La responsabilité des concepteurs de mesure de "l’impact social"
L’impact social est à la mode et sa « mesure » est censée promouvoir des investissements sociaux menacés par une cure d’amaigrissement des budgets publics. Dans l’ombre de l’espoir généré par l’impact investing, entre 400 à 1 000 milliards de dollars selon JP Morgan, se glissent des facteurs de transformation essentiels pour le secteur social (1). La substitution du mot « mesure » à « évaluation » laisse en effet souvent invisibles les conventions de la quantification (2). Ainsi, Philippe Frémeaux, avec Florence Jany‑Catrice, relève que l’évaluation des actifs non marchands conduit à inventer des prix pour des choses qui n’en ont pas, grâce à des conventions d’experts qui prennent le pas sur la délibération et la décision politique (3).