Covid19

Entre stratégie disruptive et pouvoir de régulation, quel rôle pour la mutualité ?

Le rôle joué par les mutuelles depuis la fin du XVIII e siècle est unanimement reconnu comme primordial dans la protection sociale de notre pays, en raison de leur objet – répondre aux besoins de protection contre la maladie et la vieillesse – et de la « spécificité de la pratique mutualiste, [qui] repose, depuis l’origine, sur certains invariants de nature éthique et fonctionnelle [1] ». Pourtant, les mutuelles sont le plus souvent présentées comme sinon passives, du moins intimement dépendantes de la législation en vigueur.

Quel monde associatif en période de Covid-19 ? Un panorama des situations et des enjeux issus du confinement

Les associations présentes sur l’ensemble du territoire français constituent des réseaux d’interconnaissance et d’entraide essentiels en période de crise. Cependant, le confinement a posé à toutes ces organisations – dont les locaux, quand elles en ont, sont le plus souvent exigus – un problème massif et inédit pour mener à bien leurs missions. Outre les difficultés qu’elles affrontent au quotidien depuis plusieurs années – diminution et changement de forme des financements publics, perte des emplois aidés, modification par la loi NOTRe des relations avec les pouvoirs publics, renouvellement de la gouvernance... – des défis supplémentaires sont apparus dès les premiers jours du confinement, au niveau tant national que régional, pour les grandes structures comme pour les plus petites. Sans doute les réflexions qui suivent sont-elles à nuancer en fonction de l’impact régional de la pandémie de Covid-19, mais il nous a semblé important de dresser sans attendre un panorama de la situation des associations dès les premiers jours du confinement, car les questions soulevées préfigurent certaines évolutions à venir dans les prochains mois et années. Le constat présenté ici reste donc partiel, biaisé et  daté, et des approches ultérieures reposant sur une méthodologie plus scientifique suivront sans nul doute. Il pose néanmoins des jalons et témoigne du vécu des associations sous confinement.
Ce panorama a été réalisé dans le cadre d’une étude sur les associations et fondations françaises pour le compte de EU-Russia Civil Society Forum, regroupement d’associations européennes qui publie chaque année un rapport sur plusieurs pays de l’Union européenne – plus un chapitre sur les organisations non lucratives émergentes en Russie. Outre les données de cadrage juridiques, politiques et statistiques, la méthodologie bottom-up de ce rapport repose sur une quinzaine d’entretiens auprès d’organisations plus ou moins récentes, aux formes juridiques variées et de taille ou de secteur d’activité différents. Ils doivent faire apparaître les problèmes rencontrés par les associations et fondations au cours des trois dernières années et les solutions éventuellement novatrices qui ont pu être mises en œuvre pour y répondre. Pendant le confinement, une quinzaine d’acteurs d’associations et de fondations (fondateurs, responsables ou animateurs) ont été contactés par téléphone. Cet échantillon n’est évidemment pas représentatif du monde associatif, mais les entretiens ont, dans l’ensemble, été très intéressants.

 

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Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Édith Archambault

L’après Covid-19 : vers un regain d’intérêt pour le modèle de la mutuelle d’assurance ?

Au contraire de secteurs tels que la grande distribution, le médico-social ou l’éducation, le secteur de l’assurance sort de la crise du Covid-19 avec une image fortement ternie par une double critique dont il est encore difficile d’apprécier les effets à terme. Les assureurs, en effet, sont attaqués sur deux fronts. D’abord celui de la légalité, puisqu’ils sont accusés de refuser d’honorer certains de leurs engagements contractuels. Ensuite celui de la moralité, car ils apparaissent réticents, malgré leur excellente santé financière, à participer à l’effort national, voire semblent vouloir mettre à profit la crise - qui entraîne une diminution importante du nombre de certains sinistres, automobiles en particulier - pour augmenter leurs bénéfices.

La critique est d’autant plus vive que le secteur de l’assurance a engrangé des bénéfices importants durant les décennies passées. L’Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie (UMIH) a rappelé que, dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie, les assureurs avaient reçu au cours des vingt dernières années plus de 90 milliards d’euros de primes et versé environ 40 milliards d’euros d’indemnisation. Les comptes de la seule entreprise Axa révèlent qu’à l’issue de l’exercice 2019 celle-ci dispose d’une trésorerie de 21 milliards d’euros, qu’elle a distribué plus de 2 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires et que ses actifs sous gestion représentent trois fois le plan de soutien à l’économie annoncé par le gouvernement . L’UFC-Que choisir estime à plus de 2 milliards d’euros le montant que les assureurs devraient reverser aux assurés en raison de la chute des sinistres automobiles durant le confinement, ce qui représente 50 euros en moyenne par contrat auto. Les chiffres de l’assurance montrent que le secteur dispose de réserves largement suffisantes pour faire face à un plan de sauvetage ambitieux de certaines catégories de leurs assurés particulièrement touchés par la crise du Covid-19.

L’épidémie de Covid-19 aura révélé la réticence des assureurs à puiser dans leurs réserves accumulées pour redistribuer, en quelque sorte, une partie des bénéfices réalisés en période de croissance, et leur incapacité à répondre de manière satisfaisante aux attentes de certains groupes d’assurés  particulièrement exposés. Le secteur de l’assurance a notamment tenté de faire front commun pour s’opposer à toute indemnisation des pertes subies par les entreprises dont l’activité a été mise à l’arrêt en raison du confinement, arguant du fait qu’il s’agit là d’un risque « inassurable sur le plan tant économique que juridique », et par conséquent non couvert par les contrats souscrits.

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Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Éric Bidet

Et après ?

S’il avait été écrit il y a un mois, cet éditorial aurait sans doute porté son attention sur le mouvement social qui a saisi la France au début de l’année 2020 consécutivement à la politique de son gouvernement – dont le projet de réforme des retraites. Comme dans d’autres revues à caractère scientifique, les membres du comité de rédaction de la Recma ont échangé leurs analyses de ce mouvement. À la différence de nombreuses revues qui ont pu prendre une position (1) , les approches qui se sont exprimées se sont révélées très variées.

De la seconde guerre mondiale à la pandémie du coronavirus, quel rôle pour la Mutualité en temps de crise ?

La crise provoquée en France et dans le monde par le coronavirus amène à s’interroger sur le rôle de la Mutualité dans des circonstances exceptionnelles. Les différences sont évidemment considérables, pour de nombreuses raisons, entre la Seconde Guerre mondiale et la crise sanitaire actuelle, mais on peut tout de même relever quelques points communs.

En amont de la crise sanitaire, le Mouvement associatif célèbre ses vingt ans et mobilise sur la citoyenneté

Plus qu’une célébration, un creuset des dynamiques associatives et un temps de réflexion. Le 31 janvier, « Droit de cité », la journée organisée par le Mouvement associatif à la Cité internationale universitaire de Paris, a réuni militants et acteurs de terrain, chercheurs, responsables d’associations et de mouvements de l’ESS, sans oublier de nombreux représentants des pouvoirs publics, dont Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, autour du thème « Être citoyen.ne aujourd’hui ».

De quoi le coronavirus sera-t-il le nom ?

Une myriade d’initiatives, dont certaines présentées dans cette rubrique rédigée fin mars, donnent à voir l’ampleur de la mobilisation face à la pandémie du coronavirus, qu’elle vienne des pouvoirs publics, du milieu médical ou du secteur de l’économie sociale et solidaire, dont les différents mouvements – coopératifs, mutualistes, associatifs – sont engagés pour lutter contre la propagation du virus et faire société autour de valeurs de solidarité et d’entraide, fidèles à leur engagement pour un modèle de développement donnant toute sa place et sa valeur à la v

Une cellule de crise « ESS/ Coronavirus »

Protéger les personnes, mais aussi l’écosystème des entreprises de l’ESS. Christophe Itier, Haut-Commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, a réuni le 13 mars par téléconférence les têtes de réseau de l’ESS. Cette cellule a vocation à devenir un comité de liaison pour toute la durée nécessaire à la lutte contre la pandémie, afin d’en réduire les impacts sur la santé mais également sur le tissu économique.

La boîte à outils des entreprises et des acteurs de l’ESS

L’Udes (Union des employeurs de l’économie sociale), quant à elle, s’est rapidement inquiétée de certaines disparités de mise en œuvre des dispositifs annoncés. « Très impactées par la crise sanitaire, les entreprises de l’ESS, garantes du lien social, doivent être fortement soutenues, analyse-t-elle dans un communiqué en date du 19 mars.

Des ouvrages publiés il y a un an et quatre ans en libre accès

En raison de la crise du coronavirus et du confinement qui invite à lire, et pour soutenir l’hôpital public, les éditions Raisons d’agir ont décidé, avec les auteurs, de rendre accessible gratuitement un ouvrage de Pierre-André Juven, Frédéric Pierru et Fanny Vincent, La Casse du siècle. À propos des réformes de l’hôpital public, paru en 2019.