Économie sociale

Entreprise sociale et économie sociale en Asie (deuxième partie)

Les trois textes de ce dossier offrent un aperçu des débats et des politiques publiques touchant l’entreprise sociale et l’économie sociale dans trois pays d’Asie du Sud-Est : les Philippines, le Cambodge et le Vietnam. Ce dossier complète celui présenté dans le précédent numéro de la Recma et ces  extes sont également issus de contributions réalisées en lien avec le projet ICSEM de comparaison des modèles d’entreprise sociale au niveau mondial (ICSEM est l’abréviation de Interprise Models. Ce vaste projet de recherche, initié en 2013, couvre aujourd’hui plus de 50 pays à travers le monde et rassemble environ 200 chercheurs. Appuyé en premier lieu par la politique scientifique fédérale belge dans le cadre d’un pôle d’attrac­t ion interuniversitaire (PAI) sur l’entreprise sociale, le projet ICSEM bénéficie aussi en France du soutien de la Fondation Crédit coopératif et du groupe CDC.Le projet ICSEM est jalonné de réunions scientifiques au niveau régional (ICSEM regional symposiums) et au niveau mondial, mais aussi de ICSEM local talks où les premiers résultats sont mis en débat avec les parties prenantes au niveau national. Pour plus d’informations sur le projet ICSEM : www.socent.be/icsem-project.).
Alors que le premier volet a apporté un éclairage sur des pays d’un niveau de développement assez comparable à celui des pays européens (Japon, Corée du Sud) et un autre qui représente un cas à part notamment en raison de sa taille (Chine), ce second volet nous donne à voir ce que sont les modèles et les problématiques de l’entreprise sociale et de l’économie sociale dans des pays où l’économie de marché s’est développée tardivement, où la démocratisation est récente et la société civile encore émergente. A travers ces exemples, il est possible de percevoir quelques-uns des traits spécifiques de l’entreprise sociale et de l’économie sociale dans de tels contextes, notamment le rôle moteur que peuvent jouer des ONG locales ou internationales, le besoin de soutien et de reconnaissance publics, la contribution essentielle à des problématiques telles que la pauvreté ou l’exclusion, ou encore l’ancrage important dans des activités en lien avec des besoins qui sont ceux de populations encore majoritairement rurales.
L’économie sociale et l’entreprise sociale y apparaissent comme des alternatives efficaces – mais non suffisantes – à des dispo­sitifs publics encore très embryonnaires, en même temps qu’elles sont souvent dépendantes pour leur pérennité de ressources publiques ou d’un soutien du secteur privé institutionnalisé. Il en résulte notamment que la question de l’autonomie apparaît souvent plus cruciale que celle de la gouvernance, ce qui ­t ransparaissait déjà dans les cas présentés dans le dossier précédent. Ces expériences incitent à s’interroger sur l’existence d’un modèle asiatique d’économie sociale ou d’entreprise sociale qui ne partagerait pas toutes les caractéristiques du modèle européen et, par extension, sur les limites ou les précautions nécessaires pour transposer dans le contexte asiatique un concept construit dans le contexte occidental.

 

Numéro de revue: 
342
Année de publication: 
2016
Auteur(s): 
Eric Bidet, Jacques Defourny et Marthe Nyssens

Economie collaborative, un enjeu de taille pour l’ESS

Accaparée par les géants de l’économie numérique, l’économie collaborative a connu un développement rapide au cours des derniers années via les plateformes capitalistes qui misent sur la concurrence généralisée, tirent les revenus vers le bas au prix d’une précarisation massive et de dérogation aux règles fiscales. Uber a symbo­lisé ce « capitalisme de plateforme », cher à la Silicon Valley, qui ne produit plus, mais exploite la coopération humaine hors du champ salarial, en mettant à mal le modèle social.

L’ESS attire les diplômés des grandes écoles

Un sondage récent (Etude Ipsos réalisée pour le Boston Consulting Group et la Conférence des grandes écoles auprès de 3 241 étudiants entre le 30 novembre et le 4 janvier) révèle qu’un diplômé de grande école sur deux souhaite travailler dans l’ESS et près de 25 % d’entre eux envisageraient même de créer leur propre entreprise. Sondage paradoxal, car, si 84 % de ces étudiants ont déjà entendu parler du secteur de l’ESS et si quatre sur cinq pensent que celui-ci va croître à l’avenir, 54 % admettent ne savoir que «vaguement» ce que cette expression désigne.

Plus d’épargne pour l’ESS ?

Le secteur de l’ESS, qui représente 10 % du PIB français et 12,7 % de l’emploi, milite depuis de longues années pour voir le flux de l’épargne des ménages mieux orienté vers ses entreprises. Finansol, organisme qui labellise les produits d’épargne solidaire, plaide ainsi pour la création d’un livret de développement durable et solidaire (LDDS) qui pourrait permettre d­ ’atteindre, à terme, l’objectif que s’est fixé le secteur : repré­senter 1 % de l’épargne financière des Français.

Retour de l’ESS sur la scène européenne ?

L’ESS sortira-t-elle de l’ornière institutionnelle européenne dans laquelle elle se trouve ? C’est la question que pose Alain Coheur, membre du Comité économique et social européen, dans la revue Ciriec France (février 2016) et à laquelle il apporte une réponse tempérée mais optimiste : « [...] Ces dernières années, nous avons constaté un intérêt croissant pour l’écono­mie sociale et l’entrepreneuriat social. »

Des traces historiques de l’économie sociale et solidaire conservées aux ANMT

Service à compétence nationale du ministère de la Culture et de la Communication, les Archives nationales du monde du travail (ANMT) sont un service public d’archives original par la diversité des fonds qui y sont conservés. Dans l’ancienne filature Motte-Bossut, à Roubaix, se côtoient en effet les archives d’entreprises, de syndicats, d’associations et d’architectes (Le Roc’h Morgerie Louis (dir.), 2014, Au fil des archives : le travail, c’est tout un monde ! Roubaix, ANMT, 160 p.

Appel à articles de la RECMA "L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE EN OUTRE-MER" ( jusqu’au 15 janvier 2017)

La RECMA, revue internationale de l’économie sociale, a été créée en 1921 à l’initiative de Charles Gide. Revue trimestrielle interdisciplinaire, elle est la plus importante revue francophone d’économie sociale. Son rédacteur en chef est Jean-François Draperi.