Article Recma

Coopération d’épargne et de crédit et microcrédit : Kafo-Jigine. au Mali-sud

Cette étude traite d'un problème des plus actuels en matière de développement : la microfinance.
Elle s'appuie sur l'approche monographique d'un réseau mutualiste d'épargne et de crédit malien : Kafo-Jiginew, réseau initié par un consortium européen - Allemagne, Belgique, France, Italie - d'ONG alliées au Crédit coopératif. A partir du terrain, sont mis en évidence l'adéquation des principes coopératifs à l'organisation créée avec les paysans illettrés du Mali-sud ainsi que le degré élevé d'appropriation et par suite d'efficience qui en résulte. Par ailleurs, Kafo-Jiginew semble en train de réussir à développer simultanément une activité d'épargne et de crédit au bénéfice de petits exploitants ruraux et un dispositif de "microcrédit avec éducation" adapté à la situation des plus démunis, les femmes principalement. Ainsi serait évitée la ségrégation qui résulte du système Grameen Bank, dont le retentissement a été mondial. L'article ne dissimule pas pour autant les difficultés rencontrées : par exemple, lorsque la partie européenne dut accepter de transférer le pouvoir décisionnel aux Maliens. Il présente ainsi l'intérêt d'une tranche de vie de la société civile en train d'émerger dans les pays du Sud.

Numéro de revue: 
271
Année de publication: 
1999
Auteur(s): 
André Chomel

La démutualisation des coopératives financières

Etienne Pflimlin, président du Crédit mutuel (France), met
au jour les intentions réelles des tenants de la "démutualisation" et démontre les avantages de l'impartageabilité des réserves pour l'économie nationale et l'emploi. A ses yeux, les partisans de la démutualisation visent le démantèlement des coopératives financières actuellement prospères en vue d'une appropriation spéculative par un petit noyau d'initiés, tandis que les coopératives participent aujourd'hui à un développement raisonné et durable de la société. Si les protections juridiques qui existent en France (comme en Allemagne) sont absolument nécessaires, elles sont bien insuffisantes face au risque de banalisation qui est en fait le véritable défi qu'affrontent les coopératives. Besoins toujours plus importants en fonds propres, course à l'accroissement de la clientèle, élargissement de la panoplie des services sont autant de dangers réels pour la coopération, si cette nécessaire croissance n'est pas assortie d'une attention toujours plus grande vers les clientèles modestes, vers le développement de l'emploi et vers la valorisation de la relation de proximité et du développement local.

Numéro de revue: 
271
Année de publication: 
1999
Auteur(s): 
Etienne Pflimlin