Coopération

Passage de relais à la présidence de Cooperatives Europe

C’est une Danoise, Susanne Westhausen, qui succède à Jean-Louis Bancel, parvenu au terme de son mandat de quatre ans à la tête de Cooperatives Europe. Directrice de Kooperationen, organisation danoise des coopératives d’employeurs, Susanne Westhausen est la deuxième femme à présider Cooperatives  Europe après Pauline Green (en coprésidence avec Étienne Pflimlin de 2006 à 2009). Cooperatives Europe est un bureau régional de l’ACI, qui représente 176 000 organisations coopératives de tous secteurs dans 34 pays européens.

L’entrepreneuriat coopératif, levier du développement territorial dans les régions septentrionales du Cameroun

Cet article s’intéresse à la contribution de l’entrepreneuriat coopératif au développement des territoires dans les régions septentrionales du Cameroun. Il s’appuie sur les données primaires et secondaires collectées auprès de quatre coopératives agricoles et de différents acteurs intervenant dans le développement agricole local. Les résultats révèlent que la dynamique entrepreneuriale coopérative suscite beaucoup d’intérêt chez les agriculteurs et contribue au développement humain, économique et territorial. Pour assurer la pérennité de ce mouvement, il faut que la puissance publique définisse mieux la politique agricole nationale, régionale et même locale. L’État camerounais et les collectivités territoriales décentralisées doivent davantage s’impliquer dans le mouvement entrepreneurial coopératif, afin d’en faire un véritable levier de développement des territoires.

 

Numéro de revue: 
362
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Armel Gilles Mewouth Thang

Actualité et dépassement du « Manifeste »

Une introduction au texte de Charles Gide, 1921, « Le Manifeste coopératif des intellectuels et universitaires français », REC, n° 1, p. 7-14.

Dans ce manifeste, Charles Gide présente sa vision de la coopération. Selon le cofondateur de la Revue des études coopératives, la coopération peut offrir un programme général de reconstruction sociale. Les coopératives sont des « laboratoires d’expérimentation sociale », ainsi que les nommait Jean Jaurès. Plutôt qu’un programme, ce sont des « orientations » qui peuvent être données, en raison même du fait que la coopération est un « mouvement ». Gide souligne ici la singularité économique majeure des coopératives : elles montrent que ni le profit ni la concurrence, que l’économie politique considère comme inéluctables, ne sont indispensables au succès d’une entreprise. Ces coopératives, ce sont celles de consommateurs. Alors que les producteurs sont « nécessairement préoccupés par des intérêts professionnels et corporatistes », les consommateurs « ne peuvent avoir d’autres intérêts que ceux de tout le monde. Ces coopératives de consommateurs ont donc qualité pour devenir des organes de l’intérêt public, allégeant ainsi le rôle de l’État, qui s’est montré tout à fait au-dessous de sa tâche, tout au moins dans l’ordre économique ».

 

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Jean-François Draperi

Coopération et syndicalisme : le trépied FNCC, CGT et SFIO durant l’entre-deux-guerres

Une introduction au texte d’Ernest Poisson, 1936, « L’application des contrats collectifs entre organisations coopératives et leurs personnels », Recma, n° 58 (1), p.144-153.

Ce texte d’Ernest Poisson sur la nature des contrats collectifs signés entre les sociétés coopératives et leur personnel est remarquable à plus d’un titre. Rappelons tout d’abord le thème dont il traite : les positions que doit prendre le personnel des sociétés coopératives en cas de grève. Soulignons ensuite qu’il approfondit une question déjà abordée par une composante du mouvement coopératif. En effet, en 1921, la Chambre consultative des associations ouvrières de production avait signé un accord avec la CGT confédérée, stipulant que les coopérateurs, sans être tenus de faire grève en cas d’action syndicale, devaient verser une partie de leur salaire au fonds de grève. Les coopératives étaient également tenues d’appliquer rétrospectivement les revendications obtenues et de respecter le monopole syndical d’embauche. Ce que propose Ernest Poisson en 1936 s’inscrit dans cette démarche.

 

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Michel Dreyfus

Vers un concept unitaire du secteur coopératif

Une introduction au texte de Georges Fauquet, 1935, « Rapport sur le secteur coopératif. Essai sur la place de l’homme dans les institutions coopératives et sur la place de celles-ci dans l’économie », REC n° 54(1), p. 82-167 (p. 82-98 pour l’extrait publié).

Georges Fauquet (1873-1953), médecin de formation, coopérateur dès son plus jeune âge, est nommé inspecteur du travail en 1905, contrôleur des retraites ouvrières et paysannes en 1911, puis sous-directeur des Assurances sociales et du Travail en Alsace en 1919. En 1920, il est appelé au Bureau international du travail (BIT) par Albert Thomas, en tant que chef du bureau sur la Coopération, poste qu’il occupera pendant treize ans. À ce titre, il a été un observateur attentif des mouvements coopératifs dans différents pays, en s’appuyant sur les méthodes inductives héritées de ses études médicales. Il revisite donc les doctrines coopératives (celles de Charles Gide et de Bernard Lavergne, notamment) au regard du contexte du début du XX e siècle.

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Danièle Demoustier

Démocratie libérale, régime autocratique ou pays en développement : trois contextes pour la coopération

Une introduction au texte de Diva Benevides Pinho, 1963, « La coopération en régime capitaliste et en régime socialiste », REC, n° 131(1), p. 37-47.

De 1952 à 1953, Diva Pinho a suivi le cours de Bernard Lavergne sur les institutions et les doctrines coopératives à la faculté de droit de Paris. Sans doute a-t-elle pu assister aux cours d’économie politique de Raymond Barre, d’André Marchal (systèmes et structures économiques), de M. Niveau (histoire de la pensée économique) et de Maurice Duverger (institutions politiques et droit constitutionnel). Ceci explique l’approche strictement juridique et institutionnelle de son article autour des trois mots-clés qui le structurent – coopération, régime capitaliste et régime socialiste – et qui lui permettent d’estimer qu’a priori « les institutions étatiques des pays socialistes (révolutionnaires) sont les plus adaptées au projet d’un coopérativisme intégral ». Mais sous réserve d’un inventaire minutieux des textes constitutionnels et de la modification éventuelle de « la partie proprement doctrinale du coopérativisme ».

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Maurice Parodi

Dynamiser les pratiques coopératives au Sud

Une introduction au texte d’Henri Desroche, 1986, « “L’autobiographie raisonnée” comme autoformation », Recma, n° 18(2) p. 70-78.

Cette contribution d’Henri Desroche est la reproduction partielle d’un article qu’il a précédemment publié dans les Archives de Sciences sociales de la coopération et du développement. Il s’agit d’un texte très concret, décrivant la pratique d’un entretien et présentant un bref récit de vie et un plan de mémoire à venir. Son contenu détonne dans les publications habituelles de la Revue des études coopératives (REC), fondée et animée par des économistes et des universitaires. Quel intérêt la REC avait-elle à publier un texte aussi peu conceptualisé et dont l’objet ne semble avoir qu’un lointain rapport avec les coopératives ?
Cette introduction entend montrer que ce texte, quoique peu universitaire, a une portée universelle qui intéresse de très près le mouvement coopératif international. Pour comprendre son importance, il faut préciser les conditions dans lesquelles il a été conçu.

 

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Jean-François Draperi

L’économie sociale à la croisée de ses relations avec l’Etat

Une introduction au texte de Claude Vienney, 1985, « L’organisation coopérative comme instrument de politique économique », REC, n° 16(1), p. 55-64.

Au 4 e trimestre de 1985, la Revue des études coopératives, devenue depuis la Recma, publie un dossier sur « l’économie sociale dans la nouvelle donne de l’économie ». On y trouve, aux côtés des articles d’André Piatier (« Y a-t-il de nouveaux champs pour la coopération ? »), de François Sellier (« Une forme d’économie collective : l’association »), d’Albert Pasquier (« L’osmose de l’économique et de l’“autre domaine” »), de Jean Lacroix (« L’économie sociale sans profondeur ») et d’Antoine Antoni (« Pour une réflexion sur l’économie sociale »), celui de Claude Vienney intitulé « L’organisation coopérative comme instrument de politique économique ».
Commenter ce dernier texte à l’occasion de ce numéro spécial célébrant le 100 e anniversaire de la Recma est un privilège impossible à refuser, qui incite à l’humilité. En effet, Claude Vienney a eu une influence considérable. Dans la sphère de la socio-économie, il a développé un « dispositif d’analyse » (comme il le disait avec modestie) des activités, des agents et de leurs règles, dont la portée théorique a été et demeure remarquable.

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Marie-Claire Malo, Annie Camus

Stratégies de conquête internationale des coopératives vinicoles du Languedoc-Roussillon : un séminaire M-WIB

En vingt ans, les coopératives viticoles (production du raisin) et vinicoles (production du vin) ont fourni de grands efforts pour se développer vers l’aval et les consommateurs grâce à des stratégies de conquête de parts de marché à l’échelle internationale. Parallèlement, le marché de la consommation intérieure de vin baisse structurellement depuis des décennies en France : cette orientation vers l’étranger représente donc un enjeu important.

La licoorne Railcoop bientôt sur les rails

Née en novembre 2019, Railcoop est la première coopérative ferroviaire française. Ayant réuni 1,5 million d’euros – la somme nécessaire pour obtenir une licence ferroviaire –, elle a désormais les moyens de développer son ambitieux projet, à savoir désenclaver des territoires délaissés et participer à la transition écologique en relançant des liaisons jugées non rentables par la SNCF.