Article Recma

De l’héritage d’Henri Desroche au savoir-faire des Collèges coopératifs

En prenant appui sur l’expérience et le savoir-faire des Collèges coopératifs (organisme de formation continue ou d’éducation permanente), et plus particulièrement sur celui d’Aix-en-Provence, l’auteur illustre ce qui a pu être fait à partir du modèle coopératif et éducatif hérité d’Henri Desroche dans les pratiques professionnelles des formateurs, dans les secteurs du développement social, du développement local, de l’éducation populaire et de l’économie sociale et solidaire. Une attention particulière est portée par l’auteur à la stratégie formative qui en découle, nécessaire pour faire face au défi d’un développement durable inclusif souvent occulté dans le débat public par la seule question économique ou la gestion de l’environnement et des biens communs naturels
(air, eau, terre, sol, biodiversité, etc.).

 

Numéro de revue: 
348
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Maurice Parodi

Les activités coopératives d’intérêt universel

C’est avec un grand plaisir que la Recma publie quatre contributions qui ont été présentées au sommet mondial des coopératives de Québec. Nous nous devions, pour un événement de dimension internationale, de présenter des actions coopératives d’intérêt universel. Nous espérons que le lecteur, où qu’il vive, aura plaisir à les découvrir.
Ce dossier, dont le thème est au centre de l’éditorial de ce numéro, vient à point : la question environnementale est devenue l’inquiétude majeure de toute pensée prospective ou projective.

La mesure d’impact au cœur des activités scientifiques du Sommet international des coopératives

La Chaire de coopération Guy-Bernier (CCGB) a toujours été fidèle au Sommet international des coopératives, à Québec. D’abord participante de l’édition de 2012, puis organisatrice du colloque « La recherche au service des coopératives » en 2014 et des activités scientifiques de l’édition de 2016, l’équipe de la CCGB a la conviction  forte que ce lieu de rassemblement est un moment enrichissant d’échanges et de discussions entre coopérateurs.

Des coopératives agricoles agents de symbiose industrielle : étude de la bioraffinerie de Bazancourt-Pomacle

Le complexe de Bazancourt-Pomacle, situé près de Reims, dans le département de la Marne, est considéré à ce jour comme l’une des bioraffineries les plus intégrées d’Europe. La double particularité de ce site réside dans l’engagement des agriculteurs via leurs coopératives et dans le fait qu’il associe une installation industrielle à un pôle d’innovation ouverte. Cet article décrit cet écosystème et l’originalité de son métabolisme, fondé sur la recherche systématique de synergies
permettant d’optimiser l’utilisation des ressources produites et échangées dans le respect des normes environnementales. Partant de l’étude de cas de cette bioraffinerie, complétée par des entretiens semi-directifs auprès des acteurs, il montre le rôle des coopératives agricoles dans le développement de cette symbiose industrielle incluant des valeurs partagées, un « capitalisme patient » et un « financement circulaire ».

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Maryline Thénot, Christophe Bouteiller, Honorine Lescieux-Katir

Réduire les pertes de récolte en Inde grâce aux plateformes coopératives et à la capacitation des communautés

En Inde, dans les zones enclavées, les pertes de récoltes peuvent parfois annuler les effets d’une hausse de la production agricole et affecter la sécurité alimentaire des populations. L’étude de la chaîne de valeur des produits agricoles dans la région tribale de Koraput a permis d’évaluer les pertes de récoltes et le gaspillage des principaux fruits, légumes et céréales cultivés. À partir des résultats de cette enquête de terrain, des agronomes sont intervenus sur place et une action coopérative intégrant tous les foyers concernés a vu le jour, soutenue par la formation de cinq cercles agricoles et de dix groupes de solidarité. La promotion de l’action collective, le renforcement des institutions communautaires et la capacitation (empowerment) des parties prenantes ont contribué à réduire les pertes alimentaires dans des proportions significatives : 45,15 % pour les céréales, 24,03 % pour les légumes et 18,75 % pour les fruits.

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Chaudhury Shripati Mishra, Seema Tigga, Malay Kumar Sahu

Les programmes d’énergie renouvelable impulsés par des coopératives électriques en Argentine : quels impacts ?

En Argentine, bien que la politique énergétique ait été déterminée par un contexte politique et économique difficile, les coopératives d’électricité ont joué un rôle pionnier dès les années 1990 dans l’essor de la production d’énergie issue de sources renouvelables. Plus récemment, pour tenir compte des restrictions de l’offre d’énergie ainsi que des possibilités de financement du programme provincial Proinged, ces coopératives ont redoublé d’efforts pour participer à des projets de production d’énergie renouvelable (ER). Cet article analyse cinq initiatives utilisant la biomasse, auxquelles participent des coopératives d’électricité de la province de Buenos Aires. L’objectif de l’auteure est d’identifier l’impact potentiel de ces centrales électriques sur leur territoire.

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
María Eugenia Castelao Caruana

Rôle et potentialités des coopératives forestières dans l’atténuation du changement climatique

Cet article propose une analyse du rôle que les coopératives forestières peuvent jouer dans la diminution des quantités de dioxyde de carbone présentes dans l’atmosphère, tant dans les pays en développement que dans les pays développés. Il offre d’abord un aperçu général des efforts internationaux pour réduire l’émission de ces gaz, puis montre comment deux types distincts de coopératives forestières – les unes de propriétaires, les autres d’usagers – sont particulièrement
adaptés à cette fin. Il présente ensuite des exemples situés dans cinq régions du monde, afin d’illustrer de quelle manière des projets de séquestration de carbone pourraient être réalisés par des coopératives forestières ou des organisations analogues pour prendre en charge diverses questions écologiques, économiques, politiques et de gestion des sols.

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Émile G. Nadeau, Luc Nadeau

Mieux comprendre les facteurs de succès de la coopérative avec la théorie de l’auto-organisation d’Elinor Ostrom

L’approche d’Elinor Ostrom (prix Nobel d’économie en 2009) peut-elle être mobilisée dans l’étude des coopératives ? À partir d’un travail d’analyse de textes de l’auteure, cet article propose de clarifier certains concepts. Dans une perspective ostromienne, ce n’est pas le concept de « commun » qui permet de caractériser la coopérative, mais plutôt la notion d’institution auto-organisée. Ainsi, la coopérative est une institution auto-organisée car elle repose sur un système de règles édifiées par les membres pour eux-mêmes. Elinor Ostrom et l’école de Bloomington ont construit des outils d’analyse et identifié des facteurs clés de succès de l’auto-organisation pour la gestion de ressources naturelles. Ces résultats permettent à l’auteure d’élaborer des hypothèses concernant la réussite de l’action collective dans un autre type de situation : l’entrepreneuriat collectif au sein des coopératives.

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Adélie Ranville

Les coopératives alimentaires en circuits courts : quelles motivations d’adhésion et d’engagement chez les agriculteurs ?

Cet article analyse les motivations conduisant des producteurs agricoles du Québec à créer et à adhérer à des coopératives spécialisées en circuits alimentaires de proximité (CAP). Si ces dernières sont bien implantées en France, elles demeurent limitées au Québec et peinent à pérenniser leurs structures. À partir d’une étude de cas multiples, l’article établit comment l’adhésion à une coopérative en CAP permet de répondre à plusieurs besoins, dont la diversification des exploitations et des revenus, grâce à la mutualisation des moyens. Les auteurs établissent également une typologie de profils de membres selon leur engagement envers la coopérative et leurs aspirations personnelles, montrant qu’il existe une gradation de motivations et d’engagements à mobiliser ou à questionner pour pérenniser ce modèle coopératif de production, de transformation et de distribution en circuit court.

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Sophie Laughrea, Patrick Mundler, Annie Royer

Construire des espaces d’action publique et citoyenne par la cooperation : l’exemple de la Sicile au xix e siècle et aujourd’hui

Les coopératives sociales qui gèrent les biens confisquées à la mafia en Sicile ont inscrit leur action dans un contexte territorial en investissant les instances politico-administratives locales, et en s’impliquant activement dans la coconstruction d’une action publique avec les autorités locales. Dans cet article, l’auteure analyse cette forme particulière d’interaction entre société civile et pouvoirs publics sur une période historique longue. En effet, déjà après l’unification italienne de 1861, les coopérateurs se sont impliqués directement dans les espaces représentatifs de gouvernance territoriale et ont participé activement à la formation d’un personnel politique issu des strates paysannes et populaires, influant ainsi sur l’architecture institutionnelle et démocratique locale.

 

Numéro de revue: 
347
Année de publication: 
2018
Auteur(s): 
Elisabetta Bucolo