Économie sociale

Jean Gadrey, les biens communs et l'ESS

Une très intéressante journée sur l’économie sociale et solidaire a été organisée à Lille le 21 novembre dernier, avec des chercheurs, des étudiants, des élus et des acteurs régionaux et nationaux de l’ESS. Une table ronde portait sur l’éventualité de mettre la notion de biens communs au service de l’ESS et de ses réflexions sur sa propre « utilité sociale ». Jean Gadrey résume sa communication  (version longue)

L'économie collaborative est-elle solidaire?

Covoiturage (Blablacar, Carpooling…) autopartage (Buzzcar, Deways, Oui-Car), location d'appartements (Airbnb…), mutualisation de machines à laver (La Machine du Voisin) achat groupé de productions agricoles locales (La Ruche qui dit oui), financement participatif de concerts ou autres projets artistiques au Nord (MyMajor-Company, Ulule, KissKissBankBank), microcrédits accordés à de petits projets au Sud (Babyloan, Bluebees)… Sous ses multiples facettes, l'économie collaborative est en plein boum. D'après le cabinet Accenture, elle pèserait 350 milliards de dollars (266,4 milliards d'euros) en 2013. Coopérative par définition, cette « économie de l'accès » permet en outre à chacun de profiter de services qu'il n'aurait pas nécessairement les moyens de s'offrir individuellement et de créer du lien social au sein des communautés qui la composent… Cela en fait-il pour autant une composante de l'économie sociale et solidaire ?

"Un parcours, Un engagement", soirée CJDES autour de François Soulage, 5 décembre, Paris

Président du Secours Catholique, François Soulage contribue activement depuis les années 70 à la reconnaissance et au développement de l’économie sociale et solidaire. Depuis son engagement citoyen pendant son adolescence, François Soulage n’a cessé de se mobiliser pour une société plus juste, combat qui l’a mené des couloirs ministériels à l’engagement associatif de terrain. Ancien secrétaire général du CJDES, François Soulage reviendra sur son parcours et son engagement lors d’une soirée d’échanges le 5 décembre prochain à l'Atelier Idf.

L’évaluation de l’apport de l'ESS, Rapport de mission à M. B. Hamon, par Ph. Frémeaux

Ce rapport se divise en trois chapitres. Le premier revient sur les critiques adressées aujourd’hui au PIB et développe en quoi les organisations de l’ESS, parce qu’elles affirment être d’abord au service de leurs adhérents, sociétaires ou associés, et être soucieuses des relations sociales en leur sein, ne peuvent que militer en faveur du développement d’autres indicateurs permettant de mieux évaluer la relation entre activité économique et bien-être social. Le second prend acte de la définition de l’ESS apportée par le projet de Loi-cadre qui sera débattu au Parlement cet automne. Sur ces bases, elle liste une série de travaux statistiques qui permettraient de mieux connaître le champ de l’ESS et d’identifier ses spécificités. Le troisième s’interroge sur les méthodes qui permettent d’évaluer l’utilité sociale des organisations de l’ESS, et notamment celles qui bénéficient de fonds publics.

"Pour définir l’ESS, la loi a davantage écouté la pensée des écoles de commerce que les économistes"

Une tribune d'Hervé Defalvard pour la Chaire ESS de Marne-la-Vallée  [...] "Pour définir l’ESS, la loi a davantage écouté les chefs d’entreprise et la pensée des écoles de commerce que les économistes. Il en résulte un réductionnisme qui fait de l’ESS un autre mode d’entreprendre et non une autre économie. Ce biais tient moins d’ailleurs à un parti pris des concepteurs de la loi que de l’inintérêt des économistes pour l’ESS (voir l’étude de Ph. Frémeaux, 2013), qui explique ce rendez-vous manqué. Une économie, quelle qu’elle soit d’ailleurs, ne peut pas être définie par ses seules organisations productives.