Base doc

Face à la crise, les coopératives ont des atouts à faire valoir !

Alors que l’ACI interpelle les chefs d’Etat réunis à Londres à l’occasion du G20, le Groupement national de la coopération (GNC) a lancé une grande campagne de communication à l’adresse du gouvernement, des parlementaires, des collectivités territoriales, des commissaires, des députés et des hauts fonctionnaires européens.

Taxis paris solidaires, une histoire coopérative du taxi parisien et du groupement Gescop

Laurent Lasne. Editions Le Tiers Livre, 2007, 312 pages.

Le taxi est, par excellence, un révélateur de l’évolution sociale, économique et technique de la société et des luttes sociales qui la traversent. Dans Taxis paris solidaires, Laurent Lasne nous propose de découvrir une histoire coopérative du taxi parisien en retraçant l’histoire de ce métier et surtout des hommes qui ont mené la course sur la chaussée souvent glissante (et pas seulement du fait du pavage en bois de l’avenue des Champs-Elysées dans les années 1880). C’est aussi l’histoire du rapport entre capital et travail, ainsi que celle de la participation. De l’ère de la traction hippomobile à celle du guidage par GPS, certains ont choisi de prendre « la route alternative de la coopération », comme le souligne Jean-François Morève, alors directeur de Gescop – la plus importante société coopérative française (Scop) en nombre d’associés –, dans son avant-propos. 

Les armuriers de l’Etat, du Grand Siècle à la globalisation (1665-1989)

Patrick Mortal. Lille, Presses universitairesdu Septentrion, 2007, 335 pages.

L’ouvrage de Patrick Mortal, issu d’une thèse de doctorat soutenue à l’université de Lille en 2004, évoque l’histoire d’un monde professionnel méconnu, celui des arsenaux de terre. Au coeur du système industrialo-militaire encadré par l’Etat, le groupe des ouvriers apparaît comme l’acteur principal d’une épopée qui commença dans les années 1660 pour s’achever en 1989.
Evoluant de statut en statut, sous la double responsabilité des entrepreneurs détenteurs d’un monopole de fabrication et des inspecteurs soucieux de l’intérêt public, ces ouvriers qualifiés et revendicatifs expérimentent précocement la notion de protection sociale liée à l’exercice d’une profession.

La microfinance en Afrique de l’Ouest : histoires et innovations

 A. Ouédraogo et D. Gentil (coord.). CIF-Karthala, Paris, 2008, 307 p.

Ce livre, fruit d’un long processus jalonné par plusieurs ateliers d’écriture, répond à une double ambition: conserver la mémoire institutionnelle de six réseaux mutualistes d’épargne et de crédit ouest-africains et renforcer la visibilité nationale et internationale d’expériences originales dans le domaine de la microfinance. L’initiative n’est pas anodine. D’une part, ces organisations sont souvent antérieures à la mode du microcrédit et, dans un secteur largement dominé par les acteurs financiers de la coopération internationale et leurs normes (best practices), il est rare d’entendre les praticiens du Sud. D’autre part, le mouvement coopératif regroupé au sein de la Confédération des institutions financières (CIF) compte 1,8 million de membres, 111 milliards de FCFA de dépôts et plus de 99 milliards de prêts, soit respectivement 38% du public, 42% des dépôts et 32% du crédit de la microfinance en Afrique de l’Ouest, ce qui peut apparaître comme un paradoxe face au dénigrement dont les coopératives et l’économie sociale font l’objet dans le secteur. Encore dépendant des subventions dans les années 90, le mouvement dégage un résultat net consolidé positif depuis 2002, même si certains réseaux ont traversé de graves crises qui ne sont pas occultées dans l’ouvrage.

Comprendre l’économie sociale, fondements et enjeux

Jean-François Draperi. Dunod, 2007, 244 p.
 
Le titre même de l’ouvrage de J.-F. Draperi traduit bien l’ambition et l’objectif qui animent l’auteur: faire entendre à ceux qui « clament » leur volonté d’« entreprendre ensemble » et « autrement » qu’il est nécessaire, avant tout, de « comprendre « les fondements (doctrinaux, techniques et praxéologiques) de l’économie sociale et, pour cela, de faire et refaire le voyage aux sources de « l’invention de l’économie sociale ». Il faut donc « entreprendre d’apprendre » (Desroche H., Entreprendre d’apprendre, d’une autobiographie raisonnée aux projets d’une recherche-action, apprentissage 3, Les Editions ouvrières, 1990) ou de réapprendre la vraie nature de l’économie sociale vécue par ses acteurs et de l’économie sociale conçue par ses auteurs.
La « leçon »  de J.-F.Draperi peut concerner divers publics ou auditoires. A l’évidence, elle s’adresse d’abord aux « dirigeants » présents et à venir des entreprises et des organisations de l’économie sociale et solidaire (OESS), trop souvent oublieux de leur patrimoine et des « spécificités méritoires » de leur modèle d’organisation entrepreneuriale et des pratiques sociales qui en découlent. Mais la leçon devrait aussi concerner les responsables politiques et les grands commis de la puissance publique qui attendent de cette économie sociale très « clamée » ou proclamée quelques réponses innovantes et pertinentes face aux enjeux économiques, sociaux et sociétaux de notre temps.

Godin, inventeur de l’économie sociale : mutualiser, coopérer, s’associer

Jean-François Draperi. Ed. Repas, collection « Pratiques utopiques », 2008.

Faut-il remiser au musée de la coopération et de l’économie sociale, après avoir déjà tout dit et tout écrit à leur propos, le Familistère de Guise et son créateur, Jean-Baptiste Godin? Assurément non, comme le démontre Jean-François Draperi dans son livre Godin, inventeur de l’économie sociale. L’auteur met en lumière la modernité de cet « expérimenteur « qui « a mis ses idées en pratique avec les hommes (et les femmes, autre anticipation de Godin et non des moindres) avec lesquels il bâtit, bien au-delà du travail, une véritable contre-société coopérative », comme le souligne l’éditeur dans son avant-propos. Plus que l’aventure du Familistère (mais faut-il parler d’aventure pour une organisation qui a vécu un siècle dont quatre-vingts ans sans Godin ? Aventure humaine, à ne pas en douter), le livre offre aux lecteurs un portrait à multiples facettes de celui que Jean-François Draperi considère comme « l’un des fondateurs de l’économie sociale et sans doute le plus moderne d’entre eux ».

L’expérience coopérative, regards et interrogations

Jean Lacroix. Alexis, 2007, 170 pages.

L’ouvrage de Jean Lacroix est un recueil d’articles qui prend place parmi de nombreux travaux de l’auteur principalement consacrés à la coopération et particulièrement aux coopératives de consommateurs. Cette oeuvre témoigne d’un parcours à la fois académique et hautement professionnel. Après avoir suivi les enseignements de Georges Lasserre à Lyon, Jean Lacroix a soutenu à Paris en 1956 un doctorat en sciences économiques sur « La distribution coopérative « (Ed. de Minuit, 1957). Il travaillait déjà depuis 1951 à l’Union des coopérateurs de Lorraine et devait accéder en 1985 à la présidence du comité national de la fédération (FNCC). Il a ainsi balayé le XXe siècle entier grâce à des travaux historiquement enracinés dans le XIXe proche, qui se poursuivent aujourd’hui par une ouverture au XIXe siècle, auquel le recueil s’adresse. Son article sur l’économie sociale, paru en 1985 dans un numéro spécial de la Recma en hommage à G. Lasserre, témoigne instamment de cette ouverture. Il s’y interroge sur la « profondeur « du concept et semble faire écho aux efforts actuels du Ceges, qui appelle à nouveau chercheurs et praticiens à une tentative de coordination (« Regards croisés », janvier, octobre 2008).

"Nous protégeons l’infortune" Les origines populaires de l’économie sociale au Québec

Martin Petitclerc. VLB éditeur, 2007, 283 p.

L’Union Saint-Joseph représente l’une des figures emblématiques de l’histoire des sociétés de secours mutuels au Québec. Le récit de son irrésistible ascension et de son déclin non moins irrésistible franchit largement les limites du genre monographique. L’analyse de Martin Petitclerc, professeur d’histoire de l’université du Québec à Montréal (Uqam), porte moins sur le patrimoine social accumulé par cette entreprise solidaire que sur les causes de son échec programmé. L’auteur nous offre là une remarquable défense et illustration du caractère universel de la pratique mutualiste dans sa confrontation avec l’économie de marché mondialisée.

Qu’est-ce que l’Union nationale pour l’habitat des jeunes ?

Editions l’Archipel, novembre 2008.

La collection « Qu’est-ce que ? « des éditions L’Archipel s’est enrichie d’un numéro sur l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (Unhaj, anciennement Union des foyers de jeunes travailleurs, UFJT). On y découvre l’histoire de ce mouvement né le 15 décembre 1954, « à la faveur du gouvernement de Pierre Mendès France »: « Un petit groupe d’hommes et de femmes va prendre l’initiative d’articuler les pratiques associatives hétérogènes et disséminées avec une politique publique du logement des jeunes travailleurs en créant l’UFJT, au moment même où vont se développer d’autres mouvements qui incarneront l’essor de l’éducation populaire […]. « Les différentes étapes de sa construction sont marquées par la volonté de garder l’équilibre entre « une logique gestionnaire et une logique militante d’éducation populaire ».

Régimes territoriaux et développement économique

 Régimes territoriaux et développement économique,  Sous la dir. de Xabier Itçaina, Jacques Palard et Sébastien Ségas. Presses universitaires de Rennes, 2007.

Cet ouvrage collectif n’est pas centré sur l’économie sociale et solidaire (ESS), bien qu’une série de papiers lui soient explicitement dédiés. Il vient avant tout proposer une grille de lecture de la gouvernance territoriale en croisant développement économique et régulation politique. Il offre ainsi un cadre pour situer les acteurs de l’ESS, leurs pratiques et leurs stratégies dans des dynamiques territoriales complexes. Dans le même temps, il donne des clés d’analyse des modes de régulation des secteurs et des territoires.