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Quelles évolutions de la raison d’être des coopératives agricoles françaises ? Regard historique sur un construit social

Cet article propose une mise en perspective historique des évolutions de la raison d’être des coopératives agricoles françaises. Les auteurs montrent que celles-ci, au fil de leur histoire, ont transformé leurs missions et services essentiels en fonction des attentes et des défis qui s’exprimaient dans leur environnement socio-économique. Ils détaillent également les principales ruptures, dans la conception de cette raison d’être, qui jalonnent le parcours de la coopération agricole française et conduisent aux tensions et remises en question contemporaines. En montrant comment s’organisele travail de définition de la raison d’être, cet article apporte un éclairage original sur l’émergence, avec l’épidémie de Covid-19, de nouveaux défis agricoles et alimentaires qui questionnent à nouveau les services et missions de base des coopératives agricoles.

 

Numéro de revue: 
358
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Bertrand Valiorgue, Emilie Bourlier-Bargues, Xavier Hollandts

La résilience de l’écosystème des monnaies locales en France face à la transition numérique

En moins de dix ans, les monnaies locales complémentaires se sont multipliées en France et un écosystème dynamique s’est constitué. Alors que la quasi-totalité d’entre elles se sont développées avec la mise en circulation de monnaie papier, on observe aujourd’hui un passage accéléré vers la forme numérique. L’article précise les enjeux de cette transition et discute les relations de concurrence/complémentarité entre monnaies locales et cryptomonnaies dans le contexte français, marqué depuis quelques années par l’irruption des acteurs de la FinTech. En dépit d’une logique de rendement croissant induit par l’adoption de solutions technologiques qui ne sont pas neutres, l’écosystème des monnaies locales en France s’avère être suffisamment résilient pour surmonter les risques liés à l’intervention de ces acteurs extérieurs animés par une logique financière.

 

Numéro de revue: 
358
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Yannick Lung, Matthieu Montalban

Facteurs d’implantation de l’ESS dans les territoires : proposition pour une nouvelle modélisation

En France, de nombreux travaux permettent de mesurer le poids de l’économie sociale et solidaire (ESS) à différentes échelles territoriales. Ils sont issus de deux  traditions : l’une fondée sur des statistiques descriptives (s’appuyant sur un périmètre de l’ESS et une méthodologie quantitative stabilisée), l’autre basée sur des données qualitatives afin de mieux comprendre les facteurs explicatifs de ce poids (historiques, géographiques, socio-économiques, etc.). Les défis méthodologiques
posés par l’étude du poids et surtout du rôle de l’ESS dans le développement territorial persistent, et les travaux sur les facteurs d’implantation géographique des organisations de l’ESS restent à approfondir. Cet article propose un modèle statistique permettant d’étudier ces relations entre caractéristiques socio-économiques d’un territoire et implantation de l’ESS.

 

Numéro de revue: 
358
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Amélie Artis, Benjamin Roger, Damien Rousselière

Facteurs d’implantation de l’ESS dans les territoires : proposition pour une nouvelle modélisation

En France, de nombreux travaux permettent de mesurer le poids de l’économie sociale et solidaire (ESS) à différentes échelles territoriales. Ils sont issus de deux  traditions : l’une fondée sur des statistiques descriptives (s’appuyant sur un périmètre de l’ESS et une méthodologie quantitative stabilisée), l’autre basée sur des données qualitatives afin de mieux comprendre les facteurs explicatifs de ce poids (historiques, géographiques, socio-économiques, etc.). Les défis méthodologiques
posés par l’étude du poids et surtout du rôle de l’ESS dans le développement territorial persistent, et les travaux sur les facteurs d’implantation géographique des organisations de l’ESS restent à approfondir. Cet article propose un modèle statistique permettant d’étudier ces relations entre caractéristiques socio-économiques d’un territoire et implantation de l’ESS.

 

Numéro de revue: 
358
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Amélie Artis, Benjamin Roger, Damien Rousselière

Des coopératives de travail du XIX e siècle aux CAE et aux Scic : les coopératives comme espace méso critique

Les coopératives, par leur modèle et leur fonctionnement, assurent une fonction critique à l’égard des dynamiques économiques dominantes, fonction qui les  constitue en espace méso, c’est-à-dire différencié du régime capitaliste au sein duquel elles sont pourtant insérées. Pour analyser les canaux par lesquels s’effectue  cette différenciation, les auteurs s’appuient sur la théorie ainsi que sur l’étude des coopératives de travail au XIX e siècle, puis celle des Scic et des CAE pour la période  contemporaine. Après avoir rappelé les dynamiques à l’œuvre entre l’espace méso coopératif et le régime capitaliste, ils montrent comment la fonction critique des coopératives peut constituer un espace méso critique de sortie de crise aujourd’hui.

 

Numéro de revue: 
358
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Catherine Bodet, Thomas Lamarche

Les inégalités de pouvoir au sein des coopératives de femmes au Maroc

Cette étude s’appuie sur une enquête qualitative réalisée auprès d’une quarantaine de femmes membres d’une dizaine de coopératives au Maroc. À partir d’une perspective sociologique, l’auteur analyse la régression de l’esprit solidaire au sein des coopératives féminines et montre comment les tensions entre esprit coopératif et utilitarisme peuvent influer sur le partage du pouvoir. Confrontées à la pression du marché, les coopératives sont amenées à choisir des dirigeantes disposant d’un capital culturel, relationnel et économique qui facilite le développement de leurs compétences. Puis l’investissement de ces dirigeantes et les efforts qu’elles déploient pour gérer la coopérative tendent à légitimer le renforcement de leur pouvoir au sein de la structure et à servir leur intérêt personnel plutôt que l’intérêt collectif.

 

Numéro de revue: 
358
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Saâdeddine Igamane

Socio-métabolisme du capital et agriculture cubaine de 1960 au début des années 1990

Cet article examine les principales transformations de l’agriculture à Cuba depuis la révolution de 1959 jusqu’à la « Période spéciale » au début des années 1990. L’auteure souligne les contradictions entre le projet socialiste et les choix opérés dans la politique de développement agricole. S’appuyant sur les travaux d’István Mészáros sur le « socio-métabolisme » du capital, elle cherche à identifier les limites d’une projection socialiste centrée essentiellement sur l’abolition de la propriété  privée des moyens de production et la redistribution plus égalitaire des richesses produites, sans transformation radicale du mode de production hérité du système capitaliste. L’analyse met ainsi en lumière, au travers de l’expérience du secteur agricole cubain, les paradoxes et les difficultés du dépassement de la logique du capital.

 

Numéro de revue: 
358
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Ingrid Hanon

Mutualité et capitalisme entre 1789 et 1947 : de la subversion à l’intégration

Cet article propose une relecture de l’histoire économique de la mutualité entre 1789 et 1947 au prisme de son rapport au capitalisme. Alors que, de la Révolution française à la Commune de Paris, la mutualité est une institution ambiguë, entre subversion et intégration au capitalisme, à partir de 1871, elle s’insère largement dans le capitalisme. C’est à cette période que se séparent mutualisme et syndicalisme. Toute la finesse de la réglementation de l’État sous le Second Empire et la IIIe République est d’essayer d’intégrer la mutualité pour la vider de son contenu contestataire. Contrairement aux interprétations classiques, on peut alors dire que la Sécurité sociale de 1945 n’est pas la revanche des syndicalistes sur les mutualistes, mais celle d’une certaine forme de la mutualité sur une autre.

 

Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Nicolas Da Silva

Le rôle de la loi du 31 décembre 1989 dans la construction du marché de l’assurance maladie complémentaire

Cet article propose une analyse de la réforme du champ de la prévoyance complémentaire dans les années 1980. Avant la promulgation de la loi Évin du 31 décembre 1989, trois opérateurs (les mutuelles, les institutions de prévoyance et les sociétés d’assurances) interviennent de façon quasi monopolistique sur des marchés distincts. Alors que l’objectif du législateur est d’encadrer le fonctionnement du secteur, la loi va en modifier le fragile équilibre en accélérant l’émergence de comportements marchands. Il s’agit là d’un paradoxe de politique publique.

 

Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Jean-Paul Domin

La fin du monopole de la mutualité territoriale ? L’analyse politique du maintien d’un leadership économique

À partir d’une étude sur les reconfigurations du marché de la protection sociale complémentaire des agents des collectivités locales, cet article s’intéresse au travail politique mené par la mutuelle leader du secteur pour maintenir son monopole. Il montre que l’opérateur historique en complémentaire santé et prévoyance dans la fonction publique territoriale mobilise employeurs locaux, cadres administratifs territoriaux et décideurs publics au sein de coalitions discursives et politiques. En travaillant à l’élaboration d’argumentaires moraux, à l’affirmation d’une identité d’assureur affinitaire et à la construction d’alliances institutionnelles, la mutuelle conserve la maîtrise de ses relations marchandes et obtient que ses options de réforme soient défendues.

Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Clémentine Comer

Nouvelles règles, nouveaux défis : les mutuelles au cœur de la construction d’un marché de l’assurance complémentaire santé

Les réformes de la protection sociale en santé mises en œuvre depuis les années 1990 ont non seulement modifié le système de financement mais également conduit à la délégation d’une partie de la régulation de l’offre de soins aux organismes complémentaires d’assurance maladie (Ocam). Les pouvoirs publics ont adopté différents dispositifs : loi Le Roux, « contrats responsables », généralisation de la complémentaire d’entreprise et « 100 % santé », qui, en visant à solvabiliser le marché, ont permis de développer les Ocam et d’en faire des acteurs à part entière du système de protection sociale. L’objet de ce travail est d’analyser ces dispositifs à travers une grille de lecture fondée sur trois formes d’injonction : financière, politique et/ou sociale. Il pointe à la fois la continuité et les incohérences de ces dispositifs, notamment leur propension à générer des inégalités sociales nouvelles dans le champ de l’assurance complémentaire santé.

Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Philippe Abecassis, Nathalie Coutinet

Quel monde associatif en période de Covid-19 ? Un panorama des situations et des enjeux issus du confinement

Les associations présentes sur l’ensemble du territoire français constituent des réseaux d’interconnaissance et d’entraide essentiels en période de crise. Cependant, le confinement a posé à toutes ces organisations – dont les locaux, quand elles en ont, sont le plus souvent exigus – un problème massif et inédit pour mener à bien leurs missions. Outre les difficultés qu’elles affrontent au quotidien depuis plusieurs années – diminution et changement de forme des financements publics, perte des emplois aidés, modification par la loi NOTRe des relations avec les pouvoirs publics, renouvellement de la gouvernance... – des défis supplémentaires sont apparus dès les premiers jours du confinement, au niveau tant national que régional, pour les grandes structures comme pour les plus petites. Sans doute les réflexions qui suivent sont-elles à nuancer en fonction de l’impact régional de la pandémie de Covid-19, mais il nous a semblé important de dresser sans attendre un panorama de la situation des associations dès les premiers jours du confinement, car les questions soulevées préfigurent certaines évolutions à venir dans les prochains mois et années. Le constat présenté ici reste donc partiel, biaisé et  daté, et des approches ultérieures reposant sur une méthodologie plus scientifique suivront sans nul doute. Il pose néanmoins des jalons et témoigne du vécu des associations sous confinement.
Ce panorama a été réalisé dans le cadre d’une étude sur les associations et fondations françaises pour le compte de EU-Russia Civil Society Forum, regroupement d’associations européennes qui publie chaque année un rapport sur plusieurs pays de l’Union européenne – plus un chapitre sur les organisations non lucratives émergentes en Russie. Outre les données de cadrage juridiques, politiques et statistiques, la méthodologie bottom-up de ce rapport repose sur une quinzaine d’entretiens auprès d’organisations plus ou moins récentes, aux formes juridiques variées et de taille ou de secteur d’activité différents. Ils doivent faire apparaître les problèmes rencontrés par les associations et fondations au cours des trois dernières années et les solutions éventuellement novatrices qui ont pu être mises en œuvre pour y répondre. Pendant le confinement, une quinzaine d’acteurs d’associations et de fondations (fondateurs, responsables ou animateurs) ont été contactés par téléphone. Cet échantillon n’est évidemment pas représentatif du monde associatif, mais les entretiens ont, dans l’ensemble, été très intéressants.

 

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Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Édith Archambault

Les directeurs·trices de centres sociaux face à la bureaucratisation. Les conditions de travail dans le monde associatif dépendantes de l’action des pouvoirs publics ?

Les pouvoirs publics ont toujours imprimé leur marque sur le monde associatif employeur, qu’ils financent et réglementent largement (Hély, 2009 ; Cottin-Marx, 2019). Grâce aux travaux de Viviane Tchernonog et de Lionel Prouteau (2019), nous savons que les rapports entre la puissance publique et les associations se sont considérablement transformés ces dernières années, en particulier depuis la crise économique de 2008, et qu’ils ont été marqués par la stagnation des financements publics et le développement de la logique contractuelle (Lipsky et Smith, 1989-1990). Ces évolutions n’ont pas été neutres pour les associations. Pour ces auteurs, elles ont entraîné le déplacement des projets associatifs vers des publics plus solvables, réduit la capacité des organisations loi 1901 à expérimenter et à innover, et conduit à la concentration des financements publics dans les grandes associations, « qui ont la taille critique et les ressources humaines suffisantes pour accéder à ces formes de financements » (Tchernonog et Prouteau, 2017). Une situation qui exclut de fait les associations employeuses de taille plus limitée des circuits du financement public et a entraîné la disparition d’un grand nombre d’entre elles : entre 2011 et 2017, le nombre d’associations employeuses est passé de 182 000 à 159 000 (-13 %).

Si, grâce aux auteurs du Paysage associatif français, les conséquences de ces évolutions sur les associations sont documentées, les effets sur les salariés et l’organisation du travail sont moins étudiés par les chercheurs. Quels ont été les résultats de cette dynamique, alimentée par la crise économique de 2008, sur le travail dans les associations ? Au moment de la rédaction de cet article, en mai 2020, cette question prend une acuité nouvelle. Car tout semble indiquer qu’une nouvelle crise économique (et des finances publiques) va se surajouter à la crise sanitaire que nous traversons en raison de la pandémie de Covid-19. Il est aujourd’hui difficile d’en prédire les contrecoups. Cependant, en interrogeant la crise passée et ses conséquences nous espérons en tirer des enseignements pour celle qui commence.

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Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Simon Cottin-Marx, Emmanuelle Paradis

L’après Covid-19 : vers un regain d’intérêt pour le modèle de la mutuelle d’assurance ?

Au contraire de secteurs tels que la grande distribution, le médico-social ou l’éducation, le secteur de l’assurance sort de la crise du Covid-19 avec une image fortement ternie par une double critique dont il est encore difficile d’apprécier les effets à terme. Les assureurs, en effet, sont attaqués sur deux fronts. D’abord celui de la légalité, puisqu’ils sont accusés de refuser d’honorer certains de leurs engagements contractuels. Ensuite celui de la moralité, car ils apparaissent réticents, malgré leur excellente santé financière, à participer à l’effort national, voire semblent vouloir mettre à profit la crise - qui entraîne une diminution importante du nombre de certains sinistres, automobiles en particulier - pour augmenter leurs bénéfices.

La critique est d’autant plus vive que le secteur de l’assurance a engrangé des bénéfices importants durant les décennies passées. L’Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie (UMIH) a rappelé que, dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie, les assureurs avaient reçu au cours des vingt dernières années plus de 90 milliards d’euros de primes et versé environ 40 milliards d’euros d’indemnisation. Les comptes de la seule entreprise Axa révèlent qu’à l’issue de l’exercice 2019 celle-ci dispose d’une trésorerie de 21 milliards d’euros, qu’elle a distribué plus de 2 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires et que ses actifs sous gestion représentent trois fois le plan de soutien à l’économie annoncé par le gouvernement . L’UFC-Que choisir estime à plus de 2 milliards d’euros le montant que les assureurs devraient reverser aux assurés en raison de la chute des sinistres automobiles durant le confinement, ce qui représente 50 euros en moyenne par contrat auto. Les chiffres de l’assurance montrent que le secteur dispose de réserves largement suffisantes pour faire face à un plan de sauvetage ambitieux de certaines catégories de leurs assurés particulièrement touchés par la crise du Covid-19.

L’épidémie de Covid-19 aura révélé la réticence des assureurs à puiser dans leurs réserves accumulées pour redistribuer, en quelque sorte, une partie des bénéfices réalisés en période de croissance, et leur incapacité à répondre de manière satisfaisante aux attentes de certains groupes d’assurés  particulièrement exposés. Le secteur de l’assurance a notamment tenté de faire front commun pour s’opposer à toute indemnisation des pertes subies par les entreprises dont l’activité a été mise à l’arrêt en raison du confinement, arguant du fait qu’il s’agit là d’un risque « inassurable sur le plan tant économique que juridique », et par conséquent non couvert par les contrats souscrits.

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Numéro de revue: 
357
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Éric Bidet

Caractériser la démarche des Scop en matière de RSE : quel couplage entre les discours, pratiques et outils ?

Cet article s’inscrit dans une perspective d’enrichissement des connaissances de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et des comportements organisationnels qui lui sont associés, en s’intéressant aux entreprises de l’ESS que sont les sociétés coopératives et participatives (Scop) – dont les engagements sociétaux sont statutairement importants. En s’appuyant sur l’étude de trois Scop, cet article identifie les outils mobilisés par ces entreprises ainsi que le degré d’intégration de la RSE dans la conduite de leurs activités, au regard des discours tenus sur cette démarche. Sur cette base, l’article montre une certaine homogénéité, tant discursive que des outils mobilisés, mais des pratiques différenciées. En illustrant les spécificités des Scop en matière de RSE, l’étude met également à jour des comportements vertueux de nature à inspirer de nombreuses organisations.

 

Numéro de revue: 
356
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Christophe Maurel, François Pantin

De la contestation des accords du Gatt à la création des Amap : genèse d’un mouvement devenu emblématique de l’ESS

Cet article apporte un éclairage nouveau sur la genèse des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) en les réintégrant dans une histoire militante qui prend sa source au début des années 1990 avec l’Alliance Paysans Écologistes Consommateurs (PEC). Le traitement des archives de cette organisation montre combien la transformation de la cause du rapprochement des agriculteurs et des consommateurs est sensible à l’évolution du contexte politique. Ainsi, l’institutionnalisation de l’économie sociale et solidaire qui intervient au début des années 2000 tient une place déterminante dans l’émergence et la diffusion des Amap. L’article invite à analyser les initiatives relevant de l’économie sociale et solidaire à partir des outils de la sociologie des mouvements sociaux, afin de rendre compte de la dimension contestataire de l’ESS au regard des évolutions du militantisme.

 

Numéro de revue: 
356
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Jean-Baptiste Paranthoën

Quels pouvoirs informels au sein des circuits courts et locaux agroalimentaires ? Le cas du Limousin

Cette recherche porte sur des collectifs de production agricole en circuits courts et locaux agroalimentaires (CCLA), établis dans le Limousin, souhaitant avoir un fonctionnement démocratique, inspiré directement ou indirectement de l’économie sociale. Leurs statuts et les dispositifs techniques participatifs permettent de limiter la concentration des pouvoirs et facilitent leur répartition selon un principe démocratique. Toutefois, ce fonctionnement démocratique est impacté par les pouvoirs informels liés aux rapports sociaux des membres. Il s’agit ici de repérer et catégoriser ces sources informelles de pouvoir, d’en analyser les interactions avec les sources formelles, afin de mettre à jour la gouvernance effective.

 

Numéro de revue: 
356
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Marius Chevallier, Julien Dellier

L’économie sociale au Portugal de la révolution des Œillets de 1974 jusqu’aux années 1990 : institutionnalisation, débats et compromis

Cet article retrace le processus historique de l’institutionnalisation de l’économie sociale et des politiques de solidarité au Portugal, de la révolution d’avril 1974, dite révolution des Œillets, aux années 1990. Prenant comme référence le concept d’économie sociale fixé par le cadre juridique portugais, l’auteur étudie les relations institutionnelles et idéologiques établies entre les politiques sociales publiques instituées par le nouveau gouvernement démocratique et l’action des organisations identifiées comme appartenant à l’économie sociale et solidaire. L’analyse repose sur une perspective institutionnaliste qui n’élude pas toutefois la référence aux jeux de pouvoirs et à la dynamique des intérêts. Le cas portugais illustre le bénéfice que peuvent apporter l’institutionnalisation et l’État-providence aux pratiques volontaires de solidarité et de coopération.

 

Numéro de revue: 
356
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Álvaro Garrido

Aider les coopératives à aider l’État. Politiques publiques et coopératives rurales aux États- Unis (Wisconsin, années 1910-1930)

L’implication des coopératives dans les politiques publiques s’accompagne-t-elle nécessairement d’un retrait de la puissance publique, comme on semble l’observer à l’ère du néolibéralisme ? L’auteure répond à cette question via l’étude des coopératives rurales du Wisconsin entre 1910 et 1940. Elle analyse l’arsenal des mesures mises en place par l’État en direction des coopératives en distinguant différentes formes d’intervention (enquête, éducation, protection et organisation). Elle montre ainsi que l’État, peut être amené à mobiliser les coopératives dans un contexte d’interventionnisme fort, comme vecteurs de politiques publiques et non comme une alternative à son action. Enfin, cet article témoigne du fait que l’intervention publique n’est pas neutre : elle conduit à privilégier un certain type de coopératives, à favoriser la centralisation et la rationalisation, mais aussi parfois à défendre des pratiques démocratiques.

 

Numéro de revue: 
356
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Alexia Blin

Commercialiser des produits agricoles sans étude de marché : facteurs de réussite de trois coopératives en Israël dans les années 1980

Alors que l’étude de marché n’est pas toujours efficace pour assurer la commercialisation des produits agricoles, cet article présente une approche originale développée en Israël par des coopératives agricoles ayant réussi à créer des marchés de consommateurs pour écouler les productions de leurs membres.
Le mouvement coopératif a démarré en Israël vers la fin du XIX e siècle avec la fondation par le baron Rothschild des vineries coopératives de Carmel Mizrachi. Bien que de renommée médiocre, ce vignoble a dominé le marché israélien du vin de table jusqu’à la fin des années 1980. Puis le mouvement coopératif rural dans ce pays a pris un second élan avec la création des kibboutzim et des moshavim au début du XX e siècle (Galor et Sofer, 2011). Le kibboutz, village collectif, et le moshav, village coopératif, constituent les deux types caractéristiques de communautés rurales en Israël. Ces coopératives de premier degré, dont les membres sont des individus, ont fondé des coopératives du deuxième degré, comme les entreprises régionales et les vineries. Ces structures de type multifonctionnel étaient dispersées sur tout le territoire d’Israël (Galor, 2015). Au cours de la deuxième moitié du XX e siècle, la production viticole est devenue excédentaire, ce qui a entraîné des difficultés de commercialisation.
Dans cet article, nous présentons trois études de cas où les agriculteurs, membres d’une coopérative, ont élaboré un plan de commercialisation à partir de la marque qu’ils ont créée pour leurs produits. Si le facteur coopératif a été déterminant dans la réussite du proces- sus de commercialisation, il convient également de mentionner l’importance du rôle joué par les dirigeants de ces structures.

 

Numéro de revue: 
356
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Zvi Galor

La monnaie locale eusko, une démarche stratégique dédiée à la création de valeur publique territoriale

Fin 2018, l’eusko, implanté au Pays basque, est devenu la première monnaie locale européenne. Portée par l’association Euskal Moneta (EM), cette initiative vise à relocaliser l’économie, défendre et promouvoir la langue basque, renforcer les pratiques écologiques et solidaires et raviver le lien social. Au regard de ces ambitions, la capacité de l’eusko à se positionner comme un outil de renouvellement de l’action citoyenne et de l’action publique est questionnée. L’auteure montre comment EM a entraîné des modifications dans les pratiques de gestion de l’action publique territoriale en étant le vecteur d’un questionnement – tant sur les modalités de construction démocratique d’une politique économique localisée que sur les dispositifs au service de cette politique. Ce travail contribue à la construction de connaissances sur le renouvellement de l’action publique et citoyenne à l’initiative d’acteurs privés.

 

Numéro de revue: 
355
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Fabienne Pinos

Les clubs d’investisseurs Cigales et leur gestion de l’épargne solidaire : un commun de la finance territoriale ?

En quoi l’activité d’un Club d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire (Cigales) relève-t-elle du champ théorique et pratique des communs ? À partir de l’analyse
d’Elinor Ostrom et de ses prolongements, cet article caractérise la ressource immatérielle qui réunit les investisseurs des clubs Cigales, analyse leurs droits et obligations et montre qu’une Cigales peut s’auto-organiser sous réserve de dispositions légales et associatives. La deuxième partie illustre, au travers de l’enquête menée au sein de la Métropole de Lyon, comment les  cigaliers se dotent de règles implicites et explicites pour mener à bien leurs actions de financement. Le « faire commun » semble trouver un prolongement dans le co-accompagnement de projets par plusieurs Clubs, ou encore dans la mutualisation des droits exercés par leurs membres.

Numéro de revue: 
355
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Jérôme Trotignon

L’ESS dans les quartiers créatifs : ancrage et utilité sociale dans les territoires de proximité

Cet article cherche à identifier les conditions d’émergence d’espaces de rencontre au sein de quartiers concentrant des organisations culturelles et créatives, dont certaines relèvent de l’Économie sociale et solidaire (ESS). Comment ces dernières contribuent-elles à créer des lieux d’échange et de croisement ouverts aux habitants ? Leur statut ESS renforce-t-il la dimension sociale de ces quartiers ? Sur la base d’enquêtes qualitatives conduites dans trois quartiers en France, à Nantes (les Olivettes), à Marseille (le Panier) et à Grenoble (Berriat), le positionnement et le rôle des structures culturelles et créatives de l’ESS est analysé. Ces organisations apparaissent majoritairement (à 65%) mues par la volonté de faire émerger de tels espaces de rencontre via des actions concrètes, plaçant au second rang de leurs motivations la rentabilité financière.

 

Numéro de revue: 
355
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Basile Michel, Emmanuel Bioteau

L’enseignement du cirque à des fins sociales : Crescer & Viver (Rio de Janeiro, Brésil) ou l’inclusion par les arts

Le recours aux arts circassiens dans la lutte pour l’intégration des populations marginalisées est en essor dans de nombreux pays, dont le Brésil, et en voie de reconnaissance internationale. En
s’appuyant sur le cas de Crescer & Viver, qui intervient dans des quartiers défavorisés de Rio de Janeiro (Brésil), les auteures visent une meilleure compréhension de la dynamique d’intervention
du cirque social. Leurs résultats mettent l’accent sur le rôle joué par les ateliers, activités et représentations, mais aussi par la mise en œuvre de principes démocratiques, dans le renforcement ou le rétablissement de liens sociaux entre les participants, leur communauté d’appartenance et le reste de la société brésilienne. L’analyse dynamique du capital social, mobilisé par les activités
proposées par le cirque social, est au cœur du cadre d’analyse proposé.

 

Numéro de revue: 
355
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Iza Nouiga, Coralie Eyssallenne, Marlei Pozzebon

Les entreprises sociales d’insertion en Suisse face aux contrats de prestations

Cet article analyse la mise en œuvre des contrats de prestations – instrument emblématique de la nouvelle gestion publique dans le cadre d’un financement – dans les entreprises sociales d’insertion (ESI) en Suisse. Il rend compte de leurs contenus et de leurs impacts sur ces organisations et les relations qu’elles entretiennent avec les acteurs étatiques. Il ressort que, parmi les contrats de prestations, ceux à court terme, focalisés sur les aspects financiers, avec des comptes à rendre importants et non coconstruits, tendent, par des pressions isomorphiques, à faire perdre aux ESI leur caractère hybride et à les enfermer dans une relation de sous-traitance avec l’État.

 

Numéro de revue: 
355
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Véronique Antonin-Tattini