Une ou des politiques publiques nationales de l’ESS? Trente ans de tâtonnements politiques et administratifs
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Il n’existe pas aujourd’hui en France une politique publique de l’économie sociale et solidaire (ESS). Pour qu’il y ait politique publique, il faut qu’il y ait reconnaissance de la nécessité à en créer une et volonté politique pour la mener, sans omettre de la doter des moyens nécessaires et suffisants pour qu’elle soit efficace et qu’elle s’impose à tous. Ces conditions sont-elles réunies en France? La question suppose de revenir dans un premier temps sur l’histoire récente des relations institutionnelles entre l’ESS et les pouvoirs publics : les difficultés à positionner l’objet de l’ESS dans les dispositifs publics, de la naissance de la Délégation interministérielle à l’économie sociale (Dies) au rapport Vercamer ; puis sur la variabilité des représentations sous-jacentes en ce qui concerne le périmètre de l’ESS et son rattachement administratif, à travers les divers lois et décrets relatifs au secteur. De cet examen, il ressort que, depuis 1991, l’économie sociale n’a jamais été considérée dans l’ensemble de ses dimensions. Son morcellement explique sans doute en partie la transformation sur trente ans des modes de relation entre l’ESS et la puissance publique, de la cogestion à la mise en concurrence.
France has no national policy on the social and solidarity economy. For there to be a national policy, there has to be the recognition of the need to create one and the political will to pursue it, without forgetting to equip it with the necessary and adequate means to be effective and applicable to everyone. Do these conditions exist in France? To answer the question, we have to look at the institutional relationship between the social and solidarity economy and government in the recent past, at the difficulty of putting the aim of the social and solidarity economy into public policy, from the creation of the Délégation interministérielle à l’économie sociale (DIES) to the Vercamer Report (section I), and at the various underlying notions about its scope and where it belongs in government, as reflected in the various laws and acts that concern the sector (section II). From this analysis, it appears that since 1991 the social economy has never been considered as a whole. Its fragmentation probably partly explains the change in the relationship between the social and solidarity economy and government over the past thirty years from joint management to competition (section III).
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