changement social

Eléments pour une théorie de l’ESS : les cas du Brésil et de la France

Cet article analyse les différentes conceptualisations de l’économie sociale et solidaire (ESS) issues des milieux académiques brésilien et français, et plus particulièrement la manière dont elles appréhendent la place de l’ESS dans la société et le changement social. L’objectif est d’identifier les divergences et les similitudes à travers une comparaison des débats théoriques dans les deux pays. Du côté brésilien, les principaux auteurs mettent en avant l’autogestion comme principe entrant en contradiction avec le reste de la société. Cependant, le rôle de l’Etat apparaît important pour le développement de ce secteur. Du côté français, c’est à la fois l’autonomie et le rôle de l’Etat qui sont valorisés. La synthèse met en évidence la contribution des conceptualisations propres à chaque pays dans l’élaboration d’un nouveau modèle culturel au sens où l’entend Alain Touraine.

Numéro de revue: 
336
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Magali Zimmer et Carolina Orquiza Cherfem

"L'ESS vue par les économistes" : à quoi joue Philippe Frémeaux? La réponse du Labo de l'ESS

Demande Colas Amblard  : "Dans une note de synthèse réalisée en janvier 2013, Philippe Frémeaux (Editorialiste à la Revue Alternatives économiques) s’attache à « évaluer la connaissance de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) d’un ensemble d’économistes reconnus dans le champ académique et actifs dans le débat social ». Si les résultats de cette enquête sont sans surprise, la méthode suivie interpelle : que peut-on en effet attendre d’une enquête dont son auteur reconnaît lui-même avoir interrogé des universitaires et chercheurs ne disposant d’aucune connaissance approfondie sur l’ESS ? Pourtant intitulée « Les économistes interrogent l’économie sociale et solidaire », cette note de synthèse réalisée pour le compte du Labo-ESS (avec le soutien de la Caisse des dépôts et consignations) constitue un véritable « pavé dans la mare » au moment précis où des négociations sont en cours pour finaliser le futur projet de loi d’ESS en France. Certes, il est peu probable que cette analyse ait une quelconque résonance. Néanmoins, l’ « idéologie » qu’elle sous-tend inquiète et apparaît bien peu en phase avec les espoirs que ce projet de loi suscite chez bon nombre de nos concitoyens."

Les nouveaux modèles d’économie sociale au Venezuela (une réponse au capitalisme rentier ?)

Forte d’un recensement de plus de 250 000 coopératives au second semestre 2009, l’économie vénézuélienne est actuellement en pleine métamorphose, expérimentant de nouveaux modèles de production au service de la collectivité. Les travaux consacrés à la coopération et à l’économie sociale, promue par une politique volontaire, y sont en pleine ébullition. 

Fondements éthiques et posture épistémologique de la recherche en économie sociale

L’économie sociale est désormais en passe d’être reconnue comme un mouvement d’entreprises originales. Plus largement, elle représente un mouvement social qui articule un mouvement de pensée et un mouvement d’entreprise, le second trouvant dans le premier un lieu d’inspiration et de modélisation de ses aspirations alternatives. Le mouvement de pensée qui la définit est irréductible à la fois à la tradition de pensée fonctionnaliste centrée sur la grande organisation et la société de capitaux et à la tradition de pensée critique qui fait de la lutte des classes et de la prise de pouvoir de l’Etat le moteur du changement social. L’objet central de l’économie sociale est le groupement de personnes, simultanément pensé comme lieu de production ou/et de distribution, lieu d’éducation et lieu d’un changement social non-violent. La recherche en économie sociale est, depuis près de deux siècles, produite par des acteurs qui s’approprient les outils de la recherche, s’impliquent dans des recherches-actions, confrontent leur pensée à la réalité économique et sociale par le biais d’expérimentations et construisent ainsi, par l’autoformation et l’innovation entrepreneuriale, des parcours d’émancipation uniques. Leurs travaux constituent une tradition de pensée à part entière. Ils permettent à des savoirs expérientiels inédits d’accéder au statut de connaissances transmissibles.

Numéro de revue: 
303
Année de publication: 
2007
Fichier attachéTaille
PDF icon 303_067082.pdf195.31 Ko
Auteur(s): 
Draperi J.-F.