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La récupération d’entreprise en Argentine et en Uruguay : syndicats et coopératives face à de nouveaux défis

Cet article s’intéresse au processus de récupération d’une entreprise par ses salariés sous la forme d’une coopérative de travail. Confrontés à la faillite de nombreuses entreprises dans un contexte de crise économique et sociale, l’Argentine et l’Uruguay ont vu se développer le phénomène, particulièrement à la fin des années 90. Si les travailleurs cherchent à sauver leur emploi, la nouvelle organisation implique pour eux de nouvelles responsabilités. Quant au mouvement syndical, sa position peut se révéler très différente d’un pays à l’autre. Basés sur une étude de cas et le recueil de témoignages, les résultats présentés ici montrent des situations contrastées entre l’Argentine et l’Uruguay. Entre défiance et soutien actif, dans le processus de récupération lui-même, puis dans la gestion de la coopérative, le rôle des syndicats fait l’objet d’une analyse approfondie. Si le succès de la récupération d’entreprise reste une gageure, il repose en partie sur une évolution des représentations individuelles et collectives des relations sociales.

Numéro de revue: 
305
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Marti J. P.

Coopérativisme, agriculture familiale et territoire : analyse de cas de coopératives au Brésil et en France

Dans le contexte de la mondialisation et de la flexibilisation de la production, le coopérativisme est-il capable de répondre aux exigences actuelles en termes d’organisation de travail et d’adéquation à la compétitivité des marchés ? Quels sont les impacts au niveau du renforcement du capital social et des effets levier pour les territoires locaux ? Ce sont les questions auxquelles tente de répondre cet article, à partir d’une analyse de cas de coopératives agricoles du Nord-Est brésilien et de la région française du Languedoc-Roussillon. Il apparaît que les coopératives agricoles sont soumises à des tensions communes dans les filières. Différentes stratégies entrepreneuriales adoptées aux niveaux interne et externe sont identifiées, telles que la recherche de partenariats, une démarche de certification ou la diversification de l’offre, montrant que le coopérativisme est à même de répondre aux défis de contextes économiques et sociaux bien distincts.

Numéro de revue: 
305
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Pires M. L.

Management, participation et santé des salariés : des médecins et des salariés parlent

La présence de pratiques participatives et l’ouverture de la direction de l’entreprise au dialogue social génèrent un climat qui n’est pas sans effet sur la santé des travailleurs. Si l’étude présentée ici a retenu le critère de la gouvernance effective de préférence au statut juridique de l’entreprise, il n’est pas surprenant qu’au titre des entreprises sélectionnées dans la catégorie des « participatives » figurent des Scop. L’article montre d’abord dans quelle mesure une gestion autoritaire des ressources humaines et un mauvais climat social ont un impact sur la santé des travailleurs, notamment dans le registre des pathologies à composante anxio-dépressive. La question de la reconnaissance apparaît, une fois de plus, centrale. Les auteurs s’attachent aussi à distinguer les particularismes des entreprises coopératives. Au-delà de progrès humains et sociaux suggérés, le poids économique d’enjeux minimes à l’échelle microéconomique de l’entreprise atteint une importance tout autre à l’échelle nationale. A condition que les professionnels de santé en saisissent la singularité, le secteur de l’économie sociale instituée peut s’avérer un bon révélateur pour l’orientation des politiques publiques dans un contexte de globalisation.

Numéro de revue: 
304
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Guiol P., Munoz J.

Quelle(s) responsabilité(s) pour les finances solidaires ?

L’idée de responsabilité sociale est associée à une notion d’éthique, qui formalise des valeurs, des normes, des repères au travail, liés au développement durable. En d’autres termes, cela signifie que toute organisation économique doit prendre en compte l’impact à la fois économique, social et environnemental de ses activités pour les rendre compatibles avec le développement durable. Interroger la responsabilité ne semble pas aller de soi ni chez les acteurs ni chez les théoriciens des finances solidaires, alors qu’elle est dominante dans le champ de l’investissement socialement responsable (ISR), c’est-à-dire des fonds éthiques et de l’activisme actionnarial. La responsabilité des finances solidaires contemporaines correspondrait-elle à celle de la finance socialement responsable, en introduisant des critères non financiers de gestion d’actifs, ou bien serait-elle « autre »? Les finances solidaires auraient-elles la responsabilité d’un développement socialement soutenable? Cet article interroge les différentes responsabilités exercées par les acteurs des finances solidaires en analysant les logiques d’action en présence, mais aussi les responsabilités attendues des formes modernes des finances solidaires.

Numéro de revue: 
304
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Taupin M.-T., Glémain P.

Une régulation de l’hybridation entre marchand et non-marchand : le cas des formes de production de logiciels libres

L’article s’intéresse aux communautés de production de logiciels libres, pour montrer la persistance de trois types de patrimoines articulés : communs, collectifs ou privés. Si le logiciel libre était à l’origine basé sur une production coopérative non marchande, son succès va provoquer une arrivée massive d’acteurs marchands. Les communautés vont chercher à pérenniser leurs valeurs de coopération et de partage du savoir, au travers de règles portées par des cadres juridiques et par la création d’associations. L’économie sociale apparaît alors comme un dispositif au coeur de la régulation économique du secteur, car elle met en forme des règles d’articulation du marchand et du non-marchand. Les auteurs constatent que ces régulations non seulement permettent la préservation et l’extension du patrimoine commun que constituent les logiciels libres, mais aussi influent sur l’ensemble du marché des logiciels, libres ou non, en obligeant les acteurs lucratifs à se repositionner et à faire évoluer leurs stratégies pour y intégrer une part de non-marchand.

Numéro de revue: 
304
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Perret F., Nieddu M.

Le dirigeant d’association est-il soumis à un régime spécifique de responsabilité ?

Face au silence de la loi de 1901, le recours aux règles et aux techniques du droit des sociétés se révèle opportun, car, outre l’apport de solutions déjà éprouvées en droit des sociétés, il conduit à une atténuation importante de la responsabilité des dirigeants. La transposition ou l’application subsidiaire du droit des sociétés aux associations assure l’évolution du droit des associations sans pour autant modifier ou réformer le texte de la loi de 1901, ce dont on peut se réjouir face à la frénésie réformiste des législateurs. Pourtant, l’article montre qu’il conviendrait de réexaminer l’ensemble de la responsabilité des dirigeants d’association, qui, sur de nombreux points, a été alignée purement et simplement sur celle des dirigeants de société. De réforme en réforme des procédures collectives, le législateur a supprimé toute référence à l’activité économique dans les conditions d’application des textes aux personnes morales de droit privé, ce qui conduit aujourd’hui à traiter sur un plan équivalent le dirigeant bénévole d’une association et le dirigeant rémunéré de société, tant sur le plan de la responsabilité pécuniaire que sur celui des sanctions civiles et pénales.

Numéro de revue: 
304
Année de publication: 
2007
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PDF icon 304_013026.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Henaff G.

Mesure des performances sociales : les implications pour le secteur de la microfinance

Le secteur de la microfinance, fort de ses succès et de la médiatisation qui a accompagné l’Année internationale du microcrédit en 2005 et le prix Nobel de la paix en 2006, est amené à croître. Mais le contexte général suscite de nombreuses interrogations sur l’évolution du secteur : développement des approches « commerciales », renforcement de l’investissement privé et émergence de partenariats bancaires, alors que sa contribution « réelle » à un ensemble d’objectifs sociétaux tels que la lutte contre la pauvreté, le développement local ou la réduction des inégalités sociales fait toujours débat. Comment les institutions de la microfinance définissent-elles leur mission sociale et comment la mettent-elles en pratique ? L’article présente une initiative sur la mesure des performances sociales, animée par le réseau Cerise, et identifie les enjeux soulevés par ce type de démarche. De leur prise en compte dépend la valorisation des démarches d’évaluation des performances sociales au profit d’un renforcement de l’action sociale et sociétale de la microfinance.

Numéro de revue: 
304
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Lapenu C., Doligez F.

L’organisation militante

Cet article porte sur les associations qui cherchent à concilier l’esprit militant et les normes gestionnaires. Les associations dites gestionnaires, dont l’objectif principal consiste à produire des richesses sociales, forment des structures productives originales entre privatisation des risques et socialisation des résultats. L’auteur montre que la production de sens est une activité de gestionnaire ; en effet, l’agent associatif mène une action délibérée et organisée sur la dimension immatérielle des biens ou services qu’il produit, tout autant que sur leur dimension tangible. Sont ensuite identifiées les différentes trajectoires qui peuvent être suivies par l’organisation, selon la façon dont elle gère la tension entre son développement économique et le développement de son projet social. L’organisation associative qui recherche la meilleure combinaison productive est conduite à développer des dispositifs de gestion du sens, qui vont favoriser l’apparition d’une « fabrique de sens ». En s’appuyant sur l’exemple des Restos du coeur, l’article décrit ainsi une nouvelle forme d’organisation, sous le qualificatif générique d’organisation militante.

Numéro de revue: 
303
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Rousseau F.

Fondements éthiques et posture épistémologique de la recherche en économie sociale

L’économie sociale est désormais en passe d’être reconnue comme un mouvement d’entreprises originales. Plus largement, elle représente un mouvement social qui articule un mouvement de pensée et un mouvement d’entreprise, le second trouvant dans le premier un lieu d’inspiration et de modélisation de ses aspirations alternatives. Le mouvement de pensée qui la définit est irréductible à la fois à la tradition de pensée fonctionnaliste centrée sur la grande organisation et la société de capitaux et à la tradition de pensée critique qui fait de la lutte des classes et de la prise de pouvoir de l’Etat le moteur du changement social. L’objet central de l’économie sociale est le groupement de personnes, simultanément pensé comme lieu de production ou/et de distribution, lieu d’éducation et lieu d’un changement social non-violent. La recherche en économie sociale est, depuis près de deux siècles, produite par des acteurs qui s’approprient les outils de la recherche, s’impliquent dans des recherches-actions, confrontent leur pensée à la réalité économique et sociale par le biais d’expérimentations et construisent ainsi, par l’autoformation et l’innovation entrepreneuriale, des parcours d’émancipation uniques. Leurs travaux constituent une tradition de pensée à part entière. Ils permettent à des savoirs expérientiels inédits d’accéder au statut de connaissances transmissibles.

Numéro de revue: 
303
Année de publication: 
2007
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PDF icon 303_067082.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Draperi J.-F.

Les monnaies sociales : dynamique et logiques des dispositifs

Comment expliquer que les dispositifs dits de monnaies sociales connaissent actuellement une dynamique d’extension inédite sur le plan historique ? Ce texte dégage trois principaux motifs qui font l’objet d’une analyse : d’abord, la localisation des transactions au sein d’un espace local ; ensuite, la dynamisation des échanges au bénéfice des populations ; enfin, la transformation des pratiques et des représentations de l’échange (motif qui justifie pleinement la dimension « sociale » de ces dispositifs). Ces dispositifs se raccrochent à la dynamique de l’économie sociale et solidaire à la fois dans leurs fondements historiques, qui plongent dans des doctrines socialistes au XIXe siècle et au tournant du XXe siècle (Owen et Gesell principalement), dans la mobilisation de statuts (le plus souvent associatifs et parfois en lien avec des coopératives bancaires) et, surtout, dans les principes qui, aujourd’hui, les fondent.

Numéro de revue: 
303
Année de publication: 
2007
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PDF icon 303_030043.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Blanc J.