crise

L'ESS en Ecosse: le gouvernement investit des centaines de millions... pour réduire les déficits publics

L’Écosse est un cas à part dans le Royaume-Uni. Bien qu’utilisant le terme générique de tiers secteur, le gouvernement utilise aussi la terminologie économie sociale. Il s’en sert pour caractériser l’activité économique du tiers secteur écossais qui regroupe associations (charities et organisations locales ou communautaires et religieuses), mutuelles, coopératives et les entreprises sociales. Deuxième particularité : depuis 2009, le développement des partenariats entre organisations du tiers secteur et autorités locales est conçu comme une priorité par le gouvernement écossais dans une perspective de lutte contre les déficits publics. Un article de Philippe Chibani-Jacquot pour l'ESS en Région

Economie et société, pistes de sortie de crise

Louis Favreau et Ernesto Molina. Presses de l’université du Québec, 2011.

Ce petit livre, « fruit d’une collaboration autonome de deux chercheurs avec le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité » (4e de couverture), s’inscrit dans le prolongement de la conférence internationale qui s’est tenue en septembre 2010 à Lévis (voir « Actualité », Recma, n° 318, octobre 2010). Le titre est en fait assez peu explicite sur le contenu de cet ouvrage, qui met surtout l’accent sur la capacité des coopératives, et plus spécialement des nouvelles formes coopératives, à « transformer à des degrés divers un modèle fondé uniquement sur les lois du marché et de la régulation publique » (p. 10). Il s’agit en d’autres termes de montrer qu’à côté du binôme régulation libérale-régulation publique, il existe une régulation citoyenne qui est nécessaire pour ré-encastrer l’économie dans la société, comme dirait Polanyi. La différence et les vertus de cette forme de régulation alternative tiennent au fait qu’au contraire des deux autres, qui relèvent d’un processus top-down – que celui-ci descende des hautes sphères de l’Etat ou de celles du marché (et du capitalisme financier) –, cette régulation citoyenne implique un processus bottom-up qui repose sur les communautés, sur le local, et qui fait des citoyens des coproducteurs et non plus des usagers ou des consommateurs (tableau p. 80).

L’économie sociale et solidaire face à la crise: simple résistance ou participation au changement?

La compréhension des transformations du rôle et de la place de l’économie sociale et solidaire (ESS) dans les mutations actuelles nécessite un double changement de regard. Il s’agit, d’une part, de combiner une approche de la crise actuelle appréhendée comme une crise conjoncturelle et une approche la considérant comme structurelle et, d’autre part, d’enrichir l’analyse traditionnelle de l’entreprise de l’économie sociale et solidaire (EESS) comme la combinaison d’une association et d’une entreprise par une approche institutionnaliste. Cette dernière, à caractère englobant, permet d’inscrire l’EESS comme une construction sociale, productrice de valeurs, de normes et de règles spécifiques, et donc comme un acteur du mode de régulation socio-économique.

Numéro de revue: 
325
Année de publication: 
2012
Fichier attachéTaille
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Auteur(s): 
Danièle Demoustier et Gabriel Colletis

Réindustrialiser les territoires... chiche! Par Genevièvre Gaillard, Gérard Andreck, Marc Desforges et Frédéric Gilli

Le chômage augmente, les grands groupes préparent des réductions d'effectifs, la consommation baisse... Malgré ces annonces déprimantes il est possible de réindustrialiser. Première bonne nouvelle : il y a beaucoup d'argent disponible ! Faute d'avoir confiance en l'avenir, les Français sont précautionneux : le taux d'épargne atteint 17% des revenus, niveau record. Par rapport aux dernières années, voilà 25 milliards d'euros disponibles en plus pour les investissements. Faisons en sorte que cet argent profite au pays. Deuxième bonne nouvelle : beaucoup d'épargnants seraient heureux que leur argent soit investi dans leurs territoires et certains acteurs financiers sont prêts à jouer le jeu. Proches des gens, des territoires et des entrepreneurs, les banques mutualistes et mutuelles d'assurance peuvent être les "pionniers" de cette réorientation. D'abord leurs liens avec l'économie sociale et solidaire les rendent sensibles aux modèles décentralisés. Ensuite l'organisation de leur capital les soustrait aux contraintes de rentabilité des banques cotées. Ils sont très capables d'accompagner le développement à moyen-terme des territoires et des entreprises locales.Troisième bonne nouvelle : le tissu des PME locales est un relais durable de croissance.

"Pourquoi l’oligarchie financière ne veut pas de l’économie sociale ?" une interview de J.-Ph. Milésy

Les ravages du capitalisme financier remettent au goût du jour « l’économie sociale ». L’idée de créer des sociétés coopératives, où l’actionnaire ne prédomine plus, se répand de nouveau parmi les salariés. Les associations rassemblant consommateurs et producteurs se multiplient pour contourner les grands groupes. Les banques éthiques suscitent un regain d’intérêt… D’où vient cette « économie sociale » ? Peut-elle constituer une alternative au système économique actuel ? Entretien de BASTA !, conduit par Yvan du Roy, avec Jean-Philippe Milesy, délégué général de la coopérative Rencontres sociales.

Les mutuelles du Gema ont massivement investi dans les dettes françaises

La perte du triple A, dont les effets semblent encore difficiles à percevoir, vient questionner le monde des mutuelles d'assurance sur leurs investissements. «Les grandes mutuelles ont traditionnellement toujours investi en dette française », rappelle Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Gema. «Les titres de la dette d’Etat ont toujours été considérés comme un placement sans risque, rassurant, et qui correspondait bien au modèle de l’entreprise mutuelle. ». Ainsi, «au minimum un tiers des investissements des mutuelles du Gema sont en OAT.