Rencontres du RIUESS "Le développement territorial à la lumière de l’ESS"
24-26 mai : Avignon et Arles. XXIIe Rencontres du RIUESS sur le thème "Le développement territorial à la lumière de l’ESS".
riuess.org/rencontres-riuess
24-26 mai : Avignon et Arles. XXIIe Rencontres du RIUESS sur le thème "Le développement territorial à la lumière de l’ESS".
riuess.org/rencontres-riuess
7-9 juin : Göteborg (Suède). Conférence de l’Union Européenne 2023 sur l’économie sociale.
4-6 juillet : Séoul (Corée du Sud). 9e Conférence internationale de recherche du CIRIEC international.
https://www.ciriec.uliege.be/event-ciriec/
19-21 juillet : Conférence internationale CIRIEC Costa Rica. « The Social Economy in the development of Latin American societies”. https://ciriec.uned.ac.cr/es/congresos/2023
La compréhension des transformations du rôle et de la place de l’économie sociale et solidaire (ESS) dans les mutations actuelles nécessite un double changement de regard. Il s’agit, d’une part, de combiner une approche de la crise actuelle appréhendée comme une crise conjoncturelle et une approche la considérant comme structurelle et, d’autre part, d’enrichir l’analyse traditionnelle de l’entreprise de l’économie sociale et solidaire (EESS) comme la combinaison d’une association et d’une entreprise par une approche institutionnaliste. Cette dernière, à caractère englobant, permet d’inscrire l’EESS comme une construction sociale, productrice de valeurs, de normes et de règles spécifiques, et donc comme un acteur du mode de régulation socio-économique.
Cet article a pour objectif de renouveler l’analyse des pratiques de solidarité organisationnelle, en s’intéressant à celles que les organisations de l’ESS ont pu activer avec l’ensemble de leurs parties prenantes pendant le premier confinement lié au Covid-19. En s’appuyant sur une enquête exploratoire auprès de 24 organisations de l’ESS, les auteur.es examinent ces pratiques de solidarité via un cadre d’analyse ancré dans la théorie de l’économie plurielle. Finalement, cet article propose une approche éco-systémique des pratiques de solidarité, à partir de l’étude des proximités entre parties prenantes et le recours à la métaphore du cycle de l’eau.
L’économie sociale, en Belgique comme ailleurs en Europe, s’enracine historiquement dans les organisations de travailleurs autonomes (mutualités, coopératives) qui, les premières, ont exprimé des préoccupations sociales à l’égard du capitalisme débridé du XIXe siècle, peu soucieux de celles et ceux qui peinaient toujours plus à suivre le mouvement. Nous retrouvons aujourd’hui cette même préoccupation au sein des entreprises sociales qui relient l’engagement social (et l’emploi) à la durabilité et aux objectifs environnementaux. Parfois avec un clin d’œil adressé non seulement au passé idéologique de l’économie sociale (pharmacies coopératives ou sociétés coopératives d’assurance, …), mais également à de nouveaux groupes au sein de notre société (réfugiés, personnes handicapées, …) qui risquent à nouveau d’être laissés pour compte.
Dans la continuité des études qui montrent depuis plus de dix ans la soumission des organisations de l’ESS à la pression croissante des régulations néolibérales, cette étude conduit une analyse globale, voire sociétale, de ces évolutions dans les secteurs de la petite enfance et du grand âge. Les résultats d’une enquête exploratoire menée auprès des directions de 23 établissements montrent un positionnement variable des organisations de l’ESS sur plusieurs plans : la place de la concurrence, la gouvernance, l’accessibilité, la qualité des services ou encore les conditions de travail. Enfin, cette étude, dans le creux des entretiens ou par défaut, dégage une piste pour une autre régulation de la petite enfance et du grand âge, fondée non sur la pression financière mais sur la coopération entre ESS et pouvoirs publics dans les territoires.
Jean Gatel. Paris, Libre & Solidaire, 2022, 144 pages
Timothée Duverger, coll. « Repères », La Découverte, 2023, 127 pages.