libéralisme

Les entreprises de l’ESS face à l’offensive libérale

Les six articles qui composent ce numéro 339 soulignent à la fois l’originalité des entreprises de l’ESS et les tensions qui les animent en permanence. Cette originalité et ces tensions sont abordées à partir d’entrées aussi variées que la gouvernance coopérative, l’éducation citoyenne, la qualité des services, la représentation politique, la solidarité villageoise ou la situation salariale. Louis-Antoine Saïsset se penche sur la gouvernance coopérative à partir du cas des coopératives vinicoles du Languedoc-Roussillon.

Mots clés: 

Le soutien de l’Etat aux coopératives de transport israéliennes, à l’origine de la perte des valeurs coopératives dans le contexte néolibéral

Jusqu’en 2000, 97 % des bus israéliens étaient gérés par des coopératives. Les coopératives de transport sont encore de loin les principaux opérateurs dans le domaine des transports publics du pays, mais l’orientation néolibérale du gouvernement a visé dès lors à créer un marché compétitif en encourageant leur démutualisation. Le secteur a été transformé en un marché fragmenté de monopoles de petite envergure, contrôlés par des sociétés capitalistes. En quoi les coopératives sont-elles concernées par la privatisation ? Les chantres de la privatisation en Israël défendent l’idée que ce ne sont pas seulement les entreprises d’Etat qui ne sont pas efficientes, mais plutôt l’ensemble des entreprises non capitalistes. La campagne publique initiée par le nouveau gouvernement suggérait que les employés du secteur public percevaient des salaires trop élevés pour un service de faible qualité et que les citoyens pourraient recevoir davantage en payant moins.

Numéro de revue: 
320
Année de publication: 
2011
Auteur(s): 
Yifat Solel

Charles Gide est-il toujours d’actualité?

Si la promotion des coopératives de consommation est au coeur de l’activité et des écrits de Charles Gide, sa réflexion va au-delà de cette forme d’organisation. L’article éclaire son objectif d’une transformation profonde de l’ordre social, à travers l’association en général, qui se trouve au fondement de l’économie sociale. Ouvert à toutes formes d’institutions susceptibles d’améliorer les conditions de vie et la solidarité entre les hommes, Charles Gide cherche avant tout à construire une économie et une société qui ne soient pas dominées par l’impératif du profit. Artisan de l’édition des oeuvres de Charles Gide (**), l’auteur remet en perspective la pensée et le pragmatisme de cet économiste en s’appuyant sur nombre de ses écrits. L’article montre en particulier que Charles Gide n’était pas dupe de l’utopie que représentait la République coopérative ni des difficultés rencontrées par les coopératives de consommation. Au-delà du mythe, son projet vise une transformation du consommateur pour qu’il joue un rôle actif : association de consommateurs, commerce éthique, sauvegarde de la planète, autant de préoccupations qui trouvent un large écho aujourd’hui, de même que ses réflexions sur la concurrence ou le libre-échange dans un cadre européen.

Numéro de revue: 
301
Année de publication: 
2006
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Auteur(s): 
Pénin M.

Léon Walras et les sociétés d’assurance mutuelles

Dans l’histoire de la pensée économique, Léon Walras occupe une place originale en faisant de la théorie économique une science morale. Pour lui, l’interrogation scientifique valable porte sur les rapports des hommes entre eux. Justice, association, fraternité, autant de principes bien distincts qui, dans le système walrassien, gouvernent les relations entre les hommes. Il propose une forme de synthèse entre libéralisme et socialisme, conciliant intérêt et justice, utilité et morale, marché et Etat. En s’appuyant sur la théorie des associations populaires développée par Léon Walras, l’auteur de l’article apporte un éclairage inédit sur les sociétés d’assurance mutuelles. La mutualité moderne correspond-elle à la vision qu’en avait le penseur de l’économie politique et sociale ? A l’aune de principes incontournables comme la liberté d’adhésion ou la solidarité, dans le cadre d’un marché concurrentiel où l’efficacité économique est gage de pérennité, les sociétés d’assurance mutuelles trouvent une véritable légitimité morale dans la pensée de Léon Walras.

Numéro de revue: 
299
Année de publication: 
2006
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Auteur(s): 
Lacan A.

L’économie solidaire entre le local et le global : l’exemple de la microfinance

La microfinance, au coeur de cet article, recouvre des services financiers destinés à des populations en marge de la finance dite formelle, caractérisés par des montants unitaires faibles, qui sont souvent envisagés dans leur dimension locale. A l’instar de l’ensemble des initiatives d’économie solidaire, la légitimité et l’efficacité de la microfinance supposent un ancrage territorial fort. Les auteurs montrent toutefois que, plus que d’autres éléments constitutifs de l’économie solidaire, la microfinance est mondialisée, au sens où des modèles analogues se rencontrent dans les régions les plus diverses du globe. Les dispositifs de microfinance sont à l’échelle planétaire des supports de flux de techniques, d’informations et de capitaux qui relient des instances et des institutions diverses. ONG locales, ONG internationales, fondations et groupes de pression institués, gouvernements locaux, nationaux et fédéraux et institutions de coopération bilatérales et multilatérales contribuent à une dynamique d’hybridation des ressources.

Numéro de revue: 
296
Année de publication: 
2005
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Auteur(s): 
Guérin I., Servet J.-M.

Une question de justice ? Réforme « assurancielle » et tradition mutualiste au québec (1890-1910)

Les historiens considèrent que la réforme de la mutualité – l’introduction de techniques assurancielles – a permis de consolider les organisations mutualistes apparues dans les communautés ouvrières naissantes et condamnées à une grande précarité économique. En reprenant le discours des réformateurs de l’époque, les analystes ont méconnu le fait que la réforme de la mutualité n’a pas simplement balayé un exercice amateur et déficient de l’assurance : elle a également mis sous le tapis une réponse originale aux problèmes de solidarité qui a profondément marqué la classe ouvrière. L’expérience mutualiste du Québec, où contrairement à la France la mutualité s’est développée sans contrôle de l’Etat, permet de poser cette hypothèse. La réforme assurancielle ne se résuma pas à des enjeux techniques moralement neutres, mais souleva une profonde question de justice qui touchait la nature même de la solidarité dans les sociétés démocratiques. Au détriment d’une autodiscipline collective, la rationalité bureaucratique imposa au tournant du XXe siècle un processus d’individuation au terme duquel les sociétés mutuelles d’assurance ne lièrent plus les membres entre eux, mais lièrent plutôt d’une façon individuelle et sérielle des assurés à une administration centrale.

Numéro de revue: 
311
Année de publication: 
2009
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Auteur(s): 
Martin Petitclerc