Coopération

La Scop Ça me regarde relie les entreprises et les associations

Donner une journée de RTT pour aider une association caritative en découvrant par la même occasion le bénévolat et des collègues qu’ils n’auraient sinon jamais croisés : c’est ce que propose une Scop qui a convaincu plusieurs grands groupes de sa démarche. Depuis sa création en 2012, Ça me regarde a organisé 80 expériences solidaires, dont ont bénéficié 1 500 personnes.

Une quarantaine d’entreprises du nord de la Franche-Comté se réunissent en coopérative pour promouvoir la « RSE »

La Bourgogne-Franche-Comté entend se positionner comme fer de lance de la RSE. En tout cas, le territoire nord de l’ancienne Franche-Comté, qui décline le sigle comme la « responsabilité sociétale des entreprises », de préférence à l’appellation usuelle de « responsabilité sociale et environnementale ».

Née d’une Amap, Coopali, épicerie coopérative à Champigny-sur-Marne

Installée dans un local attenant au café Au belvédère, dans le quartier de Cœuilly, l’épicerie Coopali est autogérée par ses clients et revend ses produits sans marge. A l’origine de cette aventure, l’Amap Les Paniers des Bordes qui, après avoir fédéré 150 habitants de Champigny à Noisy, a progressivement diversifié ses produits, dépassant les seuls paniers de légumes pour s’associer avec une ferme de produits laitiers, des apiculteurs, des éleveurs...

L’image des coopératives a changé

Selon une étude représentative réalisée par l’institut GfS.bern, les coopératives ont la cote en Suisse. Pour 91 % de la population, le terme « coopérative » a en effet des connotations positives. La perception qu’en a le grand public reste toutefois inférieure en ce qui concerne leur rôle économique et social réel. Telle est la conclusion tirée du congrès international des coopératives (IGT) 2016, qui a réuni au mois de septembre près de 1 000 participants à Lucerne.

Coopératives d’habitants : la riposte à la crise du logement

Dans une tribune publiée sur le site du Labo de l’ESS (« Les coopératives d’habitants : de l’habitat participatif et plus encore », Lelabo-ess.org) , Olivier David, porte-parole de la Fédération des coopératives d’habitants nouvellement créée (Ce sont les animateurs de l’association lyonnaise Habicoop qui sont à l’origine du lancement de cette fédération, créée en novembre 2015.

La France, deuxième économie coopérative au monde

C’est ce qu’indique la dernière livraison du Panorama sectoriel des entreprises coopéra­tives publié en 2016 (sur la base de chiffres de 2014) par Coop FR (Créé en 1968 sous le nom de Groupement national de la coopération (GNC), Coop FR est la structure de toutes les coopératives de France dans la diversité de leur secteur d’activité et de leurs statuts juridiques).

Scic and Coop

Ce numéro 340 de la Recma paraît alors que le nombre de 500 sociétés coopé­ratives d’intérêt collectif (Scic) a été franchi. On en compte précisément 536 à ce jour. Pour fêter l’événement, les Scic ont tenu le 4 février dernier, à l’Assemblée nationale, leur première Agora, organisée par la Confédération générale des Scop (CGScoop) et la Fédération nationale des coopératives d’utilisation de matériel agricole (FNCuma), en collaboration avec la Recma et de nombreux partenaires institutionnels.

Multisociétariat, une réminiscence historique
Les Scic sont originales à plus d’un titre, mais elles se spécifient essen­tiellement par le fait qu’elles associent plusieurs types de sociétaires, ou « catégories d’associés », dont des travailleurs salariés et des usagers. Sans sembler anodin, ce fait peut ne pas paraître fondamental. Il témoigne en réalité d’un tournant important de l’histoire de la coopération et de l’éco­nomie sociale et solidaire.

Le multisociétariat des Scic questionne en effet l’histoire, en ce qu’il renoue avec les formes originelles de la coopération. Avant qu’elles ne soient coopé­ratives de travailleurs (Scop), coopératives d’usagers (coopératives de consommateurs, de logement, d’épargne et de crédit) ou coopératives d’entreprises (coopératives agricoles, artisanales ou de commerce), les orga­nisations coopératives appartenaient à des associés dont le statut pouvait être... divers et varié. Cette indifférenciation n’est pas totalement étrangère au fonctionnement quotidien de nombreuses coopératives contemporaines peu institutionnalisées ou adoptant une gouvernance originale : il arrive ainsi, plus fréquemment qu’on ne le croit, qu’une coopérative agricole asso­cie ses salariés et leur donne un pouvoir équivalent à celui des sociétaires exploitants.

Associant des consommateurs et des producteurs agricoles, les associa­tions pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) procèdent d’une logique analogue à celle des Scic, même si elles maintiennent en général une contractualisation privée entre le consommateur et le producteur. Le com­merce équitable, Nord-Sud, Sud-Sud ou Nord-Nord, poursuit également la satisfaction des besoins de producteurs et de consommateurs, généralement organisés sous forme coopérative et associative.

L’évolution récente des statuts coopératifs de nombreux pays témoigne d’un assouplissement qui favorise la participation de membres ayant un statut différent des associés, souvent afin de faciliter le financement de la coopé­rative ou une diversification de ses activités.
Dans ce mouvement d’ensemble, les Scic sont les seules à internaliser la relation entre producteurs et consommateurs au sein d’une même entreprise et d’une même organisation. A ce titre, elles inaugurent un nouveau type d’entreprise.or

Une nouvelle plurifonctionnalité
L’expression du multisociétariat n’est pas indépendante de l’expression d’une nouvelle plurifonctionnalité. La spécialisation coopérative est essentiellement un effet de l’unisociétariat. Ce n’est donc pas un hasard si l’intercoopération est aujourd’hui en plein essor : les relations entre coopé­ratives, et entre coopératives, mutuelles et associations, se multiplient, initiées dans un souci de cohérence ou par intérêt de sortir de l’hyper­ spécialisation. Cette intercoopération prend des formes multiples. Elle peut aboutir à la fusion entre entreprises comme à l’établissement de
projets ­communs à l’échelle de territoires, comme les projets territoriaux de ­coopération économique (PTCE), que la Recma présentera dans un prochain numéro.

Dans un tout autre segment de la diversité coopérative, l’éclosion récente en Catalogne de la coopérative intégrale, qui fait déjà école, dépasse également les cloisons juridiques vieilles de plus d’un siècle. Comme l’avaient fait les communautés néorurales du début des années 1970, la coopérative intégrale réinvente l’utopie communautaire pré-coopérative. Dans les années 1950, Henrik Infield distinguait les coopératives spécialisées des coopératives intégrales, et observait que les coopératives modernes spécialisées succé­daient aux coopératives intégrales, non seulement historiquement, mais également dans leur processus de constitution. Raison qui permet d’affirmer que l’effervescence coopérative contemporaine dont les Scic sont emblé­matiques est également une nouvelle jeunesse coopérative porteuse d’un projet de société renouvelé.

 

Numéro de revue: 
340
Année de publication: 
2016
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Auteur(s): 
Jean-François Draperi

Les outils de mesure de la vie coopérative et de l’ESS

Lors d’une conférence européenne organisée par Coop FR le 15 juin dernier à Paris, plus d’une centaine de participants ont pu échanger sur les outils de mesure de la vie coopérative et de l’ESS. Avec la révision coopérative généralisée et l’­é laboration d’un guide d’amélioration des bonnes pratiques, l’ESS française fait figure de précurseur, ce qu’Odile Kirchner, déléguée interministérielle à l’ESS, n’a pas manqué de souligner en rappelant que les coopératives « jouent un rôle majeur pour faire comprendre ce qu’est une économie qui

La loi Sapin 2 : rémunération des parts sociales

La proposition de loi du député Joël Giraud relative à la rémunération des parts sociales de coopératives adoptée (à l’unanimité) le 10 mars dernier par l’Assemblée nationale, a été reprise dans le texte de la loi Sapin 2, car son initiative s’est heurtée au refus des groupes parlementaires du Sénat de l’inscrire à l’ordre du jour, rendant le texte inapplicable. Pour sortir de cette impasse, le ministre des Finances a donc accepté de l’inclure dans la loi Sapin 2, votée en première lecture, et qui sera adoptée d’ici à la fin de l’année.