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Entre stratégie disruptive et pouvoir de régulation, quel rôle pour la mutualité ?

Le rôle joué par les mutuelles depuis la fin du XVIII e siècle est unanimement reconnu comme primordial dans la protection sociale de notre pays, en raison de leur objet – répondre aux besoins de protection contre la maladie et la vieillesse – et de la « spécificité de la pratique mutualiste, [qui] repose, depuis l’origine, sur certains invariants de nature éthique et fonctionnelle [1] ». Pourtant, les mutuelles sont le plus souvent présentées comme sinon passives, du moins intimement dépendantes de la législation en vigueur.

Nouvelles règles, nouveaux défis : les mutuelles au cœur de la construction d’un marché de l’assurance complémentaire santé

Les réformes de la protection sociale en santé mises en œuvre depuis les années 1990 ont non seulement modifié le système de financement mais également conduit à la délégation d’une partie de la régulation de l’offre de soins aux organismes complémentaires d’assurance maladie (Ocam). Les pouvoirs publics ont adopté différents dispositifs : loi Le Roux, « contrats responsables », généralisation de la complémentaire d’entreprise et « 100 % santé », qui, en visant à solvabiliser le marché, ont permis de développer les Ocam et d’en faire des acteurs à part entière du système de protection sociale. L’objet de ce travail est d’analyser ces dispositifs à travers une grille de lecture fondée sur trois formes d’injonction : financière, politique et/ou sociale. Il pointe à la fois la continuité et les incohérences de ces dispositifs, notamment leur propension à générer des inégalités sociales nouvelles dans le champ de l’assurance complémentaire santé.

Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Philippe Abecassis, Nathalie Coutinet

De la seconde guerre mondiale à la pandémie du coronavirus, quel rôle pour la Mutualité en temps de crise ?

La crise provoquée en France et dans le monde par le coronavirus amène à s’interroger sur le rôle de la Mutualité dans des circonstances exceptionnelles. Les différences sont évidemment considérables, pour de nombreuses raisons, entre la Seconde Guerre mondiale et la crise sanitaire actuelle, mais on peut tout de même relever quelques points communs.

En amont de la crise sanitaire, le Mouvement associatif célèbre ses vingt ans et mobilise sur la citoyenneté

Plus qu’une célébration, un creuset des dynamiques associatives et un temps de réflexion. Le 31 janvier, « Droit de cité », la journée organisée par le Mouvement associatif à la Cité internationale universitaire de Paris, a réuni militants et acteurs de terrain, chercheurs, responsables d’associations et de mouvements de l’ESS, sans oublier de nombreux représentants des pouvoirs publics, dont Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, autour du thème « Être citoyen.ne aujourd’hui ».

Coopérativisme des plateformes numériques : une conférence à New York dresse un état des lieux

Avec pour titre « Who owns the world ? The state of platform cooperativism » (« Qui détient le monde ? Le point sur le coopérativisme des plateformes numériques »), la rencontre qui s’est tenue à New York du 7 au 9 novembre 2019 a célébré dix ans de conférences sur le digital labor (1) et le coopérativisme des plateformes numériques, un mouvement impulsé par Trebor Scholz, fondateur de l’Institute for the Cooperative Digital Economy (de la New School de New York) et inventeur du terme « platform cooperativism ».

Au Cédias-Musée social, un colloque sur l’histoire de l’ESS

Les 7 et 8 février 2020, le Cedias-Musée social (Paris) organisait un colloque intitulé « Dynamiques, méthodes et perspectives pour l’histoire de l’ESS », avec le soutien de la Comue Paris-Lumières, du CHS (Centre d’histoire sociale des mondes contemporains), du GRHIS (Groupe de recherche d’histoire de l’Université de Rouen), du CHRS-Uqam (Centre d’histoire des régulations sociales de l’Université du Québec à Montréal), de l’Addes (Association pour le développement des données sur l’économie sociale) et du Ciriec (Centre international de recherches et d’informat

Lorsque Nice-Matin abandonne le statut coopératif

Après L’Yonne républicaine en 2008 et Le Courrier Picard en 2009, Nice-Matin abandonne aujourd’hui le statut coopératif. C’était le dernier et le plus important groupe de presse sous ce statut, avec plus de 800 salariés. Les trois titres avaient en commun d’avoir été créés au sortir de la guerre, en 1944, le premier sous le statut de Scop et le deuxième sous forme de coopérative de consommation, avant de devenir une Scop dix ans plus tard.

De quoi le coronavirus sera-t-il le nom ?

Une myriade d’initiatives, dont certaines présentées dans cette rubrique rédigée fin mars, donnent à voir l’ampleur de la mobilisation face à la pandémie du coronavirus, qu’elle vienne des pouvoirs publics, du milieu médical ou du secteur de l’économie sociale et solidaire, dont les différents mouvements – coopératifs, mutualistes, associatifs – sont engagés pour lutter contre la propagation du virus et faire société autour de valeurs de solidarité et d’entraide, fidèles à leur engagement pour un modèle de développement donnant toute sa place et sa valeur à la v

Une cellule de crise « ESS/ Coronavirus »

Protéger les personnes, mais aussi l’écosystème des entreprises de l’ESS. Christophe Itier, Haut-Commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, a réuni le 13 mars par téléconférence les têtes de réseau de l’ESS. Cette cellule a vocation à devenir un comité de liaison pour toute la durée nécessaire à la lutte contre la pandémie, afin d’en réduire les impacts sur la santé mais également sur le tissu économique.

La boîte à outils des entreprises et des acteurs de l’ESS

L’Udes (Union des employeurs de l’économie sociale), quant à elle, s’est rapidement inquiétée de certaines disparités de mise en œuvre des dispositifs annoncés. « Très impactées par la crise sanitaire, les entreprises de l’ESS, garantes du lien social, doivent être fortement soutenues, analyse-t-elle dans un communiqué en date du 19 mars.