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Regards sur les monnaies sociales et complémentaires

Le dossier qui suit est constitué de quatre textes dont des versions préliminaires ont été présentées lors du colloque international, trilingue et pluridisciplinaire « Trente années de monnaies sociales et complémentaires, et après ? », qui s’est tenu à l’Ecole normale supérieure (ENS) de Lyon les 16 et 17 février 2011 (1). L’appel à communications cherchait à faire émerger des bilans de la dynamique enclenchée il y a bientôt trois décennies, sous forme d’études monographiques comme d’analyses comparatives sur le plan international ou historique, mais il encourageait aussi les approches théoriques (2). Le colloque a accueilli cinquante-trois communications, pour la plupart de chercheurs étrangers. Il a été doublé d’une journée destinée aux acteurs praticiens, élus locaux ou chargés de mission. Au total, 264 personnes, venant de plus de vingt pays, ont participé à tout ou partie de ces trois jours. Le colloque a contribué à faire émerger et à identifier une communauté de recherche jusqu’ici éparpillée et peu consciente d’elle-même. Il a permis de souligner la faiblesse de l’infrastructure intellectuelle à même de rassembler les chercheurs, mais aussi son émergence progressive : apparition de sites dédiés aux ressources relatives aux monnaies sociales et complémentaires (3), dont un site bibliographique de recension des écrits (4), et de l’International Journal of Community Currency Research (IJCCR) (5), la seule revue consacrée à ces questions.

 


(1) Le colloque a été organisé par les laboratoires Triangle (UMR 5206) et Lefi (EA 4012), appuyés par l’université Lumière- Lyon 2, sa chaire d’entrepreneuriat en économie sociale et solidaire, l’Institut des sciences de l’homme (ISH) et l’ENS Lyon, où il s’est tenu. Il a été soutenu par l’Institut Veblen pour les réformes économiques, la Fondation Charles Léopold Mayer pour le progrès de l’homme (FPH), l’Institut Caisse des dépôts et consignations pour la recherche, le Cluster 12 « Dynamiques sociales et territoriales » de la région Rhône-Alpes, la région Rhône-Alpes, la Direction générale à la langue française et aux langues de France du ministère de la Culture et de la Communication, la coopérative RES et le conseil général du Rhône.

(2) Appel et communications consultables sur http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article1588.

(3) www.complementarycurrency.org.

(4) www.cc-literature.org.

(5) www.ijccr.net.

Numéro de revue: 
324
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma324_intro_blanc_018020.pdf429.12 Ko
Auteur(s): 
Jérôme Blanc

Les systèmes d’échange local (SEL) ou l’utopie d'une monnaie sans dette

Pour circuler, la monnaie doit être adossée à une souveraineté qui se porte garant de l’outil monétaire. Des travaux récents montrent que cette souveraineté trouve sa légitimité dans la dette. Le déséquilibre fonde la vie sociale. L’étude de sociétés anciennes permet d’établir ce fait, la notion de dette fondatrice ayant été observée chez beaucoup d’entre elles. Un certaine nombre d’études sur les monnaies sociales, et spécifiquement celles sur les systèmes d’échange local (SEL), montrent que ces dispositifs reprennent au marché certaines de ses caractéristiques, en particulier l’objectif de mettre en place des échanges économiques horizontaux (non hiérarchiques), mais en se différenciant toutefois par la promotion de valeurs basées sur la solidarité. Or, cet objectif mérite discussion dès lors que l’on adopte l’hypothèse selon laquelle la monnaie est constitutive de la dette. Nous nous attachons d’abord à montrer les différentes facettes de la dette et quels sont ses fondements. La monnaie, en tant que dette circulante, ne peut être cantonnée à un rôle d’intermédiaire neutre des échanges. Nous nous intéressons ensuite aux conséquences de cette dernière hypothèse dans le fonctionnement des SEL.

Numéro de revue: 
324
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma324_vallat_ferraton_021034.pdf669.61 Ko
Auteur(s): 
David Vallat et Cyrille Ferraton

Les réseaux d’échange de proximité au Québec. Bilan d’une enquête statistique

Cet article expose les résultats d’une enquête menée en 2008 auprès de 389 adhérents à douze réseaux d’échange de proximité (REP) québécois. Après avoir présenté ces REP dans leurs dimensions organisationnelle et institutionnelle et décrit le profil de leurs membres, les auteurs montrent, données statistiques à l’appui, en quoi la condition socioéconomique des adhérents vient moduler le lien d’usage entretenu avec le réseau. En effet, si les REP québécois accueillent une diversité de personnes et répondent à des attentes multiples, notre analyse révèle que le genre, l’âge, la scolarité et le niveau de revenu des adhérents sont associés, sur le plan statistique, aux motifs d’adhésion, à l’appréciation du REP et aux retombées perçues. On constate aussi que plus fort est l’engagement des adhérents dans leur REP, plus grandes sont la satisfaction à son égard et les incidences qu’on lui attribue.

Numéro de revue: 
324
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma324_bouliannecomeau_035052.pdf575.66 Ko
Auteur(s): 
Manon Boulianne et Yvan Comeau

Les apports de deux dispositifs de monnaies sociales, le SOL et l’Accorderie, au regard des enjeux du développement local soutenable

On assiste depuis les années 2000 à une multiplication des dispositifs de monnaies sociales. Elles s’inscrivent dans les initiatives citoyennes qui cherchent à répondre aux problématiques du développement soutenable. Nous verrons ainsi comment les monnaies sociales, et plus particulièrement les dispositifs de l’Accorderie et du SOL alpin, peuvent être des outils au service du développement local soutenable. Pour ce faire, nous soulignerons l’apport de trois objectifs des monnaies sociales (la territorialisation des activités, la dynamisation des échanges et la transformation des pratiques, des modes de vie et des représentations sociales) au développement local soutenable.

Numéro de revue: 
324
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma324_fare_053069.pdf665.17 Ko
Auteur(s): 
Marie Fare

L’enjeu de l’usage des monnaies sociales dans les banques communautaires de développement au Brésil. Etude du cas de la Banque Palmas

Les banques communautaires de développement (BCD) sont des formes récentes de finances solidaires au Brésil. Leur origine renvoie à l’expérience emblématique de la Banque Palmas dans une banlieue pauvre de la ville de Fortaleza. Fondée sur un processus d’auto-organisation communautaire, la Banque Palmas est à l’origine de la création d’un système de microcrédits populaires et solidaires incluant la mise en circulation d’une monnaie sociale. En voulant se démarquer d’une approche isolée de microcrédit, elle cherche à affirmer une action stratégique de construction de réseaux locaux d’économie solidaire visant la création de revenus et d’emploi pour la communauté. D’une part, ce texte propose de comprendre le système Palmas comme un mécanisme de finances solidaires, incluant une monnaie sociale comme outil stratégique de développement territorial. D’autre part, il met en exergue les résultats de deux études analysant les contributions de la Banque Palmas en termes d’inclusion économique.

Numéro de revue: 
324
Année de publication: 
2012
Auteur(s): 
Genauto Carvalho de França Filho, Ariádne Scalfoni Rigo, Jeová Torres Silva Junior et Camille Meyer

Histoire et actualité des coopératives de consommateurs au Japon: un modèle unique?

La réussite des coopératives de consommation au Japon se mesure moins à leur chiffre d’affaires qu’à leur impact positif sur la société. Ce dynamisme actuel, sans équivalent dans le monde, résulte des caractéristiques propres développées par le mouvement après la Seconde Guerre mondiale: la forte implication dans les groupes Han des femmes, soucieuses de la qualité de l’alimentation dans un environnement industriel dégradé ; les choix stratégiques des dirigeants, visant à répondre aux besoins sociaux. Ces dernières années, les coopératives ont ainsi étendu leur activité à l’assistance aux personnes âgées et handicapées. Retraçant leur évolution historique, l’auteur souligne que ces organisations se sont fréquemment heurtées à l’hostilité des commerçants et que la législation ne leur pas été favorable. Il s’agit donc bien d’un mouvement social, qui doit sa vitalité remarquable à la capacité de mobilisation de ses membres et non à un soutien institutionnel.

Numéro de revue: 
324
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma324_akira_087104.pdf482.35 Ko
Auteur(s): 
Akira Kurimoto

DOSSIER: L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE ET LE TRAVAIL

Travaille-t-on réellement autrement dans l’économie sociale et solidaire ? Telle était la question sous-jacente des XIes rencontres du Réseau inter-universitaire de l’économie sociale et solidaire (Riuess), qui se sont tenues à Poitiers en juin 2011?

Réinterroger l’ESS sur ses conceptions et pratiques vis-à-vis du travail

Au cours de la seconde moitié du xixe siècle, l’économie sociale s’est largement construite autour de la « question sociale » et de la volonté des mouvements socialistes, ouvriers, chrétiens sociaux ou humanistes d’améliorer le sort des travailleurs et de contribuer à leur émancipation. Aujourd’hui encore, l’économie sociale revendique « un régime particulier d’appropriation, de distribution ou de répartition des gains » (Charte de l’économie sociale, Cnlamca, 1980), se veut « génératrice d’emplois de qualité comme d’une meilleure qualité de vie et propose un cadre adapté aux nouvelles formes d’entreprise et de travail » (déclaration de principes de la Conférence européenne permanente des coopératives, mutualités, associations et fondations, 2001). De son côté, durant les années 80, l’économie solidaire a émergé dans une situation d’exclusions durables du marché du travail et d’exploitation des petits producteurs, au Sud comme au Nord, par les grandes firmes capitalistes. Elle s’est proposé pour projet de « recréer un triangle vertueux entre l’emploi, la cohésion sociale et la démocratie participative » (Manifeste de l’économie solidaire, 2006) et de « créer et/ou consolider des emplois en veillant à leur qualité, à leur pérennité et à leur professionnalisation » (France active, 2005). La crise économique majeure actuelle provoque une profonde dégradation des conditions d’emploi et de travail : progression du chômage, précarisation des contrats, accroissement des inégalités de rémunération, absence de négociations collectives… Dans ce contexte, il a semblé opportun au comité de pilotage du Riuess de réinterroger l’économie sociale et solidaire sur ses conceptions et pratiques vis-à-vis du travail. Les quatre textes retenus dans ce dossier de la Recma témoignent, au-delà des champs disciplinaires différents de leurs auteurs, de la diversité des approches méthodologiques possibles et des principaux questionnements récurrents au sein des communications, des tables rondes et des débats pendant les XIes rencontres;

Numéro de revue: 
323
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma323_2012_042043.pdf394.96 Ko
Auteur(s): 
Gilles Caire

« L’ENVIE DE MARCHER ENSEMBLE » : L’ALLIANCE DES COOPÉRATIVES ITALIENNES

Une année est passée déjà depuis le 27 janvier 2011, journée historique pour le mouvement coopératif italien, avec la constitution de l’Alliance des coopératives italiennes, la coordination stable des trois centrales coopératives les plus représentatives, c’est-àdire l’Association générale coopératives italiennes (AGCI, www.agci.it), Confcooperative (www.confcooperative.it) et Legacoop (www.legacoop. it). L’événement a revêtu une signification particulière à l’occasion du 125 e anniversaire de la constitution de la Fédération nationale des coopératives (qui en 1 893 est devenu la Ligue nationale des coopératives italienne) et surtout des 150 ans de l’unité de l’Italie : l’idée coopérative commençait en effet à gagner notre pays au moment où s’achevait son processus d’unification nationale. Nous pouvons aussi interpréter cet événement comme un exemple de « l’envie de marcher ensemble » face « au déclin du cycle de la subjectivité et du dynamisme individuel » qui caractérise l’ère Berlusconi, selon l’expression du sociologue Giuseppe De Rita. Un signal analogue était venu quelques mois auparavant, le 10 mai 2010, avec la constitution de Rete Imprese Italia (Réseau entreprises Italie), qui a réuni les cinq organisations de l’artisanat et du commerce Ces deux initiatives montrent un processus de simplification et de cohésion de l’associationnisme entrepreneurial italien, qui favorise la coopération et la participation et témoigne d’une responsabilité majeure des corps intermédiaires dans un cadre très complexe de crise politique et économique. Après un rapide regard historique du mouvement coopératif italien, nous chercherons à décrire les objectifs et le fonctionnement de l’Alliance des coopératives italiennes, avant de présenter les défis qu’elle devra relever. En préalable, une présentation synthétique de la nouvelle organisation s’impose (tableau 1, en page précédente) : l’alliance regroupe 43 500 entreprises coopératives, avec 12 millions de membres, 1,1 million d’emplois et un chiffre d’affaires global d’environ de 127 milliards d’euros. Cela correspond à 7,3 % du produit intérieur brut national. Elles représentent 12,9 % des guichets bancaires et la quatrième force bancaire, 30 % de la consommation et de la distribution commerciale, 50 % de l’agroalimentaire et 90 % de la coopération engagée dans le secteur social.

Numéro de revue: 
323
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma323_2012_034041.pdf455.2 Ko
Auteur(s): 
Enzo Pezzini

HABITAT GROUPÉ ET ORGANISMES HLM : UNE UTOPIE RÉALISABLE ET REPRODUCTIBLE?

L’Association pour le développement de l’économe sociale et solidaire (Adess) a pour mission de déterminer, d’initier et de mettre en oeuvre des stratégies de coopération et de développement du réseau des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) du pays de Brest. Dans le cadre de ses missions, elle a souhaité travailler sur l’habitat groupé, qui, bien qu’expérimental en France, connaît un succès grandissant. Plus précisément, nous nous sommes engagés sur une étude de faisabilité juridique étudiant la relation complexe entre les porteurs de projets d’habitat groupé et les organismes HLM. L’habitat groupé, tel que nous avons pu le définir, se désigne comme tout projet collectif de logements (en accession à la propriété ou en location, avec ou sans mise en place de logements conventionnés) dont les habitants s’impliquent dans la promotion et la gestion (mutualisation des finances, des espaces, des services, du temps…) pour créer un lieu de vie solidaire, écologique, adapté et pérenne. Le meilleur moyen, pour les porteurs de projet, de parvenir à constituer ce lieu de vie est de travailler en collaboration avec des organismes HLM, dans la mesure où ceux-ci doivent répondre aux mêmes problématiques.

Numéro de revue: 
323
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma323_2012_029033.pdf394.78 Ko
Auteur(s): 
Emilie Cariou

LA LÉGISLATION SUR LES COOPÉRATIVES DE CRÉDIT EN ESPAGNE

En 2010, le système bancaire espagnol comptait 160 banques résidentes, 36 caisses d’épargne et 80 coopératives de crédit. Les coopératives de crédit sont définies par la législation comme des sociétés dont l’objet social est de répondre aux besoins financiers de leurs associés et des tiers par le biais de l’exercice des activités spécifiques des établissements de crédit. En Espagne, elles se répartissent entre les caisses rurales et les caisses populaires et professionnelles, selon la composition de leur sociétariat et leur but poursuivi. Au fil de leur histoire, le jeu des fusions a engendré une réduction du nombre des entités, qui est passé de plus de 1 000 au début de la Guerre civile (1936) à 80 en 2010. Cette réduction est due aux transformations des coopératives de crédit en sections de crédit, aux absorptions par des coopératives, des banques et des caisses d’épargne, aux fusions, aux transformations et aux liquidations.

Numéro de revue: 
323
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma323_2012_024028.pdf395.59 Ko
Auteur(s): 
Gemma Fajardo García

LE DYNAMISME ASSOCIATIF EN MILIEU RURAL, EXEMPLE DU PLATEAU DE MILLEVACHES

La connaissance du monde associatif en milieu rural n’a guère mobilisé les chercheurs ces dernières décennies. Quelques travaux du Comité d’étude et de liaison des associations à vocation agricole et rurale (Celavar) et de chercheurs universitaires émaillent les années 90 et 2000, mais aucun ne comporte d’aspects quantitatifs, notamment sur la création d’associations. Les seules données récentes disponibles ont été produites par certaines chambres régionales de l’économie sociale (Cres), mais elles portent uniquement sur les associations employeurs, ignorant ainsi plus de 80 % des associations.

Numéro de revue: 
323
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma323_2012_016023.pdf449.2 Ko
Auteur(s): 
Christian Vaillant

DÉPASSER LE SALARIAT POUR PASSER À L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE. L’opportunité du revenu d’existence

L’économie solidaire est porteuse d’une ambition forte : démocratiser l’économie. Cette ambition réclame une réforme d’ampleur du capitalisme, ce qui n’est possible qu’en s’affranchissant du salariat. Comment s’affranchir du salariat ? Les initiatives solidaires, d’un côté, le revenu d’existence, de l’autre, sont deux réponses. Mais, et c’est l’argument central de notre travail, ces deux réponses sont incomplètes l’une sans l’autre et trouvent une force nouvelle dans une société de la connaissance en émergence.

Numéro de revue: 
323
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma323_2012_096112.pdf663.85 Ko
Auteur(s): 
Eric Dacheux et Daniel Goujon

LE DIALOGUE SOCIAL DANS LES ORGANISATIONS DE L’ÉCONOMIE SOCIALE

Cette communication s’attache à comprendre les difficultés du dialogue social dans les organisations de l’économie sociale, sans chercher à en décrire les modalités pratiques et les différentes formes (consultation, négociation collective…). La présentation des rares études régionales réalisées par les syndicats d’employeurs de l’économie sociale permet de conclure à une faible présence des institutions représentatives du personnel dans le secteur, dominé par des petites associations. Surtout, ces études mettent en lumière la complexité d’un dialogue social dans des organisations dominées par la place du sociétaire ou du militant et non du salarié. La présente étude revient donc sur les origines historiques et politiques de ces structures qui ambitionnaient l’abolition du salariat et, partant, formule l’hypothèse d’une filiation et d’une cohérence, plutôt que d’une rupture et d’une contradiction.

Numéro de revue: 
323
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma323_2012_082095.pdf675.27 Ko
Auteur(s): 
Gilles Rivet

LE SENS DU TRAVAIL À LA CROIX-ROUGE FRANÇAISE Entre engagement pour la cause et engagement dans le travail

Au travers de la perception des salariés et des bénévoles de la Croix- Rouge française (CRF), l’article met en évidence les tensions et les ambivalences du « sens du travail » dans les organisations de l’économie sociale et solidaire. Pour les salariés qualifiés, travailler à la CRF est clairement un choix rationnel, tandis que pour d’autres (qualifiés ou non), c’est un choix contraint par l’absence d’alternative sur le marché du travail local. Pour les bénévoles, le sens de l’engagement à la CRF est résolument pluriel (entre vocation, carrière et quête identitaire) et fortement lié à leur trajectoire personnelle. Un sentiment est au contraire largement partagé par tous les bénévoles, les élus comme ceux de terrain : celui d’être soumis, dans leur travail quotidien, à une exigence de professionnalisation de plus en plus forte et à des contraintes très proches de celles des salariés (charge de travail, flexibilité, respect de normes).

Numéro de revue: 
323
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma323_2012_064081.pdf660.54 Ko
Auteur(s): 
Monique Combes-Joret et Laëtitia Lethielleux

LA QUALITÉ DE L’EMPLOI DANS L’ESS. Etude exploratoire sur la région des Pays de la Loire

A partir des premiers résultats d’une exploitation des déclarations annuelles de données sociales (DADS), l’article cherche à caractériser les emplois offerts dans les organisations d’ économie sociale et solidaire (ESS) des Pays de la Loire. Il donne également des informations sur les salariés qui occupent ces postes. L’ étude est réalisée avec le souci de comparer l’ESS aux autres secteurs de l’économie. Les domaines de la culture et de l’action sociale et médico-sociale font l’objet d’une attention plus particulière. Globalement considérée, l’ESS paraît avoir une part plus importante de « petits boulots », une moindre présence des temps complets et des contrats à durée indéterminée. Les salaires horaires y sont comparables à ceux du secteur public, mais inférieurs à ceux des sociétés privées à but lucratif, notamment pour les cadres supérieurs. L’examen des domaines de la culture et du social et médico-social fait cependant apparaître que les systèmes d’emploi et les performances de l’ESS en matière de qualité d’emploi sont très disparates.

Numéro de revue: 
323
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma323_2012_044063.pdf723.92 Ko
Auteur(s): 
Franck Bailly, Karine Chapelle et Lionel Prouteau

FINANCE SOLIDAIRE : CARACTÉRISTIQUES ET USAGES D’UNE GRILLE D’ÉVALUATION DANS LA DÉCISION D’INVESTISSEMENT

A travers une recherche intervention, l’article analyse la grille d’évaluation utilisée par les membres d’un comité d’engagement lors du processus d’investissement solidaire. L’étude de ses caractéristiques et de sa fonction permet de comprendre les critères de choix de l’investissement solidaire. Les critères principaux sont fondés sur l’évaluation de l’utilité collective et sur la promotion du développement endogène. Ils reflètent la structure du fonds et son attachement à des valeurs de l’économie solidaire. L’analyse de son utilisation montre que l’outil, grâce à l’évaluation commune des critères, permet à chaque membre du réseau d’exprimer ses objectifs prioritaires et de pondérer les critères financiers et sociaux de manière à aboutir à une décision collective.

Numéro de revue: 
322
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma322_096114.pdf500.69 Ko
Auteur(s): 
Pascale Terrisse, Muriel Jougleux

LES COMPORTEMENTS OPPORTUNISTES DANS LA COOPÉTITION Le cas de l’Union nationale des coopératives d’élevage et d’insémination animale

Dans la vie des affaires, il est de plus en plus fréquent d’assister à des alliances apparemment contre nature avec des concurrents, lorsqu’il est nécessaire d’unir les forces pour développer un avantage compétitif à l’ échelle collective. Pour une entreprise, cette coopétition (coopération entre concurrents) est paradoxale, car elle vise à renforcer la performance avec l’aide des concurrents, pour essayer ensuite de gagner des parts de marché à leur détriment. La coopétition repose ainsi sur le transfert de compétences et sur la mutualisation des ressources technologiques, avec le risque que ce partenariat soit exploité de façon opportuniste lorsque la concurrence reprend ses droits. L’objectif de l’article vise justement à examiner cette question, à savoir comment une firme construit et préserve un avantage compétitif en collaborant avec ses concurrents, sans que cet avantage collectif soit finalement remis en question par des stratégies opportunistes. Pour répondre à cette question, nous traiterons du cas de l’Union nationale des coopératives agricoles d’élevage et d’insémination animale (Unceia).

Numéro de revue: 
322
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma322_080095.pdf537.96 Ko
Auteur(s): 
Christophe Assens

ASSOCIATIONS DE SOLIDARITÉ ET STRATÉGIES DE RECONNAISSANCE Une diversité de réponses associatives aux pressions institutionnelles

En prenant appui sur deux cadres théoriques étudiant la relation des organisations à leur environnement, cet article fournit dans un premier temps une analyse exploratoire des stratégies de reconnaissance déployées par les associations de solidarité dans le nouveau contexte de rationalisation des ressources publiques. Une analyse factorielle permet dans un second temps de préciser comment ces stratégies structurent les comportements associatifs. Une typologie des associations en fonction de leurs comportements stratégiques est alors proposée.

Numéro de revue: 
322
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma322_062079.pdf490.57 Ko
Auteur(s): 
Céline Marival

PROFESSIONNALISATION DES DIRECTEURS ASSOCIATIFS PAR LA FORMATION CONTINUE EN ALTERNANCE Le cas d’un réseau d’associations familiales

Cette communication cherche à apporter des éclairages sur la professionnalisation des structures de l’économie sociale et solidaire, à partir des enseignements d’un partenariat implicite mis en place avec un réseau d’associations familiales. Tout d’abord, nous verrons que la construction d’un dispositif de professionnalisation de dirigeants s’appuie sur la conjonction de cinq facteurs : la pression de l’obligation juridique, la prise en compte des besoins des futurs apprenants, le soutien d’un réseau national, la volonté des apprenants de se retrouver entre eux et, enfin, la réponse de l’organisme de formation, qui a su adapter un dispositif existant aux spécificités de cette promotion. Ensuite, nous avons pu montrer que la professionnalisation de dirigeants de structures de l’ESS à travers une formation repose également sur trois éléments du dispositif pédagogique : le groupe d’apprenants, le projet conduit dans le cadre de la formation et le mémoire professionnel réalisé pour valider une partie du diplôme.

Numéro de revue: 
322
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma322_047061.pdf493.01 Ko
Auteur(s): 
Nadine Dubruc, Marylène Badour

QUELLES SONT LES SPÉCIFICITÉS DU MANAGEMENT DES BANQUES COOPÉRATIVES ?

S’il est courant d’étudier les spécificités de la gouvernance des banques coopératives, peu d’éléments existent quant aux particularités que l’on rencontre dans le management des salariés de ces établissements. Les banques coopératives se sont développées à partir d’une bonne connaissance du financement de l’économie locale. Comment cette connaissance se traduit-elle dans le fonctionnement quotidien de ces établissements ? Existe-t-il plus de délégation au niveau local ? Quelles en sont les conséquences en termes de système d’incitation et d’évaluation des performances ? Notre étude se propose, à partir de la grille de lecture de la théorie de l’architecture organisationnelle, d’analyser le pouvoir de délégation, le système d’incitation et le système d’évaluation des performances de 72 responsables, travaillant dans 29 établissements différents. La comparaison consiste à décrire les pratiques managériales recensées auprès de ces responsables d’agence en scindant l’échantillon entre banques coopératives et banques de type SA. L’examen des résultats permet d’effectuer plusieurs constats : un pouvoir de délégation accru dans les banques coopératives, une pression commerciale plus forte dans les banques SA, des pratiques de rémunération comparables et une pression financière plus forte dans les banques coopératives.

Numéro de revue: 
322
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma322_027046.pdf604.59 Ko
Auteur(s): 
Christine Marsal

LES COOPÉRATIVES AU MAROC : ENJEUX ET ÉVOLUTIONS

A travers leurs valeurs de démocratie, de solidarité, de partage et d’entraide, les coopératives jouent un rôle de plus en plus important dans le développement économique et social du Maroc. Leur attractivité croît surtout depuis 2005, année du lancement de l’Initiative nationale du développement humain (INDH) encourageant la création et la pérennisation des structures de l’économie sociale et solidaire. La présente contribution traite des enjeux de l’entrepreneuriat coopératif, examine les appuis institutionnel et fiscal offerts par l’Etat marocain aux coopératives et présente enfin le poids économique et social des coopératives dans l’économie marocaine.

 

Numéro de revue: 
322
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma322_023026.pdf363.29 Ko
Auteur(s): 
Saïd Ahrouch

SYNDICALISME ET ESS : L’EXPÉRIENCE QUÉBÉCOISE

Les syndicats de travailleurs du Québec soutiennent l’économie sociale et solidaire (ESS). Ils ont créé des fonds d’investissement et des caisses d’épargne et de crédit. Une organisation syndicale en particulier, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), a été à l’avant-garde de ces activités. L’auteur, militant à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) au niveau local, régional et national de 1968 à 1994, aborde ici la question du rôle des syndicats dans le renforcement de l’économie solidaire.

Numéro de revue: 
322
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma322_016022.pdf371.21 Ko
Auteur(s): 
Yvon Poirier

COLLABORATIONS VERTUEUSES ENTRE COOPÉRATIVES ET MUNICIPALITÉS. Le cas historique de l’Emilie-Romagne après la Seconde Guerre mondiale

Dans cet article, Tito Menzani analyse les synergies historiques entre l’action politique municipale et cette forme entrepreneuriale particulière qu’est la société coopérative en Emilie-Romagne, l’un des bastions mondiaux de la coopération, de la fin de la Seconde Guerre mondiale au début des années 70. Les relations entre le monde coopératif et les administrations publiques ont été particulièrement étroites, voire exclusives, entre 1943 et 1950. Soutenue par les diverses forces politiques progressistes, et particulièrement par le Parti communiste en Emilie-Romagne, la coopération a joué un rôle de premier plan dans la reconstruction morale et matérielle du pays. Les coopératives ont contribué à la modernisation des campagnes et du commerce et à résorber la crise du logement. A partir des années 60, le mouvement coopératif n’est devenu qu’un des diff érents interlocuteurs des administrations publiques locales, avec lesquelles il a continué à partager une même volonté de justice sociale. L’auteur soutient la thèse selon laquelle cette collaboration a été un vecteur de moralisation de la vie publique dans les territoires, du fait de l’exigence éthique qui sous-tend la pratique coopérative.

Numéro de revue: 
321
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma321_099111.pdf167.75 Ko
Auteur(s): 
Tito Menzani

OPINIONS SUR LES ASSOCIATIONS ET AFFINITÉS POLITIQUES

Cet article étudie l’influence des caractéristiques individuelles sur les opinions exprimées à l’égard des associations. Deux enquêtes récentes sont utilisées pour conduire l’analyse, qui fait apparaître que, dans l’ensemble, le niveau de confiance accordée aux associations est élevé. Néanmoins, au sein de la population, le degré de cette confiance est susceptible de varier, comme divergent plus généralement les opinions exprimées sur le monde associatif. L’investigation réalisée montre que les caractéristiques socioprofessionnelles des individus expliquent de manière limitée ces différences, lesquelles sont en revanche plus sensibles à l’orientation politique. Sur ce plan apparaît une opposition entre l’électorat de gauche et celui de droite, le second se révélant plus prudent que le premier à l’égard des associations. Pourtant, l’orientation politique n’influence guère la participation associative. Aussi l’article propose-t-il d’interpréter ce résultat comme la traduction d’une réserve exprimée par l’électorat de droite à l’encontre de modes protestataires d’expression qu’empruntent certaines associations dans l’espace public.

Numéro de revue: 
321
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma321_081098.pdf186.65 Ko
Auteur(s): 
Lionel Prouteau

AU-DELÀ DU CONTRAT : LA MOBILISATION DU CONCEPT DE VALEUR DE LIEN DANS LA RELATION SOCIÉTAIRE-MUTUELLE D’ASSURANCE. Le cas Macif

Le contexte de changement global dans les rapports entre acteurs de la consommation caractérisé par l’eff acement des frontières entre l’économique et le social préfi gure une transformation du lien social et pose la question de la valeur issue de l’échange marchand. Dans le secteur mutualiste, les parties prenantes entretiennent des relations spécifi ques qui dépassent la relation de consommation classique, et apportent à l’échange marchand, au-delà d’une valeur d’échange et d’une valeur d’usage, une « valeur de lien ». Dans cet article, par la mobilisation du concept de valeur de lien, nous montrons qu’à travers la circulation d’un certain type de bien il peut y avoir une création de valeur qui n’est pas liée aux spécifi cités assurancielles, mais à la qualité de la relation mutualiste. Pour ce faire, nous développons une analyse de l’interaction entre les personnels en contact et les sociétaires d’une société d’assurance mutualiste, la Macif. Nos résultats révèlent que, dans la relation contractuelle, ce qui est visé, c’est l’établissement d’une relation éthique entre les partenaires. Nous montrons en eff et que, pour créer de la valeur de lien, il faut être capable de « tempérer l’altérité créée par le contrat » et qu’une des conditions est l’autonomie laissée aux personnels en contact avec les sociétaires, parce que la relation s’inscrit dans les enjeux réciproques de la reconnaissance.

Numéro de revue: 
321
Année de publication: 
2011
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PDF icon recma321_062080.pdf231.83 Ko
Auteur(s): 
Juliette Weber