Association

Un projet de loi de finances 2021 favorable aux associations ?

Le Mouvement associatif, qui représente plus d’une association sur deux en France, tenait son assemblée générale le 25 septembre. Au cours de cette réunion ont été reçues Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, et Sarah El Hairy, secrétaire d’État chargée dela Jeunesse et de l’Engagement.

Vers de nouvelles pratiques d’aide et de solidarité ?

Deux tendances sociologiques semblent se dessiner en matière de solidarité depuis la crise sanitaire du Covid-19, d’après les résultats de l’enquête CoCo (Coping with Covid-19/Faire face au Covid-19), menée tous les quinze jours depuis le 1 er avril par l’Observatoire sociologique du changement et le Centre de données socio-politiques de Sciences Po, auprès d’un échantillon représentatif de la population résidant en France métropolitaine.

La philanthropie, un « ciment social et sociétal » ?

Les députés Sarah El Haïry et Naïma Moutchou devaient remettre un rapport sur l’évolution du cadre de la philanthropie : c’est chose faite depuis le 9 juin. Le document constitue à bien des égards une première. Tout d’abord, il contient 35 propositions sectorielles touchant aussi bien au cadre juridique (simplification des statuts des structures philanthropiques, création de fondations territoriales) que fiscal (développement des incitations fiscales vis-à-vis des donateurs).

Retrouver les valeurs de l’État-providence

De son côté, le Mouvement associatif, qui représente l’ensemble des associations loi 1901, rappelle dans une tribune publiée le 10 juin dans Libération que « les associations sont un bien commun, et [qu’]il est essentiel d’en prendre soin au regard de leur pouvoir de solidarité, de démocratie, d’économie, d’innovation sociétale, d’utilité et de cohésion sociale ».

À ce titre, trois enjeux sont soulignés :

Quel monde associatif en période de Covid-19 ? Un panorama des situations et des enjeux issus du confinement

Les associations présentes sur l’ensemble du territoire français constituent des réseaux d’interconnaissance et d’entraide essentiels en période de crise. Cependant, le confinement a posé à toutes ces organisations – dont les locaux, quand elles en ont, sont le plus souvent exigus – un problème massif et inédit pour mener à bien leurs missions. Outre les difficultés qu’elles affrontent au quotidien depuis plusieurs années – diminution et changement de forme des financements publics, perte des emplois aidés, modification par la loi NOTRe des relations avec les pouvoirs publics, renouvellement de la gouvernance... – des défis supplémentaires sont apparus dès les premiers jours du confinement, au niveau tant national que régional, pour les grandes structures comme pour les plus petites. Sans doute les réflexions qui suivent sont-elles à nuancer en fonction de l’impact régional de la pandémie de Covid-19, mais il nous a semblé important de dresser sans attendre un panorama de la situation des associations dès les premiers jours du confinement, car les questions soulevées préfigurent certaines évolutions à venir dans les prochains mois et années. Le constat présenté ici reste donc partiel, biaisé et  daté, et des approches ultérieures reposant sur une méthodologie plus scientifique suivront sans nul doute. Il pose néanmoins des jalons et témoigne du vécu des associations sous confinement.
Ce panorama a été réalisé dans le cadre d’une étude sur les associations et fondations françaises pour le compte de EU-Russia Civil Society Forum, regroupement d’associations européennes qui publie chaque année un rapport sur plusieurs pays de l’Union européenne – plus un chapitre sur les organisations non lucratives émergentes en Russie. Outre les données de cadrage juridiques, politiques et statistiques, la méthodologie bottom-up de ce rapport repose sur une quinzaine d’entretiens auprès d’organisations plus ou moins récentes, aux formes juridiques variées et de taille ou de secteur d’activité différents. Ils doivent faire apparaître les problèmes rencontrés par les associations et fondations au cours des trois dernières années et les solutions éventuellement novatrices qui ont pu être mises en œuvre pour y répondre. Pendant le confinement, une quinzaine d’acteurs d’associations et de fondations (fondateurs, responsables ou animateurs) ont été contactés par téléphone. Cet échantillon n’est évidemment pas représentatif du monde associatif, mais les entretiens ont, dans l’ensemble, été très intéressants.

 

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Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Édith Archambault

Les directeurs·trices de centres sociaux face à la bureaucratisation. Les conditions de travail dans le monde associatif dépendantes de l’action des pouvoirs publics ?

Les pouvoirs publics ont toujours imprimé leur marque sur le monde associatif employeur, qu’ils financent et réglementent largement (Hély, 2009 ; Cottin-Marx, 2019). Grâce aux travaux de Viviane Tchernonog et de Lionel Prouteau (2019), nous savons que les rapports entre la puissance publique et les associations se sont considérablement transformés ces dernières années, en particulier depuis la crise économique de 2008, et qu’ils ont été marqués par la stagnation des financements publics et le développement de la logique contractuelle (Lipsky et Smith, 1989-1990). Ces évolutions n’ont pas été neutres pour les associations. Pour ces auteurs, elles ont entraîné le déplacement des projets associatifs vers des publics plus solvables, réduit la capacité des organisations loi 1901 à expérimenter et à innover, et conduit à la concentration des financements publics dans les grandes associations, « qui ont la taille critique et les ressources humaines suffisantes pour accéder à ces formes de financements » (Tchernonog et Prouteau, 2017). Une situation qui exclut de fait les associations employeuses de taille plus limitée des circuits du financement public et a entraîné la disparition d’un grand nombre d’entre elles : entre 2011 et 2017, le nombre d’associations employeuses est passé de 182 000 à 159 000 (-13 %).

Si, grâce aux auteurs du Paysage associatif français, les conséquences de ces évolutions sur les associations sont documentées, les effets sur les salariés et l’organisation du travail sont moins étudiés par les chercheurs. Quels ont été les résultats de cette dynamique, alimentée par la crise économique de 2008, sur le travail dans les associations ? Au moment de la rédaction de cet article, en mai 2020, cette question prend une acuité nouvelle. Car tout semble indiquer qu’une nouvelle crise économique (et des finances publiques) va se surajouter à la crise sanitaire que nous traversons en raison de la pandémie de Covid-19. Il est aujourd’hui difficile d’en prédire les contrecoups. Cependant, en interrogeant la crise passée et ses conséquences nous espérons en tirer des enseignements pour celle qui commence.

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Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Simon Cottin-Marx, Emmanuelle Paradis

En amont de la crise sanitaire, le Mouvement associatif célèbre ses vingt ans et mobilise sur la citoyenneté

Plus qu’une célébration, un creuset des dynamiques associatives et un temps de réflexion. Le 31 janvier, « Droit de cité », la journée organisée par le Mouvement associatif à la Cité internationale universitaire de Paris, a réuni militants et acteurs de terrain, chercheurs, responsables d’associations et de mouvements de l’ESS, sans oublier de nombreux représentants des pouvoirs publics, dont Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, autour du thème « Être citoyen.ne aujourd’hui ».

L’apport des associations au bien-être des Français dans les territoires

Réalisée en janvier 2020 à la demande du Mouvement associatif, l’étude de l’Ifop intitulée « Le bien-être territorial. Vivre sa citoyenneté sur son territoire », portant sur un échantillon représentatif de la population française, révèle l’importance de la vie associative dans le sentiment de bien-être des habitants des territoires. Ainsi, ces derniers se disent plus heureux dans leurs localités grâce au tissu associatif et au bon ancrage territorial des associations. Cette reconnaissance de l’apport des associations est quasi unanime puisque :