Coopération

Le commerce coopératif a le vent en poupe !

Avec une croissance de 3 % et un chiffre d’affaires de 146,9 milliards d’euros, le modèle du commerce coopératif et associé fait preuve d’une robuste vitalité. Celle-ci est confirmée par la création de 6 860 emplois en France, l’installation de plus de 1 100 points de vente et une augmentation de 850 associés, qui porte le nombre d’entrepreneurs adhérents à 32 430. Tels sont les principaux enseignements tirés de l’édition 2016 des Rencontres du commerce coopératif et associé, qui s’est tenue à Paris le 7 juin dernier.

La France, leader coopératif en Europe

On savait déjà que la France était la deuxième économie coopérative au monde (voir Recma, n° 340, p. 17). Le rapport publié par Coopératives Europe (« Le pouvoir de la coopération – chiffres clés 2015 ».) révèle que, dans l’espace européen, la France arrive en tête en termes de « sociétariat » (plus de 26 millions de membres d’entreprises coopératives), devançant l’Allemagne (22,2 millions), les Pays-Bas (16,9), le Royaume-Uni (14,9) et l’Italie (12,6), de « salariés » (1,2 million), devant l’Italie, l’Allemagne et la Pologne et...

Rémunération en coopératives agricoles : les dessous du débat

«Les coopératives payent moins que les sociétés de droit commercial. » Ce reproche, adressé sur fond de crises des filières alimentaires françaises, questionne les raisons d’un prix payé par les coopératives à leurs associés coopérateurs moins rémunérateur que celui versé par les entreprises de droit commercial. Devrait-il toujours être supérieur et pourquoi ? Dès lors, si cela n’était pas le cas, quel serait l’intérêt de maintenir ce modèle d’entreprise particulier, suspicieux en raison de sa propriété capitalistique, non soumis à l’impôt sur les sociétés ?

Ces interrogations soulèvent donc une question essentielle à l’essence du modèle coopératif. Examinons ce questionnement au regard des principes et du fonctionnement des coopératives agricoles. De quoi la rémunération des produits en coopérative est-elle le signe ?
La propriété capitalistique d’une coopérative repose sur la détention par des associés coopérateurs de l’ensemble des parts de capital social de celle-ci en relation avec un engagement sur apport. Autrement dit : chaque associé détient du capital au prorata de l’activité réalisée par sa coopérative. Cette part de capital  social lui donne droit à un « intérêt aux parts », fixé statutairement à 1,80 %. Cet intérêt aux parts est donc différent d’un intérêt d’une action, dont le taux varie en fonction des évolutions du marché boursier. La détention de capital donne également à l’associé un droit de vote qui, à la différence de celui octroyé par l’actionnariat, repose sur le principe « Une personne égale une voix », distinct de celui « Une action égale une voix » (Hansmann, 1996). Ainsi, ce qui différencie fondamentalement la propriété capitalistique en coopérative de celle en droit commercial tient à : l’engagement sur activité obligatoire pour souscrire et détenir des parts de capital social ; la rémunération fixe de la part sociale ; l’expression démocratique où tous ont le même poids dans la prise de décision, quels que soient leur niveau d’engagement sur activité et le montant de capital détenu (Chomel et al., 2013).

 

Numéro de revue: 
341
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Maryline Filippi

3e édition de Campus coopératives, l'école d'été des jeunes créateurs de coopératives. Poitiers, 27 juin-8 juillet 2016

Dédiée aux jeunes francophones de 18 à 35 ans sans condition de statut (salarié, étudiant, demandeur d’emploi), cette école internationale d’été vise à transmettre les compétences clés pour mener à bien une démarche entrepreneuriale coopérative et plus généralement à les sensibiliser à l’économie sociale et solidaire.

Réunis pendant 15 jours en équipe coopérative, les participants, encadrés par des consultants professionnels (chefs d’entreprises coopératives et experts), simulent la création d’une Scop ou d’une Scic et doivent ensemble défendre leur projet auprès d’un jury de professionnels (spécialistes de l’ESS, créateurs, financiers). En alternant ateliers méthodologiques, conférences thématiques, témoignages d’entrepreneurs et travail en groupe (30 heures), les jeunes francophones sont amenés à mettre en place un plan d’affaires coopératif réaliste et transposable et ainsi vivre le parcours d’un créateur d’entreprise.

Créée en 2008 par l’Université de Sherbrooke et le mouvement coopératif québécois, la première édition française s’est tenue en 2012 à Poitiers puis une seconde en 2014. Elles rencontrèrent un vif succès, recevant plus de 150 candidatures, et accueillant 32 participants de 11 nationalités différentes, chacune.

Coop FR et l’OCCE lancent la 14e édition de la Semaine de la Coopération à l’École

Pour la 14e année consécutive, l’OCCE (Office Central de la Coopération à l’École) et Coop FR, organisation représentative du mouvement coopératif, sont partenaires dans le cadre de la Semaine de la Coopération à l’École, du 14 au 19 mars 2016. Cette opération a pour but de sensibiliser les jeunes, le monde éducatif, le grand public aux valeurs et aux principes de la coopération et de valoriser la pédagogie coopérative.

Le réseau REPAS au salon Primevère : les 26, 27,28 février 2016 à Lyon/Chassieu

Les livres de la collection Pratiques Utopiques seront disponibles au stand  A 204

Présentation du Compagnonnage Alternatif et solidaire du réseau REPAS par des compagnons et des structures du Réseau, sur le stand

  Samedi 27 à 14h, (salle bleue) conférence : Henri Desroche Espérer, Coopérer, (s’)éduquer

(Presses de l’économie sociale, diffusion éditions REPAS)

Intervenant, auteur : Jean-François Draperi 

Henri Desroche lança le terme d’économie sociale dans les années 1970. Il fut aussi le fondateur des collèges coopératifs, le concepteur de l’autobiographie raisonnée.

Une maison de retraite coopérative et écologique dans le Rhône.

Ils ne voulaient pas terminer en traditionnelle maison de retraite mais être acteurs de leurs vies. Sept ans après leurs premières discussions sur le bien-vieillir, un groupe de retraités entame les travaux de la première coopérative d’habitants pour personnes vieillissantes. La non-spéculation, la démocratie et l’écologie sont au fondement du projet « Chamarel - Les Barges », situé dans un quartier de Vaulx-en-Velin à l’est de Lyon. Un projet tellement inspirant que la banque a même accordé à ces sexagénaires un prêt sur cinquante ans ! Rencontre.

Banques coopératives : de l’idéal solidaire à la réalité des salaires

Interroger les rémunérations dans l’économie sociale et solidaire (ESS) en général est une question sensible. Cela l’est tout autant dans le secteur bancaire, dont l’image n’est pas des plus positives depuis la crise dite des subprimes de 2008. Traiter des rémunérations au sein des banques coopératives devient dès lors une entreprise doublement délicate. De plus, si la question de l’emploi dans l’ESS et de sa qualité a déjà été abordée par les travaux de Richez-Battesti et alii (1), il n’existe pas à notre connaissance d’état des lieux des rémunérations au sein des groupes bancaires coopératifs. Dans le cadre de cet article, nous proposons une première analyse comparative entre les banques coopératives et les banques capitalistes (2). A la question « les salariés des établissements bancaires coopératifs sont-ils plus ou moins bien rémunérés que ceux qui travaillent dans les établissements bancaires commerciaux ? », nous tentons d’apporter une réponse de la façon la plus objective possible, en nous appuyant sur les données des documents de référence publics (rapports d’activité, rapports financiers, rapports RSE) et des bilans sociaux (lorsqu’ils sont disponibles) des cinq grands groupes bancaires privés français coopératifs ou commerciaux : Crédit agricole-LCL (CA), BPCE, Crédit mutuel- CIC (CM), BNP Paribas (BNPP) et Société générale (SG). Après un bref rappel de l’état des connaissances quant aux rémunérations dans l’économie sociale reposant sur l’analyse des déclarations annuelles de données sociales (DADS), nous observons les rémunérations moyennes dans les banques, puis les inégalités qui transparaissent au travers des grilles salariales. Ensuite, nous nous intéressons aux rémunérations hors salaire, à savoir la participation, l’intéressement, voire l’abondement lorsqu’il était mentionné. Enfin, il nous a paru nécessaire de comparer la situation des hommes et des femmes, ainsi que celle des mandataires sociaux et des administrateurs. Ces divers éléments sont abordés à la fois au niveau national des groupes et au niveau de trois caisses régionales coopératives.

Numéro de revue: 
339
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Gilles Caire, Pascal Glémain et Sophie Nivoix