Quentin Chapus

Centenaire, scientifique et engagée

Dans la lettre aux lecteurs qu’il a rédigée le 1 er septembre 1921 et qui ouvre le premier numéro de notre revue, le petit groupe qui crée la Rec, qui allait devenir la Recma, se présente ainsi : « Les uns coopérateurs militants, les autres professeurs, unissant parfois ces deux qualités, nous avions librement formé dès avant la guerre un petit groupe d’amis qu’unissaient les mêmes tendances démocratiques et de communes habitudes scientifiques.

Les relations dialectiques entre l’entrepreneuriat social et l’ESS au Maroc

Le développement de l’entrepreneuriat social, dans son acception dominante d’origine anglo-saxonne (social entrepreneurship), divise parmi ceux qui  défendent une pluralité des formes d’entreprendre : peut-il (re)dynamiser le secteur de l’ESS, ou bien s’agit-il d’une énième réinvention du capitalisme ? De telles positions gagnent à être étayées par des analyses contextualisées, ce que l’auteur réalise dans cet article à partir d’une enquête conduite au Maroc dans les années 2010, montrant que l’entrepreneuriat social y a d’emblée été bien plus proche du modèle porté par la start-up que de celui de l’entreprise sociale. Les « entrepreneurs sociaux » marocains témoignent ainsi d’une vision peu critique du capitalisme, bien que la recherche d’utilité sociale soit au cœur de leur engagement. Si, paradoxalement, cela participe à la marginalisation des structures de l’ESS, cet attrait pour le « social » pourrait être favorable à l’émergence de pratiques plus solidaires.

 

Numéro de revue: 
360
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Quentin Chapus