Parti de Gauche

Projet de loi Economie Sociale et Solidaire : le compte n’y est pas pour le Parti de Gauche

Vient de s’ouvrir au Sénat le débat sur le projet de Loi Hamon en faveur de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Celui-ci a le mérite de donner un coup de projecteur sur les pratiques de ce secteur alternatif de l’économie.Mais, sous prétexte de soutenir l’ESS, ce projet de loi cantonne celle-ci principalement à l’action sociale et à l’insertion ; elle ouvre la porte à des SARL ordinaires qui s’engageraient sur une “charte” au contenu très vague, légitimant ainsi les acteurs du social business, qui font de la pauvreté une niche de marché; elle n’offre pas de droit de préemption aux salariés pour la reprise en coopérative de leur entreprise en passe d’être cédée ; au nom de la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée », elle entérine de fait le cadre de la compétition libérale entre les mutuelles ; elle fait l’impasse totale sur le fonctionnement des mutuelles et des associations, dans lesquelles les salariés n’ont souvent pas plus de droits que dans n’importe quelle autre entreprise du secteur privé.

Contribution de la commission nationale ESS du Parti de gauche: " Les alternatives concrètes, laboratoire de l'écosocialisme"

En préparation au 3e congrès du Parti de Gauche, les membres de la commission ESS se sont fendus d'une contribution 3e congrès du Parti de Gauche (22-23-24 mars 2013,  Bordeaux).

Marx nous a enseigné que l’aliénation économique est la source de toutes les aliénations (religieuse, politique, sociale) ; que lesystème économique (le mode de production et les rapports sociaux qui en découlent) est la base réelle sur laquelle s’élèvent la superstructure juridique et politique, la vie sociale et intellectuelle. Attendre de la prise du pouvoir politique une solution à l’exploitation du travail nous semble dès lors similaire au fait de renvoyer la résolution des conflits entre les sexes après la révolution. Les socialistes utopiques et les libertaires ont mis l'accent sur la nécessaire radicalisation de la démocratie à tous les niveaux. Les écologistes radicaux, à travers la plume d'André Gorz, ont insisté, un siècle plus tard, sur l'articulation entre sortie du capitalisme et sortie du productivisme, dans un contexte de finitude des ressources de la planète.  La Révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux passe nécessairement par la démocratisation de l’économie et la planification écologique, outil essentiel de la prise en compte de la finalité de la production, pour en finir avec la politique de l'offre et revendiquer celle de la demande et de la satisfaction des besoins, dans une démarche d'intérêt général.