Article Recma

Les communautés Emmaus en Europe

Le mouvement associatif Emmaüs, fondé en France par l’abbé Pierre en 1949, a créé une structure singulière permettant à la fois la protection sociale et l’emploi des populations exclues : les communautés Emmaüs. Celles-ci pratiquent une activité de récupération et de valorisation de déchets d’équipements électriques et électroniques et d’objets de seconde main et oeuvrent également à l’hébergement et à l’insertion de populations exclues. La singularité de leur modèle économique repose sur une hybridation des formes d’organisations et sur une flexibilité au niveau de la gestion des ressources humaines. Soumise à des obligations de rentabilité économique et de protection sociale, la rationalité des communautés en France, en Espagne et au Royaume-Uni évolue selon leurs positions sur différents marchés. Les valeurs du mouvement constituent maintenant une limite au développement de ce modèle. Le mouvement français s’est moins adapté aux règles du marché, ce qui a un impact sur l’intégration des principaux acteurs et bénéficiaires : les compagnons.

Numéro de revue: 
332
Année de publication: 
2014
Auteur(s): 
Joël Ambroisine

Le Familistère de Guise : un paternalisme de gauche ?

Le Familistère de Guise, entreprise d’inspiration socialiste, est souvent comparé, voire assimilé, à une forme de paternalisme, dans la mesure où l’on y retrouve le même type d’institutions sociales – logements, mutuelles de santé, écoles – que dans les grands centres industriels paternalistes, chez Michelin ou Schneider par exemple. Cependant, ce terme de paternalisme suppose avant tout une certaine conception des rapports sociaux internes à l’entreprise dans laquelle on ne peut pas reconnaître la pensée de Jean-Baptiste Godin, le fondateur. En revanche, après la mort de celui-ci, ses successeurs à la tête de la structure expriment des opinions qui autorisent progressivement à parler désormais de modèle paternaliste.

Numéro de revue: 
332
Année de publication: 
2014
Auteur(s): 
Jessica Dos Santos

L’économie sociale en Roumanie à l’épreuve des représentations et des faits

 Le concept d’économie sociale (« economia socială ») a depuis peu fait son apparition en Roumanie. Il a d’abord été promu par l’analyse scientifique. Il est aujourd’hui proposé dans des textes législatifs. Cette promotion récente s’inscrit dans une double logique : économique, de mise en conformité des entreprises d’économie sociale et solidaire avec les directives européennes concernant les statuts et les convergences comptables (quatrième directive), et politique, de représentation du secteur dans la vie publique. Au travers de ce concept émergent, le présent article cherche à saisir l’évolution récente des notions associées à l’ES et à comprendre quelles sont les spécificités d’une économie sociale « à la roumaine ». Pour cela, la mobilisation de points de vue d’acteurs quant à l’utilité de la terminologie « economia socială », au sens qu’ils lui donnent et à son impact potentiel renseigne sur le possible devenir du développement du secteur en Roumanie.

Numéro de revue: 
332
Année de publication: 
2014
Auteur(s): 
Emmanuel Bioteau, Pascal Glémain et Alexandru Dragan

Dynamiques de l’économie sociale en Corée du Sud

La Corée du Sud est un cas particulièrement intéressant pour qui s’intéresse à l’économie sociale : on y assiste, depuis une quinzaine d’années, à l’émergence d’un ensemble de concepts et de dispositifs juridiques successifs qui traduisent un intérêt pour l’entreprise sociale, les coopératives et, plus récemment, l’idée d’économie sociale dans une société faisant face à de nouveaux défis socioéconomiques et à un environnement politique renouvelé par l’entrée dans la démocratie à la fin des années 80. Le présent article revient en détail sur ce processus, montrant notamment qu’en même temps qu’ils gagnent en reconnaissance et en visibilité, ces différents concepts n’échappent pas au risque de récupération et de déformation.

 

Numéro de revue: 
332
Année de publication: 
2014
Auteur(s): 
Hyungsik Eum et Eric Bidet