aube du XXIe siècle, on observe des groupes coopératifs complexes que cet article s’attache à décrypter. Ces ensembles ne sont plus tout à fait de même nature que les coopératives de village de la première moitié du XXe siècle. En effet, la globalisation des marchés a entraîné une concentration importante des concurrents, des fournisseurs et des clients des coopératives. Ces dernières ont dû s’adapter et se transformer. Aujourd’hui, les groupes coopératifs conduisent leurs stratégies dans des réseaux complexes d’alliances, entre eux, mais aussi avec des partenaires capitalistes. Les modèles d’analyse présentés durant le siècle dernier n’expliquent plus de façon satisfaisante les mutations en cours: à côté de la valeur de la coopérative pour l’usager apparaît la valeur de la coopérative pour l’actionnaire; l’équité a remplacé l’égalité entre les associés coopérateurs ; les principes des pionniers de Rochdale sont bousculés, voire non pertinents pour certains d’entre eux dans l’environnement concurrentiel actuel. Les auteurs cherchent donc à redonner un sens à cette nouvelle race d’organisation qui ne peut pas non plus être expliquée en totalité par les modèles de l’entreprise capitaliste. Dans le modèle de la performance globale de l’entreprise coopérative qui est proposé, la taille de la coopérative ou ses réseaux d’alliances ne sont pas obligatoirement les éléments déterminants du chemin vertueux. La « bonne gouvernance » des groupes coopératifs passe par la quête de sens et la qualité des hommes, mais la multiplicité des parties prenantes complexifie cette gouvernance."

Numéro de revue: 
287
Année de publication: 
2003
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PDF icon 287_014040.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Koulytchizky S. Mauget R.

Vers un nouvel engagement coopératif dans le secteur laitier

Plusieurs facteurs déstabilisants affectent aujourd’hui la relation coopérative-adhérents : contexte économique instable, pressions accrues du libéralisme, mouvement de concentration des entreprises. En analysant les contextes anglo-saxon et français du contrat coopératif – qui lie l’adhérent à sa coopérative –, les auteurs montrent que le statut coopératif offre une certaine souplesse. Des éléments sont susceptibles de faire varier le contrat coopératif : qualité, volumes produits, prix payé aux agriculteurs et mode de rémunération des parts sociales. Même si c’est peu le cas actuellement, pour répondre aux attentes des adhérents et faire face aux contraintes économiques, les coopératives pourraient proposer à l’avenir des contrats plus individualisés. Une méthode d’étude des contrats individuels adhérent-coopérative et de leurs impacts sur la structure coopérative est proposée, appliquée au secteur laitier de l’ouest de la France.

Numéro de revue: 
288
Année de publication: 
2003
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PDF icon 288_037047.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Duvaleix S. Cordier J. Hovelaque V.

Métamorphose des organisations rurales au Cameroun, implications pour la recherche-développement et la gestion des ressources naturelles

La réforme rurale conduite au Cameroun depuis 1992 a introduit de nouveaux schémas de fonctionnement dans l’infrastructure communautaire agricole et la gestion locale des forêts. Il s’en est suivi une prolifération d’organisations rurales, regroupées sous l’étiquette de « groupes d’initiative commune » (GIC), de « nouvelles coopératives » et de « comités de gestion des forêts ». Cet article décrit l’organisation communautaire en milieu rural camerounais et propose une première évaluation des changements institutionnels et organisationnels qui ont marqué les années 90. Les auteurs analysent les contraintes véhiculées par ce modèle de réforme rurale, en termes de fonctionnalité, de couverture efficiente des espaces géographiques et d’adéquation aux problématiques de développement rural. Ils montrent aussi que ces formes d’organisation communautaire constituent des opportunités importantes pour la recherche agronomique, le développement agricole et la gestion locale des ressources forestières.

Numéro de revue: 
288
Année de publication: 
2003
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PDF icon 288_068079.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Oyono P.-R. Temple L.

Microfinance et réduction de la pauvreté, le cas du Crédit du Sahel au Cameroun

Cet article présente l’expérience d’une coopérative d’épargne et de crédit, le Crédit du Sahel, qui tente à travers quelques formules innovantes de réduire la pauvreté dans un pays, le Cameroun, où le taux de pauvreté est assez élevé. Cette structure de microfinance a mis sur pied une forme très attractive de petits crédits permettant aux bénéficiaires soit de financer une livraison ou le traitement d’une commande, soit de favoriser le renouvellement de petits matériels agricoles, soit de financer l’achat des intrants agricoles. Certaines actions s’inscrivent dans un partenariat avec l’Union européenne autour de projets de développement. Si les revenus qui en résultent permettent aux populations de rembourser le crédit contracté, ils leur offrent avant tout les moyens de se nourrir et de sortir peu à peu de la précarité et de la pauvreté ambiante.

Numéro de revue: 
288
Année de publication: 
2003
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PDF icon 288_080088.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Tchouassi G. Tekam Oumbe H.

Stratégies d’alliances et configurations des groupes coopératifs agricoles : les apports d’une analyse en termes de portefeuilles d’alliances

A partir d’une analyse des portefeuilles d’alliances horizontales d’une vingtaine de coopératives du Grand Ouest français, cet article a pour objectif d’analyser le rôle de ces pratiques dans le développement des coopératives et d’envisager les conséquences et les enjeux de cette « croissance contractuelle » sur l’évolution de la configuration des structures coopératives. Après avoir identifié cinq types de portefeuilles et constaté le rôle structurant des alliances dans le développement des coopératives, les auteurs proposent d’identifier quatre modèles de configurations émergentes qui permettent d’introduire une vision dynamique et stratégique des formes d’expansion des groupes coopératifs, là où les analyses classiques ne retiennent principalement que les aspects juridiques et financiers.

Numéro de revue: 
285
Année de publication: 
2002
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PDF icon 285_075089.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Guillouzo R. Perrot P. Ruffio P.

Principe démocratique et décision en coopérative

A partir d’entretiens semi-directifs réalisés auprès des présidents de dix-huit coopératives vinicoles de Gironde, auxquels il a été demandé de décrire et de juger le processus de décision en vigueur dans leur coopérative, cet article montre que le taux de participation des administrateurs (assimilé au fonctionnement démocratique de la coopérative) et l’existence d’un directeur salarié constituent les deux principaux facteurs déterminant l’organisation du processus de décision des coopératives. En dépit de statuts identiques, les coopératives usent du principe démocratique de manière très inégale. Si les administrateurs, conformément aux statuts de la coopération, prennent l’essentiel des décisions stratégiques (76 %), leur contribution à l’ensemble du processus de décision est nettement plus discrète et limitée à quelques membres du bureau. Cependant, une participation plus intense n’a que peu de répercussions sur les modalités de la prise de décision (délais, opposition, votes négatifs, circulation de l’information).

Numéro de revue: 
285
Année de publication: 
2002
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PDF icon 285_013026.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Couret F.

La coopération sociale en Italie, entre consolidation et transformation

"Ce texte présente les évolutions marquantes de la coopération sociale italienne à partir des données contenues dans le troisième rapport réalisé sur ce thème. Instituée juridiquement en Italie au début des années 90 (voir Recma, nos 258 et 266), acteur essentiel de l’aide sociale et de l’insertion, elle ne cesse de se développer aussi bien sur le plan quantitatif qu’en termes de visibilité dans l’ensemble du pays. A l’heure où la question de l’entreprise sociale vient sur le devant de la scène, l’article souligne comment l’expérience de la coopérative sociale a pu alimenter les réflexions. Les réseaux se multiplient également, et leur rôle de représentation de la coopération sociale au niveau local leur donne une dimension stratégique de plus en plus prégnante. Deux modèles de coopératives se dégagent; s’ils sont destinés à coexister, ils éclairent néanmoins un certain nombre de choix qui s’imposent aujourd’hui en matière de gouvernance, structure organisationnelle, appartenance à un réseau."

Numéro de revue: 
286
Année de publication: 
2002
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PDF icon 286_036046.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Zandonai F.

L’entreprise coopérative comme alternative à la prestation de services publics : l’exemple canadien

Ce texte propose une réflexion sur les enjeux et les modalités de prestation de services publics par des organisations coopératives. Les auteurs s’attachent tout d’abord à décrire le contexte de cette problématique récente, autour de la dynamique de recomposition des rapports entre Etat, marché, économie sociale et coopérative. Pourquoi sous-traiter des services publics? Quelle place les coopératives peuvent-elles prendre dans la prestation de services publics ? Ces questions sont envisagées à la lumière de travaux de recherche présentés dans l’article. Dans un second temps, six expériences représentatives des trois niveaux de gouvernement canadien – municipal, provincial et fédéral – sont analysées. Les auteurs soulignent la diversité des modalités de sous-traitance développées au travers de ces expériences encore récentes. Certaines tendances sont également dégagées, relatives aux conditions de réussite et d’échec de telles expérimentations de sous-traitance de services publics sous forme coopérative.

Numéro de revue: 
286
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Vézina M. Girard J.-P.

L’instrumentalisation des coopératives artisanales sous Vichy

Quels liens se sont établis entre le gouvernement de Vichy et la coopération artisanale ? Cette recherche inédite a le mérite d’explorer une période troublée de l’histoire de France, souvent tenue à distance jusque-là. En dépit de son image passéiste, Vichy affiche quelques ambitions modernisatrices, notamment dans le domaine des structures économiques. L’usage fait des coopératives artisanales en témoigne. Le nouveau service de l’artisanat, mis en place au ministère de la Production industrielle, s’attache à développer un réseau centralisé de coopératives permettant de relayer sur tout le territoire les programmes techniques qu’il conçoit. Comme le montre l’article, les réalisations restent très en retrait des ambitions des fonctionnaires de Vichy. Cette tentative d’instrumentalisation est freinée par ses lourdeurs et un désintérêt des artisans.

Numéro de revue: 
286
Année de publication: 
2002
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PDF icon 286_071080.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Perrin C.