économie collaborative

De New York à Barcelone en passant par Kuala Lumpur, les plateformes coopératives en construction et en discussion

Si en France les acteurs de l’ESS s’interrogent sur les meilleures façons de construire une économie collaborative porteuse de sens et d’inclusion, à l’échelon international, cette réflexion est portée par plusieurs mouvements et organismes. En effet, le développement des plateformes en ligne questionne les organisations traditionnellement fondées sur la coopération et la participation.

Mutualisme et économie collaborative

Le monde mutualiste se penche sur l’économie collaborative, dite aussi (parfois à tort) économie « du don » ou « du partage », qui impacte à la fois les relations sociales et des secteurs d’activité de plus en plus nombreux, en lien avec l’essor du numérique. Pour autant, si « collaboratif » et « mutualiste » semblent étymologiquement et ­éthiquement compatibles, il convient d’y regarder à deux fois avant d’établir des partenariats.

Economie collaborative, un enjeu de taille pour l’ESS

Accaparée par les géants de l’économie numérique, l’économie collaborative a connu un développement rapide au cours des derniers années via les plateformes capitalistes qui misent sur la concurrence généralisée, tirent les revenus vers le bas au prix d’une précarisation massive et de dérogation aux règles fiscales. Uber a symbo­lisé ce « capitalisme de plateforme », cher à la Silicon Valley, qui ne produit plus, mais exploite la coopération humaine hors du champ salarial, en mettant à mal le modèle social.

« Fab labs », « makerspaces » : entre innovation et émancipation ?

Dans le sillage d’une image médiatique de communautés de bricolage high-tech, « fab labs » et « makerspaces » sont fréquemment regardés par le prisme de l’innovation. Cet article propose de montrer qu’une telle vision, plutôt technico-économique, est insuffisante et qu’il est possible de les
aborder avec un autre regard, plus attentif à leurs potentialités sociopolitiques. Ces lieux ouverts, qui permettent d’accéder à des capacités de fabrication à partir d’équipements sophistiqués, souvent numériques, paraissent en effet pouvoir incarner des courants de réflexion cherchant des voies d’émancipation avec les développements technologiques. « Fab labs » et « makerspaces » méritent donc d’être analysés, notamment sous l’angle des capacités qui semblent redistribuées, des formes de remise en cause de l’ordre industriel qu’ils tendent à porter et des dynamiques qui peuvent être favorables au développement de cette nouvelle forme d’ateliers.

Numéro de revue: 
334
Année de publication: 
2014
Auteur(s): 
Yannick Rumpala

6e Forum des Usages Coopératifs, Brest, 1-4 juillet 2014

Petites annonces, co-voiturage, vidéos partagées, avis et commentaires en ligne... nous voici chacun-e à notre tour et de multiples façon co-producteur de contenus numériques. C'est autour de l'émergence d'une société contributive qui augmente le pouvoir d'agir des personnes et rend possible un travail en réseau que nous vous proposons d'échanger lors de ce 6ème Forum des usages coopératifs. A travers ce thème de « Territoires et dynamiques contributives, la coopération en marche »nous examinons différentes facettes de cette transformation de la société par le numérique : consommation collaborative, ville contributive, éducation ouverte, innovation sociale, pouvoir d'agir augmenté, entrepreunariat, fabrications numériques, nouveaux modes de gouvernance...

L'économie collaborative est-elle solidaire?

Covoiturage (Blablacar, Carpooling…) autopartage (Buzzcar, Deways, Oui-Car), location d'appartements (Airbnb…), mutualisation de machines à laver (La Machine du Voisin) achat groupé de productions agricoles locales (La Ruche qui dit oui), financement participatif de concerts ou autres projets artistiques au Nord (MyMajor-Company, Ulule, KissKissBankBank), microcrédits accordés à de petits projets au Sud (Babyloan, Bluebees)… Sous ses multiples facettes, l'économie collaborative est en plein boum. D'après le cabinet Accenture, elle pèserait 350 milliards de dollars (266,4 milliards d'euros) en 2013. Coopérative par définition, cette « économie de l'accès » permet en outre à chacun de profiter de services qu'il n'aurait pas nécessairement les moyens de s'offrir individuellement et de créer du lien social au sein des communautés qui la composent… Cela en fait-il pour autant une composante de l'économie sociale et solidaire ?