L’entrepreneuriat coopératif dans l’Europe de l’an 2000
Le texte de François Espagne s'adresse aux entrepreneurs coopératifs, qu'il commence par définir précisément. Et il leur dit ce qui constitue sans doute l’une des causes majeures de la faiblesse de la reconnaissance du mouvement coopératif par les autres mouvements sociaux: « Les salariés sont les grands oubliés des principes coopératifs. » Toutefois, ajoute-t-il, le problème actuel n'est plus celui de la participation des salariés, mais celui des modalités de participation des associés ou celui « de la nature de la relation de travail entre les membres des coopéraitves ouvrières de production, coopératives de travail, coopératives de travail associé, et leur coopérative ». Pour approcher cette question, F. Espagne dresse une analyse comparative européenne des modèles coopératifs. Cette comparaison met en évidence des différences juridiques majeures et quelques orientations communes, comme l'ouverture du capital et le développement des groupes coopératif.
Revenant sur sa question de départ, F. Espagne montre que « la sociologie, les besoins et la culture » des coopérateurs changent plus vite que les lois et les statuts, et il note qu'une « forme de laïcisation insidieuse dissout progressivement, chez les coopérateurs, l'adhésion à une finalité de la coopérative dépassant ses pratiques quotidiennes et échappant à la mise en concurrence, pour ne laisser subsister, comme objet résiduel du jugement porté sur ses pratiques, que le service immédiat rendu aux membres. »