Article Recma

L’entreprise coopérative comme alternative à la prestation de services publics : l’exemple canadien

Ce texte propose une réflexion sur les enjeux et les modalités de prestation de services publics par des organisations coopératives. Les auteurs s’attachent tout d’abord à décrire le contexte de cette problématique récente, autour de la dynamique de recomposition des rapports entre Etat, marché, économie sociale et coopérative. Pourquoi sous-traiter des services publics? Quelle place les coopératives peuvent-elles prendre dans la prestation de services publics ? Ces questions sont envisagées à la lumière de travaux de recherche présentés dans l’article. Dans un second temps, six expériences représentatives des trois niveaux de gouvernement canadien – municipal, provincial et fédéral – sont analysées. Les auteurs soulignent la diversité des modalités de sous-traitance développées au travers de ces expériences encore récentes. Certaines tendances sont également dégagées, relatives aux conditions de réussite et d’échec de telles expérimentations de sous-traitance de services publics sous forme coopérative.

Numéro de revue: 
286
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Vézina M. Girard J.-P.

Gérer et militer : une autre façon d’entreprendre pour les associations éducatives

"Après avoir étudié les patronages et les centres sociaux, l’auteur de cet article poursuit ses travaux sur les associations d’éducation populaire. A travers l’observation de nombreuses associations locales et d’une fédération nationale : la Fédération Léo-Lagrange, cette recherche vise à identifier comment sont gérées les initiatives collectives prises par des militants dans le secteur à but non lucratif. De l’artisan social à l’entrepreneur social, reste-t-il une place pour le projet associatif ? La problématique relevée par les premiers travaux apparaissait comme un noeud gordien : le développement des initiatives éducatives des associations, d’une part, leur reconnaissance par les pouvoirs publics, d’autre part, conduisent à une crise de sens (cf. Recma, n° 279) dans laquelle on ne sait pas qui instrumentalise (**). Cet article prolonge la réflexion en proposant une grille de lecture qui autorise le dépassement du conflit. En raison du volume de cet article, seule la première partie est publiée dans ce numéro ; la seconde partie paraîtra dans le numéro 287."

Numéro de revue: 
286
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Rousseau F.

L’instrumentalisation des coopératives artisanales sous Vichy

Quels liens se sont établis entre le gouvernement de Vichy et la coopération artisanale ? Cette recherche inédite a le mérite d’explorer une période troublée de l’histoire de France, souvent tenue à distance jusque-là. En dépit de son image passéiste, Vichy affiche quelques ambitions modernisatrices, notamment dans le domaine des structures économiques. L’usage fait des coopératives artisanales en témoigne. Le nouveau service de l’artisanat, mis en place au ministère de la Production industrielle, s’attache à développer un réseau centralisé de coopératives permettant de relayer sur tout le territoire les programmes techniques qu’il conçoit. Comme le montre l’article, les réalisations restent très en retrait des ambitions des fonctionnaires de Vichy. Cette tentative d’instrumentalisation est freinée par ses lourdeurs et un désintérêt des artisans.

Numéro de revue: 
286
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Perrin C.

Les économies dissidentes

Dans cet article, l’auteur met en évidence la montée en puissance de pratiques économiques hybrides face aux défaillances économiques et sociales de l’économie de marché. Dans les pays industrialisés, on assiste à une prolifération de pratiques et d’organisations relevant du développement local et de l’économie solidaire et sociale. Ces modes de régulation de l’économie plurielle viennent combler l’incapacité du marché à être l’unique forme de coordination de la vie économique. Au Sud, malgré les réformes économiques menées sous le contrôle des institutions internationales, on constate que seules les formes de vie économique relevant de pratiques « informelles » jouent un rôle essentiel dans la régulation économique et la cohésion sociale des pays pauvres. Pour l’auteur, un changement de paradigme s’impose si l’on veut désormais penser les phénomènes économiques. La théorie des sites symboliques d’appartenance, qui accorde un rôle essentiel aux croyances, aux conventions et aux pratiques des acteurs, ouvre au pluralisme économique qui est l’une des voies à emprunter pour mieux comprendre les économies dissidentes.

Numéro de revue: 
284
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Zaoual H.

Le grand saut des organisations de producteurs agricoles africaine de la protection sous tutelle à la mondialisation

Dans le contexte de développement étatique qu’a connu l’Afrique subsaharienne des indépendances aux années 80, l’émergence du mouvement coopératif s’est réalisée sous contrôle de l’administration et les fonctions économiques officiellement reconnues et « dévolues » aux organisations de producteurs étaient strictement limitées. Parallèlement, les organisations locales prenaient en charge des actions sociales en s’efforçant de pallier la défaillance des pouvoirs publics. Avec la libéralisation économique et politique et le désengagement des Etats, les organisations de producteurs ont été confrontées brutalement à un nouvel environnement beaucoup plus concurrentiel et instable. Elles doivent cependant relever le défi du transfert de nombreuses fonctions économiques et faire face, dans le même temps, à des demandes sociales croissantes liées à la dégradation de nombreuses situations nationales. Les formes d’organisation de la période actuelle ne font pas référence à un modèle prédéfini, mais dépendent essentiellement des interactions entre les dynamiques propres aux organisations et les changements à l’oeuvre dans leur environnement économique, institutionnel et politique.

Numéro de revue: 
285
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Bosc P.-M. Berthomé J. Losch B. Mercoiret M.-R.

Les coopératives vinicoles sont-elles encore des entreprises locales ? Etude des comportements spatiaux de sept coopératives vinicoles aquitaines

"L’article se propose d’étudier, au travers du cas de sept coopératives vinicoles aquitaines, les comportements spatiaux déployés par ces entreprises dans le cadre de leur fonctionnement. De l’analyse d’un ensemble de comportements (recrutement, choix des fournisseurs, démarche de commercialisation…), il ressort que certains d’entre eux sont déterritorialisés alors même que le fonctionnement des coopératives concernées se base sur un ancrage territorial fort. Cette déterritorialisation peut alors apparaître comme un facteur de remise en cause du rapport des coopératives à leur territoire ; or, elle renvoie au besoin de satisfaire des exigences économiques et en cela apparaît en réalité comme un moyen de mieux assurer la pérennité de la coopérative et de ses membres. Elle participe ainsi au renforcement des liens coopératives-territoire local, tout en traduisant des spécificités du territoire. En effet, la localisation d’une coopérative n’est pas sans effet sur le type de comportements qu’elle développe. "

Numéro de revue: 
285
Année de publication: 
2002
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Auteur(s): 
Corade N.

Qualité et solidarité dans les coopératives viticoles : des enjeux communs en Afrique du Sud et en Languedoc

A l’échelle du globe, le secteur viticole est en pleine mutation. La mondialisation des marchés, l’augmentation de la production et l’évolution de la demande vers des vins de qualité conduisent les vignobles qui s’étaient spécialisés en vin de table à modifier en profondeur leurs systèmes techniques et leurs formes d’organisation. Cet article analyse comment les coopératives du Cap-Occidental, en Afrique du Sud, et du Languedoc, en France, qui dominent la production viticole dans les deux régions, s’adaptent à ces évolutions. Les coopératives sont vues comme des organisations cherchant à coordonner leurs environnements à la fois internes et externes pour anticiper et gérer les évolutions en cours à travers des innovations pouvant concerner plusieurs domaines. La comparaison des stratégies développées par les coopératives du Cap-Occidental et du Languedoc montre de quelle façon la « solidarité » émerge comme un facteur clé dans la transition vers des productions agricoles de qualité. Le statut coopératif peut néanmoins limiter la capacité d’adaptation des entreprises, ce qui amène à proposer un projet d’organisation renouvelé, basé sur un principe d’équité.

Numéro de revue: 
285
Année de publication: 
2002
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PDF icon 285_063074.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Chiffoleau Y. Dreyfus F. Ewert J. Martin C. Touzard J.-M. Williams G.

Aide financière publique pour le développement des coopérative, le cas des coopératives de crédit en Grèce

L’article s’intéresse à l’aide financière publique apportée aux coopératives de crédit en Grèce, aide qui passe à la fois par l’Etat grec et par la Commission européenne. L’intervention publique visait principalement la transformation des coopératives de crédit en banques coopératives, lesquelles, seules, peuvent offrir tous les services bancaires à leurs membres. Au sein d’un programme plus général d’intervention en faveur des petites et moyennes entreprises, l’aide financière s’est notamment portée sur les activités liées à la diffusion de l’idée du crédit coopératif, l’infrastructure matérielle, l’informatique, la collaboration entre les institutions financières coopératives. Vingt-trois coopératives de crédit ont ainsi reçu une aide financière couvrant 50 % de leur budget. Il apparaît que les institutions les mieux préparées à développer les activités financées par le programme sont aussi celles qui en ont tiré les plus grands bénéfices.

Numéro de revue: 
284
Année de publication: 
2002
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PDF icon 284_045059.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Karafolas S.

Scic, société coopérative d’intérêt collectif

Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) ont pour objet « la production ou la fourniture de biens et de services d’intérêt collectif, qui présentent un caractère d’utilité sociale ». Les textes de loi et du décret du 21 février dernier sont ici présentés et commentés par l’un de leurs promoteurs les plus actifs. Décrivant les dispositions particulières de la SCIC, l’auteur analyse les atouts du nouveau statut : le développement territorial gagne un outil bâti sur mesure, ancré dans la société locale et tourné vers l’utilité sociale. Encore faut-il que la SCIC sache organiser le pouvoir en son sein : le multisociétariat l’oblige à une gestion démocratique dynamique, fondée sur l’acceptation de la remise en cause mutuelle et sur la confiance.

Numéro de revue: 
284
Année de publication: 
2002
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PDF icon 284_019030.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Margado A.

Pour une étude des rapports entre l’Etat et l’économie sociale : spontanéité et instrumentalisation

C’est à partir de la connaissance qu’il a acquise comme président du Groupement national de la coopération et du Cnlamca que Jacques Moreau interpelle ici les chercheurs. Cette interpellation est double : l’auteur pose des questions importantes concernant les rapports entre l’économie sociale et l’Etat, que peu de travaux ont abordés. On connaît mal, en effet, les conditions dans lesquelles sont nés les rapports d’instrumentalisation qui prévalent en France, ainsi que leurs effets sur les mouvements et sur l’identité de l’économie sociale. On connaît mal également la relation entre instrumentalisation et spontanéité. L’auteur liste de nombreuses questions et suggère des pistes de recherche et des études comparées. Mais en posant ces problèmes, Jacques Moreau avance des hypothèses explicatives, montrant en particulier que le degré de corrélation entre les objectifs gouvernementaux et ceux des coopératives, d’une part, et le poids politique de ces coopératives, d’autre part, déterminent largement les effets de l’instrumentalisation.

Numéro de revue: 
284
Année de publication: 
2002
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PDF icon 284_010018.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Moreau J.