alternative

Séminaire du RIUESS, Marne-la-Vallée, 4-5 février 2010

Après dix ans de colloques du Réseau Inter-Universitaire de l’Économie Sociale et Solidaire et de multiples manifestations scientifiques, de nombreux thèmes ont été abordés et ont permis d'approfondir les divers enjeux, domaines et difficultés de l'ESS. En dépit d’une somme de recherches et publications consacrées à l’ESS, il n'existe pas d'accord, même en interne, sur ses contours et ses fondements, ce qui constitue une faiblesse scientifique indéniable vis-à-vis des théories ou analyses classiques. (English below)

L’économie sociale, une alternative au capitalisme

Thierry Jeantet. Economica, 2008, 80 pages.

Dans une première partie (« Le capitalisme comme il va »), Thierry Jeantet souligne qu’en poursuivant l’accumulation du capital le capitalisme ne peut éviter de se projeter en avant, comme dans « une marche forcée » qui suscite une imagination débordante et une transformation permanente. Le capitalisme ne constitue pas un système stable : concurrence interne, OPA hostiles… Il témoigne ainsi d’une grande plasticité, il est protéiforme (p. 5).

IXes rencontres du Riuess à Roanne : « Entreprendre en économie sociale et solidaire : une question politique ? » 17-18 juin 2009 Roanne

Les 17 et 18 juin 2009 se sont tenues à Roanne les IXes rencontres du Réseau interuniversitaire de l’économie sociale et solidaire (Riuess). Dans la ville d’où Henri Desroche est originaire, les participants se sont interrogés sur le thème « Entreprendre en économie sociale et solidaire : une question politique ? ». Autrement dit, alors qu’il est fréquent de parler de banalisation des entreprises de l’ESS, l’ambition du colloque a été de réinterroger le pôle moins économique de l’ESS. Il n’est plus sérieusement contesté que l’ESS ait une dimension économique, mais il reste alors à repérer les caractéristiques de cette activité qui la distinguent de celle des entreprises capitalistes. L’hypothèse qu’a voulu éprouver le réseau était que la finalité politique pouvait être une de ces caractéristiques.

Trois propositions pour une mutation économique et sociale

Nombreux sont celles et ceux qui se sont étonnés puis inquiétés de la discrétion de l’économie sociale au cours des derniers mois. De nombreux communiqués ont été adressés à la presse à l’initiative de fédérations coopératives, mutualistes ou associatives, chacune exprimant à sa façon et pour ce qui la concerne ses réflexions face à la crise financière. Plusieurs médias régionaux, quelques journaux nationaux ont réalisé des dossiers sur l’économie sociale. Cependant, il n’y a pas eu de parole forte de l’économie sociale, que ce soit à l’échelon français ou européen, exposant une position claire relativement à la crise. Cette retenue n’est pas nouvelle, mais elle contraste avec l’idée partagée par la grande majorité des acteurs de l’économie sociale selon laquelle, au-delà de ses conséquences désastreuses, la crise est sans doute une opportunité.

Au bénéfice de la crise? Pour un projet d’économie sociale et solidaire

Pour répondre aux besoins de la société, a fortiori en période de crise économique, l’économie sociale a besoin d’un cadre doctrinal de référence. Or elle ne présente pas aujourd’hui d’unité. Nous proposons d’aborder cette question à partir de la dualité de conceptions de l’économie sociale et de l’économie solidaire. Dualité qu’il convient non pas de nier, mais de dépasser en recherchant dans chaque mouvement ce qui peut servir un projet futur. Après avoir rappelé les points de convergence (solidarité, liberté, égalité, volonté non violente de changement social…), l’article aborde trois questions plus discutées : le débat sur intérêt général ou intérêt collectif, le marché et la marchandisation, et l’importance des statuts. Au terme de ces discussions, il apparaît que le rapprochement de l’économie sociale et de l’économie solidaire n’est pas insurmontable. La capacité de l’ESS à faire face aux gigantesques enjeux écologiques, sociaux et économiques contemporains dépend de la capacité de ses acteurs à savoir assumer la double qualité économique et politique, celle qui permet au travailleur ou à l’usager d’être sociétaire participant à l’exercice du pouvoir.

Numéro de revue: 
313
Année de publication: 
2009
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PDF icon 313_019035.pdf102.93 Ko
Auteur(s): 
Draperi Jean-François

Economie sociale et solidaire et développement local

Les approches des économistes de la proximité en termes de district industriel, de systèmes productifs locaux, de milieux innovateurs, de gouvernance locale et de capital social ne repèrent généralement pas la place spécifique que pourraient occuper les acteurs de l’ESS dans le développement des territoires. A l’inverse, dans les approches plus normatives du développement local et chez les auteurs de l’ESS, on semble considérer que l’ancrage des acteurs et des entreprises de l’ESS dans « leur » territoire va de soi. L’article plaide en faveur d’un rapprochement entre les deux types d’approche. Ce croisement fertile passerait alors par des recherches dont l’auteur indique, chemin faisant, quelques pistes praticables : notamment celle de la confiance, qui est au coeur des théories du capital social et de la proximité (géographique et organisationnelle) et pour laquelle il est facile de faire valoir les aptitudes particulières de l’ESS.

Numéro de revue: 
296
Année de publication: 
2005
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PDF icon 296_026041.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Parodi M.

L’économie sociale et solidaire : utopie, alternative, réforme ?

L’économie sociale et solidaire, ensemble des groupes, des entreprises et des organisations dont la finalité est de répondre à des besoins humains collectifs et qui adoptent un fonctionnement démocratique, est-elle une utopie, une alternative, une réforme ? Comme tout projet, le projet d’économie sociale et solidaire comprend une phase de conception et une phase de réalisation. Dans sa conception, ce projet constitue une utopie alternative, distincte de l’utopie marxiste. Dans sa réalisation, la capacité à promouvoir les pratiques coopératives dans le plus grand champ possible d’actions révèle la dimension alternative de l’économie sociale et solidaire. Pour élargir ce champ, il est nécessaire de repenser le sens de la coopération et de relier le sens spécifique défini par l’économie sociale au sens commun repris dans la recherche universitaire classique. Face au risque de banalisation, l’économie sociale se donne des règles de fonctionnement originales aussi bien socio-économiques que juridiques. Cette régulation coopérative est questionnée en permanence et résulte d’un apprentissage mutuel.

Numéro de revue: 
290
Année de publication: 
2003
Auteur(s): 
Draperi J.-F.

De nouveaux outils pour comprendre l’économie solidaire

Les auteurs partent du constat que l’économie solidaire n’est pas un concept a priori, mais une notion, une généralisation non encore stabilisée de pratiques diverses. Pour que le terme d’économie solidaire devienne un concept heuristique, il convient de travailler les pratiques empiriques qu’il recouvre en sortant du champ étroit de la socio-économie. Dans le cadre d’un travail de plus grande ampleur visant à utiliser des approches théoriques d’horizons divers (sciences de la communication, théories de la justice, sciences politiques, etc.), l’objet de ce texte est de dresser une typologie de l’économie solidaire à partir d’un outil encore peu présent dans ce domaine: l’approche globale du circuit économique. Les auteurs se réfèrent au discours public pour construire leur corpus, les organisations analysées et classifiées étant identifiées « économie solidaire » dans la presse généraliste. Si la méthode retenue n’est pas sans présenter des limites – les organisations comparées sont parfois très différentes –, elle fournit une importante matière à réflexion et à débat à tous ceux, chercheurs et praticiens, qui s’intéressent à l’économie solidaire.

Numéro de revue: 
284
Année de publication: 
2002
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PDF icon 284_060075.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Dacheux E., Goujon D.

Fondements éthiques et posture épistémologique de la recherche en économie sociale

L’économie sociale est désormais en passe d’être reconnue comme un mouvement d’entreprises originales. Plus largement, elle représente un mouvement social qui articule un mouvement de pensée et un mouvement d’entreprise, le second trouvant dans le premier un lieu d’inspiration et de modélisation de ses aspirations alternatives. Le mouvement de pensée qui la définit est irréductible à la fois à la tradition de pensée fonctionnaliste centrée sur la grande organisation et la société de capitaux et à la tradition de pensée critique qui fait de la lutte des classes et de la prise de pouvoir de l’Etat le moteur du changement social. L’objet central de l’économie sociale est le groupement de personnes, simultanément pensé comme lieu de production ou/et de distribution, lieu d’éducation et lieu d’un changement social non-violent. La recherche en économie sociale est, depuis près de deux siècles, produite par des acteurs qui s’approprient les outils de la recherche, s’impliquent dans des recherches-actions, confrontent leur pensée à la réalité économique et sociale par le biais d’expérimentations et construisent ainsi, par l’autoformation et l’innovation entrepreneuriale, des parcours d’émancipation uniques. Leurs travaux constituent une tradition de pensée à part entière. Ils permettent à des savoirs expérientiels inédits d’accéder au statut de connaissances transmissibles.

Numéro de revue: 
303
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Draperi J.-F.