Article Recma

Coopération et syndicalisme : le trépied FNCC, CGT et SFIO durant l’entre-deux-guerres

Une introduction au texte d’Ernest Poisson, 1936, « L’application des contrats collectifs entre organisations coopératives et leurs personnels », Recma, n° 58 (1), p.144-153.

Ce texte d’Ernest Poisson sur la nature des contrats collectifs signés entre les sociétés coopératives et leur personnel est remarquable à plus d’un titre. Rappelons tout d’abord le thème dont il traite : les positions que doit prendre le personnel des sociétés coopératives en cas de grève. Soulignons ensuite qu’il approfondit une question déjà abordée par une composante du mouvement coopératif. En effet, en 1921, la Chambre consultative des associations ouvrières de production avait signé un accord avec la CGT confédérée, stipulant que les coopérateurs, sans être tenus de faire grève en cas d’action syndicale, devaient verser une partie de leur salaire au fonds de grève. Les coopératives étaient également tenues d’appliquer rétrospectivement les revendications obtenues et de respecter le monopole syndical d’embauche. Ce que propose Ernest Poisson en 1936 s’inscrit dans cette démarche.

 

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Michel Dreyfus

Vers un concept unitaire du secteur coopératif

Une introduction au texte de Georges Fauquet, 1935, « Rapport sur le secteur coopératif. Essai sur la place de l’homme dans les institutions coopératives et sur la place de celles-ci dans l’économie », REC n° 54(1), p. 82-167 (p. 82-98 pour l’extrait publié).

Georges Fauquet (1873-1953), médecin de formation, coopérateur dès son plus jeune âge, est nommé inspecteur du travail en 1905, contrôleur des retraites ouvrières et paysannes en 1911, puis sous-directeur des Assurances sociales et du Travail en Alsace en 1919. En 1920, il est appelé au Bureau international du travail (BIT) par Albert Thomas, en tant que chef du bureau sur la Coopération, poste qu’il occupera pendant treize ans. À ce titre, il a été un observateur attentif des mouvements coopératifs dans différents pays, en s’appuyant sur les méthodes inductives héritées de ses études médicales. Il revisite donc les doctrines coopératives (celles de Charles Gide et de Bernard Lavergne, notamment) au regard du contexte du début du XX e siècle.

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Danièle Demoustier

Démocratie libérale, régime autocratique ou pays en développement : trois contextes pour la coopération

Une introduction au texte de Diva Benevides Pinho, 1963, « La coopération en régime capitaliste et en régime socialiste », REC, n° 131(1), p. 37-47.

De 1952 à 1953, Diva Pinho a suivi le cours de Bernard Lavergne sur les institutions et les doctrines coopératives à la faculté de droit de Paris. Sans doute a-t-elle pu assister aux cours d’économie politique de Raymond Barre, d’André Marchal (systèmes et structures économiques), de M. Niveau (histoire de la pensée économique) et de Maurice Duverger (institutions politiques et droit constitutionnel). Ceci explique l’approche strictement juridique et institutionnelle de son article autour des trois mots-clés qui le structurent – coopération, régime capitaliste et régime socialiste – et qui lui permettent d’estimer qu’a priori « les institutions étatiques des pays socialistes (révolutionnaires) sont les plus adaptées au projet d’un coopérativisme intégral ». Mais sous réserve d’un inventaire minutieux des textes constitutionnels et de la modification éventuelle de « la partie proprement doctrinale du coopérativisme ».

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Maurice Parodi

Dynamiser les pratiques coopératives au Sud

Une introduction au texte d’Henri Desroche, 1986, « “L’autobiographie raisonnée” comme autoformation », Recma, n° 18(2) p. 70-78.

Cette contribution d’Henri Desroche est la reproduction partielle d’un article qu’il a précédemment publié dans les Archives de Sciences sociales de la coopération et du développement. Il s’agit d’un texte très concret, décrivant la pratique d’un entretien et présentant un bref récit de vie et un plan de mémoire à venir. Son contenu détonne dans les publications habituelles de la Revue des études coopératives (REC), fondée et animée par des économistes et des universitaires. Quel intérêt la REC avait-elle à publier un texte aussi peu conceptualisé et dont l’objet ne semble avoir qu’un lointain rapport avec les coopératives ?
Cette introduction entend montrer que ce texte, quoique peu universitaire, a une portée universelle qui intéresse de très près le mouvement coopératif international. Pour comprendre son importance, il faut préciser les conditions dans lesquelles il a été conçu.

 

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Jean-François Draperi

L’économie sociale à la croisée de ses relations avec l’Etat

Une introduction au texte de Claude Vienney, 1985, « L’organisation coopérative comme instrument de politique économique », REC, n° 16(1), p. 55-64.

Au 4 e trimestre de 1985, la Revue des études coopératives, devenue depuis la Recma, publie un dossier sur « l’économie sociale dans la nouvelle donne de l’économie ». On y trouve, aux côtés des articles d’André Piatier (« Y a-t-il de nouveaux champs pour la coopération ? »), de François Sellier (« Une forme d’économie collective : l’association »), d’Albert Pasquier (« L’osmose de l’économique et de l’“autre domaine” »), de Jean Lacroix (« L’économie sociale sans profondeur ») et d’Antoine Antoni (« Pour une réflexion sur l’économie sociale »), celui de Claude Vienney intitulé « L’organisation coopérative comme instrument de politique économique ».
Commenter ce dernier texte à l’occasion de ce numéro spécial célébrant le 100 e anniversaire de la Recma est un privilège impossible à refuser, qui incite à l’humilité. En effet, Claude Vienney a eu une influence considérable. Dans la sphère de la socio-économie, il a développé un « dispositif d’analyse » (comme il le disait avec modestie) des activités, des agents et de leurs règles, dont la portée théorique a été et demeure remarquable.

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Marie-Claire Malo, Annie Camus

Des dynamiques nouvelles en réponse au risque de la banalisation

Une introduction au texte de Jacques Moreau, 1991, « De la banalisation de l’économie sociale », Recma, n° 37(1), p. 8-11.

À la fin des années 1980, le grand mouvement de libéralisation de l’économie est en marche, et cette évolution – souhaitée par les uns et crainte par les autres – prend à revers l’ESS, dont les entreprises ont tendance à se focaliser sur les produits et les services au détriment du fonctionnement coopératif (sociétariat et démocratie coopérative). Comme si la standardisation des conditions de production des biens et des services devait nécessairement entraîner une banalisation des coopératives ou des mutuelles.

La tribune de Jacques Moreau (citant la position d’Étienne Pflimlin, alors président du Crédit mutuel, qui explique comment son organisation incarne « l’anti-banalisation ») rappelle fort opportunément que la thématique de la banalisation fait partie des controverses qui jalonnent l’existence de l’ESS, dès lors que les entreprises de ce secteur s’adaptent aux marchés dans lesquels elles opèrent.

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Chantal Chomel

Questionner le concept d’économie sociale et l’entreprise de l’ESS

Une introduction au texte d’André Chomel, 1990, « La problématique émergence de l’entreprise d’économie sociale au XIX e siècle », Recma, n° 33, p.28-32.

Élément d’un dossier intitulé « Du contrat participatif », ce court texte d’André Chomel 1 est intéressant à plus d’un titre. Rappelons tout d’abord qu’il paraît au moment où l’on s’apprête à fêter le dixième anniversaire de la Charte de l’économie sociale du CNLAMCA (1980), premier document institutionnel tangible accompagnant en France le renouveau du concept d’économie sociale après une longue éclipse de plusieurs décennies. 1989 est également l’année où la Revue des études coopératives étend son périmètre au-delà des coopératives et devient la Recma.

L’intitulé « économie sociale » apparaît en 1990 sur la couverture de la revue, qui se présente en 1995 comme la « revue internationale de l’économie sociale ». L’économie sociale se reconstruit en France depuis les années 1970, et l’évolution de la revue s’inscrit dans ce contexte, de même qu’elle reflète le déclin des coopératives de consommateurs, qui en ont été le principal acteur depuis sa création en 1921.

 

Numéro de revue: 
361
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Eric Bidet

Vers de nouvelles formes d’ancrage de l’économie sociale et solidaire au sein des universités françaises

Cet article dresse un état des lieux des initiatives d’économie sociale et solidaire (ESS) au sein des universités françaises, qui peuvent être portées par des enseignants, des étudiants ou encore des services de l’université. Apparues au début du XXe siècle, ces initiatives dépassent les seules vocations d’enseignement et de recherche, et s’inscrivent dans des logiques militantes d’enseignants ou d’étudiants, ainsi que dans une perspective de transformation de la place de l’Université dans la société. Ce panorama est prolongé par l’étude d’une coopérative étudiante éphémère, Coop’en 8, portée par le service « insertion » de l’université Paris-8, illustrant une évolution majeure dans la manière dont l’Université française accueille de plus en plus souvent l’ESS en l’inscrivant dans ses missions.

 

Numéro de revue: 
360
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Élodie Ros, Lamia Bouadi, Carole Brunet

Le quadrilatère de Desroche appliqué à l’entreprise d’ESS : nouvel exercice de géométrie coopérative

Le quadrilatère de Desroche, avec ses quatre angles symbolisant les populations de managers, de l’administration (conseil d’administration), des employés et des sociétaires, a été formalisé en 1976 pour expliciter le fonctionnement spécifique de la coopérative et sa dynamique interne. Cet article montre comment ces catégories de population mais aussi les projets et les fonctions internes peuvent concourir à l’équilibre démocratique d’une structure. En prenant appui sur des observations réalisées au sein d’une soixantaine de coopératives et d’associations loi 1901, l’auteur propose une lecture des dysfonctionnements de l’entreprise d’économie sociale et solidaire contemporaine, en présentant les quadrilatères pathologiques que l’on retrouve parfois dans certaines associations, Scop, CAE ou Scic, mais aussi les voies pour retrouver le quadrilatère d’origine et son équilibre.

Numéro de revue: 
360
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Yves Cariou

Financement public des associations et écart salarial entre hommes et femmes : nouvelles perspectives pour l’égalité professionnelle ?

Cet article examine la relation susceptible d’exister entre le financement d’origine publique perçu par les associations et l’écart de salaire entre les hommes et les femmes qui y travaillent. À cette fin, les auteurs apparient deux bases de données, l’enquête de l’Insee « Associations 2014 » qui présente la situation de ces organisations en 2013 et les Déclarations annuelles de données sociales (DADS) de la même année. Les résultats obtenus montrent que, dans plusieurs cas, une part plus importante de ressources en provenance des fonds publics est accompagnée d’un écart de salaire plus faible entre les deux sexes. A l’heure où les pouvoirs publics ont la possibilité d’inclure des clauses sociales dans les marchés publics, cette recherche ouvre des perspectives nouvelles en matière d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

Numéro de revue: 
360
Année de publication: 
2021
Auteur(s): 
Lionel Prouteau, Viviane Tchernonog