Les interprétations du mutualisme sur le littoral charentais sous le Second Empire et la IIIe République
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Ce sont les racines du mutualisme qui sont données à voir dans cet article, à travers une mise en lumière des pratiques de prévoyance et de solidarité qui se développent, au milieu du XIXe siècle, dans le département de Charente-Inférieure. L'approche monographique permet d'appréhender la diversité des pratiques, en lien avec les caractéristiques de l'environnement et de l'activité de subsistance. Si les agriculteurs de l'arrière-pays, prospères, se montrent peu sensibles à l'idée de solidarité, les populations du littoral, aux conditions de vie beaucoup plus rudes, se mobilisent autour de pratiques solidaires avant même le décret de 1852 qui encourage la mutualisation territoriale. Au sein de ces populations, les comportements sont également différenciés. Sur l'île de Ré, où le mouvement présente une grande vitalité, les marins pêcheurs se montrent peu enclins à la prévoyance sur le long terme, la menace de l'océan planant toujours sur les perspectives d'avenir. L'île d'Oléron, moins soumise à l'adversité, offre un autre visage du mutualisme, patronné et générant peu de participation. Quant à la mutualité ouvrière de l'arsenal de Rochefort, elle fournit un nouvel exemple des relations subtiles qui s'établissent avec le syndicalisme naissant. Ainsi, avant la charte de la mutualité et la création des unions départementales à la fin du XIXe siècle, lesquelles porteront rationalisation du fonctionnement et uniformisation progressive des pratiques, la mutualité s'épanouit sur des particularismes locaux qui traduisent toute sa vivacité.
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