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Economie sociale au Québec, vers un clivage entre entreprise collective et action communautaire

Cet article analyse le processus d’institutionnalisation de l’économie sociale au Québec. En s’intéressant plus particulièrement à la période 1995-2001, l’auteur développe deux idées-clés. D’une part, la reconnaissance gouvernementale accrue s’est accompagnée d’un rétrécissement de la définition initiale impulsée par les mouvements sociaux. Au terme de ce processus, l’économie sociale se trouve limitée à sa dimension entrepreneuriale. D’autre part, les politiques étatiques tendent à opposer les composantes de l’économie sociale, réservant l’économique (l’emploi, le développement de nouveaux services et de nouveaux marchés) à l’entreprise collective et le politique (la transformation sociale, la citoyenneté) à l’action communautaire. Non seulement cette séparation est artificielle, mais elle risque d’appauvrir chacune des composantes. Elle témoigne en outre d’une vision qui réduit l’économie au couple Etat-marché et l’éloigne d’une perspective d’économie plurielle.

Numéro de revue: 
284
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
D’Amours M.

De nouveaux outils pour comprendre l’économie solidaire

Les auteurs partent du constat que l’économie solidaire n’est pas un concept a priori, mais une notion, une généralisation non encore stabilisée de pratiques diverses. Pour que le terme d’économie solidaire devienne un concept heuristique, il convient de travailler les pratiques empiriques qu’il recouvre en sortant du champ étroit de la socio-économie. Dans le cadre d’un travail de plus grande ampleur visant à utiliser des approches théoriques d’horizons divers (sciences de la communication, théories de la justice, sciences politiques, etc.), l’objet de ce texte est de dresser une typologie de l’économie solidaire à partir d’un outil encore peu présent dans ce domaine: l’approche globale du circuit économique. Les auteurs se réfèrent au discours public pour construire leur corpus, les organisations analysées et classifiées étant identifiées « économie solidaire » dans la presse généraliste. Si la méthode retenue n’est pas sans présenter des limites – les organisations comparées sont parfois très différentes –, elle fournit une importante matière à réflexion et à débat à tous ceux, chercheurs et praticiens, qui s’intéressent à l’économie solidaire.

Numéro de revue: 
284
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Dacheux E., Goujon D.

Cent ans de pratique associative : un point de vue juridique (IIe partie)

Soulignant l’hétérogénéité du monde associatif, Colas Amblard s’interroge sur la pertinence du statut associatif pour accueillir des entreprises de l’économie sociale et sur l’opportunité de réformer la loi de 1901. L’auteur entreprend de spécifier ce qui réunit les associations : le droit associatif est une liberté publique, l’association est, juridiquement, un contrat et, enfin, l’évolution actuelle des pratiques associatives définit un véritable droit de l’entreprise associative. En s’appuyant sur la jurisprudence, l’administration a en effet produit une « doctrine des oeuvres » (1977) qui définit les conditions de la non-lucrativité. Plus récemment, l’évolution de la fiscalité a permis l’établissement d’un traitement différencié, qui résout, au moins en partie, les problèmes que l’essor de l’entreprise associative pose à la loi de 1901. La prise en compte du « mieux disant » social reste pour l’instant problématique.

Numéro de revue: 
283
Année de publication: 
2002
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PDF icon 283_032045.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Amblard C.

Pauvreté et ordre économique dirigé, l’expérience du revenu minimum en Angleterre (fin xviiie-milieu XIXe siècle)

La mise en place en Angleterre, à la fin du XVIII e siècle, d’une loi sociale connue sous le nom de Speenhamland marque les débuts de l’histoire du revenu minimum. L’application de la mesure et les débats qu’elle a suscités ont malheureusement jeté un doute sur la volonté et la difficulté de garantir à tout individu un droit à la subsistance, un droit à la vie. Pourtant, cette expérience, au-delà de son objectif de justice sociale explicite, reste marquée par une réelle efficacité économique.

Numéro de revue: 
283
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Clément A.

La solidarité face au marché, quelques réflexions sur l’histoire de la mutualité au Québec

Au XIXe siècle, les sociétés de secours mutuels québécoises visent principalement à fournir une assurance sociale bon marché à leurs membres, représentant la classe ouvrière pour la plupart. La mutualité était largement perçue – et l’est encore – comme une simple étape dans le développement de pratiques de gestion « scientifiques » caractérisant les compagnies d’assurances et l’Etat-providence. Vers 1890 au Québec, ce sont les responsables des sociétés de secours mutuels eux-mêmes qui tentent de rompre avec les pratiques traditionnelles – pratiques économiques solidement ancrées dans les réseaux sociaux communautaires – qui avaient été jusquelà au coeur du mouvement. Sur le modèle des compagnies d’assurances commerciales, avec le soutien de mesures réglementaires, la mutualité se transforme pour se centrer sur le seul secours financier au détriment des réseaux de solidarité. Ce processus altère profondément la logique mutualiste, le modèle du contrat d’assurance commerciale régissant désormais les relations sociales entre les membres

Numéro de revue: 
283
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Petitclerc M.

Professionnalisme et bénévolat : alibi de l’amateurisme ou crise des discours ?

La problématique du professionnalisme pour améliorer la qualité de la contribution des acteurs bénévoles dans les associations est une impasse si elle reste ancrée sur une approche globale en sciences sociales. Le débat sur le développement du professionnalisme des acteurs dans les associations repose sur des hypothèses implicites concernant la place des hommes au sein des organisations. Plus de 80 % des associations françaises fonctionnent hors d’un système de management fondé sur une relation principalement salariale. L’étude des organisations à forte composante bénévole permet d’appliquer la notion de professionnalisme aux associations en s’appuyant sur une approche comportementale.

Numéro de revue: 
283
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Delattre M.

Les associations, entre intérêt général et utilité sociale

En instituant la liberté associative, la loi de 1901 inscrit aussi l’action des associations dans l’espace public, où se pose la question de leur légitimité face à la notion d’intérêt général. Longtemps dévolu à l’Etat et aux institutions publiques, l’intérêt général est devenu moins perceptible. Le sens imprimé à l’action résulte davantage aujourd’hui d’une négociation entre différentes parties, et les repères traditionnels entre public et privé tendent à s’estomper. Comment, dans ce contexte, situer l’utilité sociale des associations ? Vient-elle en remplacement de l’intérêt général, n’en est-elle qu’une subdivision… ? L’auteur souligne l’actualité de ces interrogations, à l’heure où la reconnaissance d’utilité sociale définie par l’Etat emprunte la voie du marché.

Numéro de revue: 
283
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Callé P.

Cent ans de pratique associative : un point de vue juridique (Ire partie)

Soulignant l’hétérogénéité du monde associatif, Colas Amblard s’interroge sur la pertinence du statut associatif pour accueillir des entreprises de l’économie sociale et sur l’opportunité de réformer la loi de 1901. L’auteur entreprend de spécifier ce qui réunit les associations : le droit associatif est une liberté publique, l’association est, juridiquement, un contrat et, enfin, l’évolution actuelle des pratiques associatives définit un véritable droit de l’entreprise associative. En s’appuyant sur la jurisprudence, l’administration a en effet produit une “doctrine des oeuvres” (1977) qui définit les conditions de la non-lucrativité. Plus récemment, l’évolution de la fiscalité a permis l’établissement d’un traitement différencié, qui résout, au moins en partie, les problèmes que l’essor de l’entreprise associative pose à la loi de 1901. La prise en compte du “mieux disant” social reste pour l’instant problématique. Seule la première partie de la contribution de Colas Amblard est publiée dans ce numéro

Numéro de revue: 
282
Année de publication: 
2001
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Auteur(s): 
Amblard C.

Charte d’engagements réciproques entre l’Etat et les associations regroupées au sein de la CPCA

"Ce 1er juillet 2001, un siècle après le vote de la loi de 1901 qui a institué la liberté d’association, l’Etat et la Conférence permanente des coordinations associatives, expression du mouvement associatif reconnue comme interlocuteur de l’Etat, décident par la signature de cette charte de reconnaître mieux encore le rôle fondamental de la vie associative dans notre pays en intensifiant leur coopération mutuelle. Cet acte, sur la base d’engagements réciproques, reconnaît et renforce ainsi des relations partenariales fondées sur la confiance réciproque et le respect de l’indépendance des associations ; il clarifie les rôles respectifs de chaque partie par des engagements partagés. Le secteur associatif, dans la diversité et l’indépendance qui sont sa richesse, s’est révélé, au cours des années, une force utile d’alerte et d’interpellation. Il est devenu un acteur fondamental de développement, d’innovation et de cohésion de la société, ainsi qu’un vecteur de la vie publique grâce aux engagements libres et volontaires qu’il suscite. Simultanément, l’Etat a su écouter les associations, faire appel à elles, mais aussi les aider à réaliser des projets conçus par elles. Par cette charte, il reconnaît l’importance de la contribution associative à l’intérêt général dont il est le garant. Pour l’avenir, les règles du partenariat inscrites dans cette charte constitueront des principes d’action partagés par les associations et l’Etat afin : • d’approfondir la vie démocratique et le dialogue civique et social en vue d’une participation accrue, libre et active des femmes et des hommes vivant dans notre pays, tant aux projets conçus par les associations qu’aux politiques publiques conduites par l’Etat ; • de concourir dans un but autre que le partage des bénéfices à la création de richesses, qu’elles soient sociales, culturelles ou économiques, afin que l’économie de marché ne dégénère pas en société de marché mais puisse, au contraire, permettre l’affirmation d’une plus grande solidarité. Fondé sur les valeurs essentielles de liberté, d’égalité et de fraternité, cet accord ouvre le champ à des déclinaisons de ces engagements réciproques aux niveaux national et territorial. "

Numéro de revue: 
282
Année de publication: 
2001
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Auteur(s): 
 

Le bénévole associatif, en quête de son identité

Le bénévolat se définit à partir de trois critères : l’absence de rémunération, la liberté de faire ou de ne pas faire et le choix délibéré d’une absence de rémunération. Le bénévolat associatif est multiple. Lorsque le bénévole est membre de l’association, son activité doit, selon la loi de 1901, être « permanente ». La nature de cette activité est variable : participation à la gestion, de solidarité « interne » ou « externe »… Le bénévole peut également ne pas être membre de l’association et agir de diverses façons : soutien individuel sur le terrain, mise à disposition, volontariat (volontariat pour la solidarité internationale et volontariat civil) et jusqu’à des formes de « bénévolats de nécessité » semi-contraints, ces dernière formes appelant en contrepartie une indemnité ou une rémunération. Face à la complexité des situations, l’auteur propose deux clarifications qui concernent la frontière entre bénévolat et salariat, d’une part, et la question de la rémunération, d’autre part.

Numéro de revue: 
283
Année de publication: 
2002
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PDF icon 283_024031.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Alfandari E.