Petit manuel critique des théories économiques
Liêm Hoang-Ngoc, Éditions La Dispute, 2022, 260 pages
Liêm Hoang-Ngoc, Éditions La Dispute, 2022, 260 pages
Robert Boyer, Éditions Les Petits Matins, 2023, 119 pages.
Erik Olin Wright, traduit par Vincent Farnea et João Alexandre Peschanski, La Découverte, 2017, 613 p.
Les projets de reprise d’entreprise par les salariés se multiplient, alors que la coopérative de travail a été longtemps ignorée par le mouvement ouvrier. Cette évolution correspond à une aspiration nouvelle des salariés et participe à la construction d’un projet politique. Benoît borrits invite à ne pas se contenter de regarder ce mouvement avec sympathie mais à se saisir de sa portée transformatrice (Cerise n°211, 28 mars 2014)
Les positions de Marx sur les coopératives de production sont bien renseignées. Selon l’économiste, bien qu’elles dépassent la division en deux classes de l’organisation capitaliste, elles ne supplantent pas le capitalisme en tant que forme politique. Sur la base des études disponibles, le présent article rappelle dans une première partie les positions de Marx sur les plans doctrinal et pragmatique. La deuxième partie aborde la théorie de la valeur, afin de traiter la question du projet politique des coopératives : béquille du capitalisme ou dépassement de ce dernier. Si Marx traite cette question en évoquant une réunion d’hommes libres avec un plan concerté, la théorie de l’équilibre général avec des firmes autogérées est ici mobilisée. C’est en effet au niveau de l’ensemble de l’économie, de l’économie comme société, que les rouages de la valeur font la différence, en tombant soit du côté « du marché du travail », soit de celui d’une valeur qui répond à des normes éthiques. En conclusion, quelques enseignements de Marx aident à éclairer la question actuelle de l’économie sociale et solidaire comme projet politique.
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Pierre Cours-Salies, professeur de sociologie, et Pierre Zarka, ancien directeur de L’Humanité, publient et présentent Propriété et expropriations - Des coopératives à l’autogestion généralisée, un recueil de textes de Karl Marx et Friedrich Engels. A lire, l'excellent entretien sur Médiapart.
Si ce numéro ne comporte pas de dossier, un fil conducteur traverse ces varias : la Revue de la régulation y renoue avec quelques grandes discussions et thématiques au cœur de la théorie de la régulation. C’est notamment le cas des thèmes structurants de la valeur et du développement durable, mais aussi du dialogue avec des courants ou auteurs proches. A lire notamment, la note de lecture de lecture de Thomas Lamarche sur Limits of Regulation de S. Mavroudeas, qui revient entre autres sur les relations entre théories de la régulation et schèmes d'analyses marxistes, ainsi que la note de Richard Sobel sur le passionnant Etat social Pour sortir du chaos néolibéral, de Christophe Rameaux (pour qui « L’État social n’englobe pas toutes les politiques à visée sociale. Qui dit social ne dit pas nécessairement public. Le social relève aussi d’initiatives privées. C’est le cas pour l’économie sociale (association, mutuelles, coopératives et fondations). »)
Jean-François Draperi. Ed. Repas, collection « Pratiques utopiques », 2008.
L’économie sociale et solidaire, ensemble des groupes, des entreprises et des organisations dont la finalité est de répondre à des besoins humains collectifs et qui adoptent un fonctionnement démocratique, est-elle une utopie, une alternative, une réforme ? Comme tout projet, le projet d’économie sociale et solidaire comprend une phase de conception et une phase de réalisation. Dans sa conception, ce projet constitue une utopie alternative, distincte de l’utopie marxiste. Dans sa réalisation, la capacité à promouvoir les pratiques coopératives dans le plus grand champ possible d’actions révèle la dimension alternative de l’économie sociale et solidaire. Pour élargir ce champ, il est nécessaire de repenser le sens de la coopération et de relier le sens spécifique défini par l’économie sociale au sens commun repris dans la recherche universitaire classique. Face au risque de banalisation, l’économie sociale se donne des règles de fonctionnement originales aussi bien socio-économiques que juridiques. Cette régulation coopérative est questionnée en permanence et résulte d’un apprentissage mutuel.
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Cette réflexion tente de systématiser la conception analytique que l’on se fait des termes d’échange et de réciprocité. De cette reconstruction se dégage notamment l’importance de distinguer deux éléments. D’une part, les niveaux de société auxquels se réfèrent les concepts de réciprocité et d’échange, à savoir le niveau microsociologique des relations entre les personnes ou celui de l’action et de l’interprétation collective. D’autre part, le type de rationalité qui induit l’échange ou l’acte réciproque. L’analyse met ainsi en évidence que c’est au niveau sociétal de production d’une solidarité impersonnelle qu’il conviendrait de mener davantage de recherches théoriques et empiriques.
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