Israël

Commercialiser des produits agricoles sans étude de marché : facteurs de réussite de trois coopératives en Israël dans les années 1980

Alors que l’étude de marché n’est pas toujours efficace pour assurer la commercialisation des produits agricoles, cet article présente une approche originale développée en Israël par des coopératives agricoles ayant réussi à créer des marchés de consommateurs pour écouler les productions de leurs membres.
Le mouvement coopératif a démarré en Israël vers la fin du XIX e siècle avec la fondation par le baron Rothschild des vineries coopératives de Carmel Mizrachi. Bien que de renommée médiocre, ce vignoble a dominé le marché israélien du vin de table jusqu’à la fin des années 1980. Puis le mouvement coopératif rural dans ce pays a pris un second élan avec la création des kibboutzim et des moshavim au début du XX e siècle (Galor et Sofer, 2011). Le kibboutz, village collectif, et le moshav, village coopératif, constituent les deux types caractéristiques de communautés rurales en Israël. Ces coopératives de premier degré, dont les membres sont des individus, ont fondé des coopératives du deuxième degré, comme les entreprises régionales et les vineries. Ces structures de type multifonctionnel étaient dispersées sur tout le territoire d’Israël (Galor, 2015). Au cours de la deuxième moitié du XX e siècle, la production viticole est devenue excédentaire, ce qui a entraîné des difficultés de commercialisation.
Dans cet article, nous présentons trois études de cas où les agriculteurs, membres d’une coopérative, ont élaboré un plan de commercialisation à partir de la marque qu’ils ont créée pour leurs produits. Si le facteur coopératif a été déterminant dans la réussite du proces- sus de commercialisation, il convient également de mentionner l’importance du rôle joué par les dirigeants de ces structures.

 

Numéro de revue: 
356
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Zvi Galor

Le mochav classique et ses départements en Israël

Un mochav est un village coopératif à fonctions multiples, qui n’existe qu’en Israël et dont le fonctionnement comptable et fi nancier présente une particularité liée à l’existence de diff érents départements. Jusqu’ici très peu étudié, ce modèle a pourtant des caractéristiques spécifiques, que nous entendons décrire. Le présent article revient sur le fonctionnement du mochav et souligne comment les exercices fi nanciers annuels des départements ne montrent ni excédents ni pertes, à l’inverse de ceux de nombreuses coopératives dans le monde, qui terminent leur exercice annuel soit avec d’importants excédents budgétaires non redistribués aux membres, soit avec des pertes couvertes par les réserves de la coopérative ou par ses bénéfi ces non répartis. Enfi n, l’article expose le cas d’un mochav israélien dans lequel la situation fi nancière de chaque département repose sur la participation des membres à son activité économique, puis nous nous interrogerons sur le caractère équitable de ce mode de fonctionnement.

Numéro de revue: 
336
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Zvi Galor

Une banque coopérative en Israël?

Israël a une forte tradition coopérative (actualité des Kibboutz Recma n°320 et 321, sur les coop. de transport ) , mais ne compte plus de banques coopératives depuis 1957. La contestation sociale de l’été 2011 aura peut-être comme conséquence en la matière la création d'une banque coopérative. Ofek doit trouver les 30 000 premiers clients (particuliers et PME) qui en détiendront la propriété collective. Chaque client devra effectuer un dépôt minimal de 3 000 shekels (625 euros), ce qui permettra à la banque de se constituer un capital propre d’environ 100 millions de shekels (21 millions d’euros).

6e cahier de l'économie sociale: Les contributions des coopératives à une économie plurielle /Co-operatives contributions to a plural economy


LES CONTRIBUTIONS DES COOPÉRATIVES
À UNE ÉCONOMIE PLURIELLE

La Recma est heureuse d'annoncer à l'occasion de l'année internationale des coopératives la sortie de son 6e cahier de l'économie sociale, Les contributions des coopératives à une économie plurielle, sous la direction de Jérôme Blanc et Denis Colongo, avec la collaboration de Jesse Bryant, Jean-François Draperi, Jordane Legleye et Patricia Toucas-Truyen.  Les coopératives participent à la pluralité économique de plusieurs façons. Elles rompent la dualité lucratif-public ; elles mettent l’accent sur la dimension collective de l’entrepreneuriat ; elles sont ellesmêmes plurielles du fait de la grande variété de leurs formes, que vient renforcer une dynamique continue d’innovations organisationnelles ; enfin, elles sont fréquemment partie prenante de dynamiques de développement local où une pluralité d’acteurs intervient dans des objectifs euxmêmes pluriels et irréductibles au seul motif de profit. Les écueils ne sont cependant jamais loin : mécompréhension politique, banalisation par alignement sur les concurrents non coopératifs et formes d’opportunisme individuel font de ces éléments vifs de la pluralité économique des espaces d’utopies pratiques. La coopération n’est pas seulement une conception de l’entreprise : elle porte aussi une conception de l’économie fondée sur le respect de l’être humain et sur la volonté de vivre ensemble et d’agir ensemble.

Evolution passée et récente des villages coopératifs en Israël. Par Zvi Galor et Michaël Sofer

Durant la période ottomane, ont eu lieu des tentatives d’établissement de villages coopératifs, tels que les Mochavim des Poalim (ouvriers). Bien qu’elles se soient soldées par des échecs, ces expérimentations ont inspiré Eliézer Wilkansky et Eliézer Yaffé, les deux initiateurs du Mochav Ovdim fondé en 1921, dans la vallée de Jezréel. Il existe aujourd’hui 400 Mochavim, regroupant 254 300 habitants, assurant l’indépendance agricole du pays et exportant largement hors de ses frontières.

Le soutien de l’Etat aux coopératives de transport israéliennes, à l’origine de la perte des valeurs coopératives dans le contexte néolibéral

Jusqu’en 2000, 97 % des bus israéliens étaient gérés par des coopératives. Les coopératives de transport sont encore de loin les principaux opérateurs dans le domaine des transports publics du pays, mais l’orientation néolibérale du gouvernement a visé dès lors à créer un marché compétitif en encourageant leur démutualisation. Le secteur a été transformé en un marché fragmenté de monopoles de petite envergure, contrôlés par des sociétés capitalistes. En quoi les coopératives sont-elles concernées par la privatisation ? Les chantres de la privatisation en Israël défendent l’idée que ce ne sont pas seulement les entreprises d’Etat qui ne sont pas efficientes, mais plutôt l’ensemble des entreprises non capitalistes. La campagne publique initiée par le nouveau gouvernement suggérait que les employés du secteur public percevaient des salaires trop élevés pour un service de faible qualité et que les citoyens pourraient recevoir davantage en payant moins.

Numéro de revue: 
320
Année de publication: 
2011
Auteur(s): 
Yifat Solel

Les coopératives de crédit et les banques coopératives : le cas israélien

En s’appuyant sur l’exemple israélien, cet article aborde la problématique des coopératives d’épargne et de crédit. Si elles se sont développées en réponse à de réels besoins – fiabilité de l’épargne, accessibilité du crédit –, les évolutions les amènent souvent à négliger la finalité de service aux membres. Elles éprouvent par ailleurs des difficultés à faire face à la concurrence du marché financier. L’histoire des coopératives d’épargne et de crédit en Israël, telle que relatée ici, met en évidence un processus de transformation qui a conduit à leur disparition presque complète dans ce pays, sauf dans les mochavim et les kibboutzim, où elles ont été restructurées en fédérations coopératives ou en banques coopératives

Numéro de revue: 
278
Année de publication: 
2000
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PDF icon 278_080087.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Galor Z.