entreprise sociale

Le cadre juridique de l’entreprise non capitaliste, clef de distinction entre l’entreprise sociale et l’entreprise d’économie sociale et solidaire?

Le droit français, comme la plupart des droits nationaux, connaît depuis le xix e siècle des traditions distinctes de, voire opposées à, l’entreprise capitaliste. Petit à petit, le droit a fourni un cadre juridique à ces entreprises originales. Ce n’est toutefois que depuis une trentaine d’années qu’un rapprochement s’est opéré entre les différents mouvements d’acteurs. En droit français, cela s’est réalisé sous le concept d’économie sociale. L’émergence de l’économie solidaire a conduit à parler d’économie sociale et solidaire (ESS). Avec les entreprises d’insertion par l’activité économique est apparue l’entreprise sociale. Il ne s’agissait à l’origine que d’innovations conceptuelles sans traduction juridique, du moins en France. Depuis quelques années, toutefois, un mouvement en faveur de l’entreprise sociale y a émergé, suscitant d’importants débats théoriques et une redistribution des acteurs. Parallèlement, la consécration de l’économie sociale au niveau européen, notamment sous l’influence française, adopte aujourd’hui le vocable d’entreprise sociale. Les enjeux conceptuels proviennent des difficultés d’acclimatation d’un concept issu de la tradition anglo-saxonne (1) et donc de la crainte de l’acculturation par intégration de raisonnements d’autres traditions culturelles (2). Le droit présente l’avantage de fournir une base précise à l’observation et d’éclairer ainsi le débat sans procès d’intention. Nous commencerons donc par exposer les définitions fournies par le droit pour les divers vocables, puis nous esquisserons un bilan des comparaisons possibles. D’un côté, il apparaîtra ainsi que l’entreprise sociale telle qu’elle se déploie progressivement en droit européen se situe dans la continuité des traditions continentales, tout en les actualisant et en favorisant l’inclusion des autres traditions qui composent le paysage européen. D’un autre côté, pourtant, cela risque de faire perdre à la tradition française certains de ses aspects structurants, ou du moins de les faire passer au second plan (3).

Numéro de revue: 
327
Année de publication: 
2013
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PDF icon recma327_095103.pdf533.74 Ko
Auteur(s): 
David Hiez

Economie sociale et entreprise sociale: quelle cohérence entre le droit et la politique économique dans l’Union européenne ? Réflexions sur les évolutions depuis 1990

Cette étude comparative des évolutions respectives du droit européen et de la théorie économique sur l’économie sociale au cours des vingt dernières années vise à déterminer quelle est leur cohérence pour promouvoir une théorie de l’entreprise en Europe (1). Dans le contexte de crise qui déchire l’Europe depuis 2008, les concepts d’entreprise sociale, d’entrepreneuriat social ou encore de social business ont le vent en poupe (2). Ils tendent à se substituer au concept de « tiers secteur », auparavant mis en avant dans la lutte contre l’exclusion et la pauvreté et dans la quête d’un développement durable. Mon étude s’attache tout particulièrement à l’économie sociale au sein de cette évolution globale. Par « entreprises de l’économie sociale », j’entends celles qui produisent un « patrimoine collectif », notamment les coopératives, les mutuelles et les associations. Leurs traits communs sont une gouvernance démocratique, une distribution du profit nulle ou limitée (une partie de la valeur ajoutée est mise en réserve, les réserves affectées à l’intérêt général) et une propriété collective (organisation sans propriétaire individuel). Ces entreprises accumulent un capital de réserve indivisible, autonome par rapport à la succession de ses propriétaires en titre.

Numéro de revue: 
327
Année de publication: 
2013
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PDF icon recma327_088094.pdf556.67 Ko
Auteur(s): 
Nicole Alix

Gouvernance des entreprises sociales d’insertion basques : le marché en guise de débat

Les entreprises sociales d’insertion par le travail, secteur rattaché à l’économie sociale et solidaire (ESS), relèvent de gouvernances hybrides. Notre recherche comparative en Communauté autonome basque (CAB) et en Pays basque français (PBF) met en évidence deux modèles territoriaux distincts. D’une part, celui de la CAB, qui se caractérise par un ordre institutionnel concentré au service d’une logique concurrentielle, en prise directe avec les aléas du marché. D’autre part, celui du PBF, diffracté et très dépendant d’une gouvernance publique tutélaire, qui impose plus de marché. L’enquête montre que l’emprise du marché, choisie ou subie, fragilise la viabilité économique et interroge la finalité sociale de ces entreprises. L’absence de mise en débat fait de ce secteur un contre-exemple de la construction sociale de la confiance territoriale, observée dans d’autres secteurs de l’ESS en Pays basque.

Numéro de revue: 
327
Année de publication: 
2013
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PDF icon recma327_043062.pdf736.7 Ko
Auteur(s): 
Jean-Jacques Manterola

Workshop "pratiques et défis de l'entreprise sociale et de l'ESS", 26-27 sept., Université Paris 7

Organisé par Petia Koleva, Thomas Lamarche et Yorgos Rizopoulos (LADYSS), Liliane Pérez (ICT).

compte-rendu et résumés des communications

26 septembre matin : amphi 6C, bâtiment HALLE AUX FARINES (3ème étage)

8h30-9h : Accueil des participants

9h : Ouverture du workshop (P. Koleva, Ladyss et L. Pérez, ICT)

Entreprise sociale et capitalisme : éclairages historiques

Prix du Créateur d’une Entreprise Sociale IESEG CREENSO 2012-2013, candidatures jusqu'au 7 septembre 2012

L’association IÉSEG NETWORK, regroupant les 3600 diplômés d’IÉSEG School of Management s’est associée à la fondation IMMOCHAN pour l’Entrepreneuriat Social. Ensemble, ils sont à l’initiative du Prix CRÉENSO. Ce prix offre à une dizaine de créateurs d’entreprises ayant une visée socialement responsable d’être accompagnés et soutenus dans les premières étapes de leur développement. Candidature jusqu'au 7 septembre. 

 

"Impact économique des entreprises sociales". Appel d'offre de la Commission européenne pour financer des recherches statistiques, jusqu'au 7 sept 2012

Le présent appel d'offre vise à financer des activités contribuant à la production de statistiques fiables sur les entreprises sociales aux niveaux national et européen et à identifier les pays qui s'intéressent à la collecte de ces informations.

Un passeport européen pour les "fonds d'entrepreneuriat social européens"

La commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen se prononcera le 31 mai prochain sur le projet de rapport présenté par Mme Sophie Auconie (PPE/FR) relatif aux fonds d'entrepreneuriat social européens : "Je crois que le critère principal, conformément à la vision du "social business" de Mohammad Yunus, doit être le suivant : une entreprise sociale est une entreprise dont l'objectif principal n'est pas de réaliser des bénéfices mais d'avoir un impact social positif.A terme, je souhaite que nous allions au niveau européen vers l'élaboration d'un label "entreprise sociale"

Entreprises sociales & territoires: une réponse adaptée aux enjeux sociétaux

Les entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire, au-delà de leur activité de production de biens et/ou services, poursuivent deux objectifs prioritaires : avoir une finalité sociale, sociétale ou environnementale et être créatrices d’emplois. À lucrativité limitée, elles cherchent à associer leurs parties prenantes à leur gouvernance. Par essence, les entreprises sociales représentent une réponse possible aux enjeux sociétaux d’aujourd’hui et de demain. Les collectivités locales et territoriales peuvent ainsi trouver dans ces entreprises une solution à leur problématique d’accompagnement de leurs citoyens.En favorisant la création d’entreprises sociales sur leur territoire, en étant partie prenante, les collectivités peuvent permettre de démultiplier leur impact au bénéfice de leurs usagers. En effet, l’entrepreneuriat social nécessite de maîtriser et conjuguer des compétences économiques, sociales et politiques. Un accompagnement spécifique pour la création d’entreprises sociales, qu’il soit individuel, auprès de l’entrepreneur social, ou collectif, s’avère donc nécessaire afin de mener à bien ces projets et de leur permettre de se pérenniser.