assurance

L’après Covid-19 : vers un regain d’intérêt pour le modèle de la mutuelle d’assurance ?

Au contraire de secteurs tels que la grande distribution, le médico-social ou l’éducation, le secteur de l’assurance sort de la crise du Covid-19 avec une image fortement ternie par une double critique dont il est encore difficile d’apprécier les effets à terme. Les assureurs, en effet, sont attaqués sur deux fronts. D’abord celui de la légalité, puisqu’ils sont accusés de refuser d’honorer certains de leurs engagements contractuels. Ensuite celui de la moralité, car ils apparaissent réticents, malgré leur excellente santé financière, à participer à l’effort national, voire semblent vouloir mettre à profit la crise - qui entraîne une diminution importante du nombre de certains sinistres, automobiles en particulier - pour augmenter leurs bénéfices.

La critique est d’autant plus vive que le secteur de l’assurance a engrangé des bénéfices importants durant les décennies passées. L’Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie (UMIH) a rappelé que, dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie, les assureurs avaient reçu au cours des vingt dernières années plus de 90 milliards d’euros de primes et versé environ 40 milliards d’euros d’indemnisation. Les comptes de la seule entreprise Axa révèlent qu’à l’issue de l’exercice 2019 celle-ci dispose d’une trésorerie de 21 milliards d’euros, qu’elle a distribué plus de 2 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires et que ses actifs sous gestion représentent trois fois le plan de soutien à l’économie annoncé par le gouvernement . L’UFC-Que choisir estime à plus de 2 milliards d’euros le montant que les assureurs devraient reverser aux assurés en raison de la chute des sinistres automobiles durant le confinement, ce qui représente 50 euros en moyenne par contrat auto. Les chiffres de l’assurance montrent que le secteur dispose de réserves largement suffisantes pour faire face à un plan de sauvetage ambitieux de certaines catégories de leurs assurés particulièrement touchés par la crise du Covid-19.

L’épidémie de Covid-19 aura révélé la réticence des assureurs à puiser dans leurs réserves accumulées pour redistribuer, en quelque sorte, une partie des bénéfices réalisés en période de croissance, et leur incapacité à répondre de manière satisfaisante aux attentes de certains groupes d’assurés  particulièrement exposés. Le secteur de l’assurance a notamment tenté de faire front commun pour s’opposer à toute indemnisation des pertes subies par les entreprises dont l’activité a été mise à l’arrêt en raison du confinement, arguant du fait qu’il s’agit là d’un risque « inassurable sur le plan tant économique que juridique », et par conséquent non couvert par les contrats souscrits.

Pour lire cet article en intégralité, téléchargez le pdf ci-contre.

 

Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Éric Bidet

Assemblée générale de l’AIM : les mutualistes de tous les pays réunis à Tallin, en Estonie

L’AIM (Association internationa le de la Mutualité), fondée en 1950, compte aujourd’hui 64 membres répartis dans 31 pays (Europe, Amérique latine, Afrique, Moyen-Orient) et assurant la couverture sanitaire de quelque 240 millions de personnes. Une session spéciale de travail a été organisée en juin dernier à Tallin (Estonie) dans le cadre de la 37 e assemblée générale de l’association.

Gema : bilan 2012 et chantiers 2013 pour les mutuelles d'assurances

Avec un chiffre d'affaires de 12,8 milliards d'euros, les mutuelles d'assurance réunies au sein du Gema, ont moins progressé (+3.2%) que le marché (+4%) en 2012. Elles ont  gagné 102 000 sociétaires l'an passé, marquant un net ralentissement par rapport au gain de 340 000 assurés connu en 2011. Au total, les 44 sociétés adhérentes en France couvrent, en dommages quelque 23,6 millions d’assurés, dont 2,8 millions de bénéficiaires d’âge scolaire, et 4,5 millions souscripteurs d’assurance vie.

Gouvernance : la réforme passe mal chez les mutualistes

Le projet de loi sur la réforme bancaire contient un article qui inclut les assureurs à la stupéfaction... de ces derniers. Les mutuelles d'assurance ont évoqué leur réticence lors de leur conférence annuelle. En cause notamment, le droit de regard de l’Autorité de contrôle prudentiel sur la nomination des administrateurs. Un article de Madeleine Vatel pour l'Argus de l'assurance

L’assurance et l’intégration bancaire européenne

La crise bancaire et monétaire, conduit les autorités européennes à réfléchir à la mise en place d’une véritable union bancaire européenne. Quels impacts pour l’assurance ?Cette union bancaire européenne précipiterait les pays membres de l’Euro dans une intégration poussée de leurs systèmes bancaires. Le commissaire européen M. Michel Barnier travaille d’arrache-pied sur le sujet et devrait rendre ses premières recommandations et conclusions à la rentrée. Il sera intéressant de voir si et comment l’assurance est traitée dans les projets de la Commission européenne, alors que les années récentes ont connu une poursuite de l’interpénétration de la banque et de l’assurance.

Les détails du projet de loi de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale

Le projet de texte élargit les pouvoirs de l'Autorité de contrôle aux secteurs de la retraite et des mutuelles. Elle sera indépendante du ministère des finances. Les assureurs n'auront plus leur mot à dire sur les demandes d'agréments, les projets de fusion, d'acquisition...

Banques et assureurs capitalistes interrogent le "marketing ESS"

Le think tank "LAB" (Laboratoire assurance banque), "Carrefour d'Echanges Professionnels du secteur de l'Assurance et des Services Financiers" organise 3 jours d'ateliers sur "Marketing et Economie Sociale Quelles propositions de valeurs différenciantes pour le client en assurance ?". Objectif : séduire la "génération Y" (les jeunes) en s'inspirant de la relation client des assureurs mutualistes. Très instructif.

TVA sociale : coût estimé à 200 M EUR pour les assurances selon le GEMA

La mise en place de la TVA sociale, dont le texte de loi a été voté mercredi par l'Assemblée nationale, coûterait environ 200 millions d'euros nets aux assurances, selon des chiffres publiés vendredi par le Groupement des entreprises mutuelles d'assurance (Gema). Le Gema prévoit que la baisse des cotisations patronales pour la branche famille de la Sécurité sociale entraînera une économie d'environ 100 millions d'euros pour les sociétés d'assurance, réduite à 60 millions après impôt.