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"La coopération de production, pour quel projet économique et social ?" Par Camille CITERNE

Camille Citerne - Université de Haute Alsace - Master 2 Ingénierie de projets en Économie Sociale et Solidaire , 2e prix ex-aequo 2010 de la Recherche coopérative, organisé par le Crédit Mutuel et la Recma.

Au sein de l'économie sociale et solidaire, seules les coopératives de production posent, à travers leur imaginaire et leurs pratiques, la question de la propriété privée collective de l'outil de production par les travailleurs.

La loi sur les Sociétés Coopératives de Production, adoptée en 1978 puis révisée en 1992, dote le mouvement coopératif d'un cadre juridique favorable ; elle s'inspire des principes et idéaux coopératifs, comme la double qualité, la gestion démocratique de l'entreprise et l'impartageabilité des réserves, tout en offrant un cadre performant pour des entreprises ancrées dans une économie capitaliste.

Nous avons cherché à comprendre, dans ce contexte, quels rapports les SCOP actuelles entretenaient avec l'"utopie-ration" d'Henri Desroche, c'est-à-dire ce moteur quotidien d'un militantisme coopératif concret.

L'enquête menée auprès des SCOP du Grand Lyon montre qu'aujourd'hui le choix du statut coopératif est souvent le résultat d'une conjoncture : ultime solution pour reprendre l'entreprise, statut intervenant par défaut d'esprit d'entreprendre ou forme juridique héritée d'une autre équipe. Parfois, mais rarement, le choix de la SCOP est le fruit de l'imaginaire séduisant qu'elle a su représenter à un moment à ses créateurs. L'héritage coopératif est vécu comme un cadre d'entreprise participatif, avantageux pour les salariés. Mais l'organisation du travail et de la prise de décisions restent classiques et les relations inter-coopératives faibles. La fonction créatrice de l'utopie coopérative ne se réalise que marginalement au sein des SCOP, quand des formes de coopératives multisociétaires, telles que les Coopératives d'Activités et d'Emploi (CAE) ou les Sociétés Coopératives d'Intérêt Collectif (SCIC) viennent renouer avec la notion de métier, l'éducation à la coopération, l'utilité sociale ou le développement local.

"L’exercice démocratique en entreprise coopérative. Du sociétariat au néosociétariat, la coopérative d’entrepreneurs salariés ou l'émergence d'un modèle inédit de gouvernance. Un certain esprit du capitalisme". Olivier JOUAN

Olivier Jouan, 1er Prix 2010 de la recherche coopérative, organisé par le Crédit Mutuel et la Recma.

Comment devenir sociétaire d’une entreprise collective quand on est un entrepreneur ? Comment animer le sociétariat dans une coopérative aux nombreuses originalités ?

Cet ouvrage propose une réflexion sur l’état du sociétariat dans les Coopératives d’Activités et d’Emploi (CAE), et sur son évolution à venir. Le lecteur est invité à effectuer une plongée dans l’Histoire du mouvement coopératif qui éclaire d’une certaine façon sur les fondements du capitalisme. Coopération et capitalisme sont aussi auscultés du point de vue de la psychanalyse institutionnelle.

Cet ouvrage s’appuie sur une solide expérience professionnelle du pilotage d’une CAE par l’auteur en tant que gérant de Port Parallèle, sur une large bibliographie et le rapprochement de plusieurs disciplines pour une meilleure compréhension des enjeux de la coopération, nécessaire à l’animation du sociétariat.

Des enquêtes et des entretiens auprès d’entrepreneurs, de salariés des équipes d’appui et de gérants viennent étayer la réflexion. Ce recueil de données vivantes, complémentaire à l’approche théorique, permet de brosser le portrait du rapport qu’entretiennent ces entreprises particulières aux questions de l’argent, du pouvoir et de la démocratie.

La coopérative d’entrepreneurs pourrait donner sens à un nouvel interagir en entreprise et plus largement en société. Sa capacité à interroger le travail, la subordination, la relation commerciale, peut la conduire à impacter durablement l’économie politique par la réintroduction du bien commun dans des entreprises qui n’appartiendraient plus qu’à elles-mêmes.

Le Crédit Mutuel et la RECMA remettent le 2e Prix de la Recherche Coopérative

Dans un contexte social, économique et écologique incertain, les entreprises coopératives ont des atouts à faire valoir : propriété collective et gouvernance participative selon le principe « 1 personne = 1 voix », solidarité et responsabilité envers la communauté, ancrage dans les territoires et l’économie réelle, stabilité économique, résistance à la crise économique et financière… C’est pourquoi le Crédit Mutuel a organisé pour la deuxième année consécutive le Prix de la recherche coopérative, en partenariat avec la RECMA – revue internationale de l’économie sociale (voir ici les lauréats de la 1ère édition).

L'actualité des associations au CESE

Le groupe des associations du Conseil économique, social et environnemental (CESE) invite chaque année les représentants associatifs siégeant dans les Conseils économiques, sociaux et environnementaux régionaux (CESER). La CPCA fait le point sur la rencontre du 3 mars.

 

Quelle qualité de l’emploi dans l’ESS ? Une perspective plurielle par J. Maisonnasse, K. Melnik, F. Petrella et N. Richez-Battesti

Depuis la fin des années 1990, la qualité de l'emploi fait partie des préoccupations des institutions internationales aussi bien au niveau européen (Union européenne), qu'au niveau mondial (l'Organisation des Nations Unies et le Bureau International du Travail). Bien qu'avec le changement de contexte économique la priorité soit celle d’un accroissement quantitatif de l'emploi, la qualité de l'emploi reste toujours l'objet d'attention pour les institutions internationales et les recherches scientifiques.