Cuba

Socio-métabolisme du capital et agriculture cubaine de 1960 au début des années 1990

Cet article examine les principales transformations de l’agriculture à Cuba depuis la révolution de 1959 jusqu’à la « Période spéciale » au début des années 1990. L’auteure souligne les contradictions entre le projet socialiste et les choix opérés dans la politique de développement agricole. S’appuyant sur les travaux d’István Mészáros sur le « socio-métabolisme » du capital, elle cherche à identifier les limites d’une projection socialiste centrée essentiellement sur l’abolition de la propriété  privée des moyens de production et la redistribution plus égalitaire des richesses produites, sans transformation radicale du mode de production hérité du système capitaliste. L’analyse met ainsi en lumière, au travers de l’expérience du secteur agricole cubain, les paradoxes et les difficultés du dépassement de la logique du capital.

 

Numéro de revue: 
358
Année de publication: 
2020
Auteur(s): 
Ingrid Hanon

Cuba : interrogations autour de la fermeture de la coopérative Scenius

A Cuba, les coopératives ont le droit de fonctionner hors du cadre étatique depuis la loi de décembre 2012 qui a autorisé, à titre transitoire et expérimental, la création de coopé­ratives non agricoles, dans un contexte de dégel des relations avec les Etats-Unis. Il y en existe aujourd’hui environ 400. L’idée du gouvernement de Raul Castro était alors de concéder une certaine privatisation de ­l’activité économique, dans un cadre collectif promouvant des idéaux – en l’occurrence coopératifs – compatibles avec ceux de la Révolution.

Agriculture urbaine et autogestion à Cuba

Cet article a pour objet l’étude de l’agriculture cubaine depuis la révolution de 1959, et notamment son émergence au cours des années 90. L’agriculture urbaine a contribué autant à assurer la sécurité alimentaire du pays qu’à construire une économie moins centralisée et plus autonome par rapport au pouvoir politique à Cuba, grâce au développement d’unités économiques démocratiques et autogérées, fondées sur les principes de solidarité, d’attention au bien-être de la communauté et de respect de la nature. Cette nouvelle forme d’économie sociale se différencie des entreprises capitalistes, dont l’objectif est la concentration de pouvoirs et l’accumulation de richesses et de capital à travers l’exploitation du travail et de la nature. Elle se distingue également des traditionnelles entreprises étatiques cubaines, au sein desquelles les initiatives individuelles et la créativité des travailleurs sont limitées.

Numéro de revue: 
337
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Ingrid Hanon

Cuba : première coopérative consacrée à l'exportation... d'oiseaux exotiques

Cuba a officiellement créé sa première coopérative destinée à l'exportation dans le cadre de l'allègement du secteur public entrepris par le régime communiste, et ce dans un secteur très pointu : les oiseaux exotiques et d'agrément, a annoncé mardi 24 septembre à l'AFP un de ses responsables. Formée à partir d'une ancienne entreprise publique, la coopérative sera "la seule autorisée à importer et exporter" parmi les quelque 200 coopératives récemment créées dans l'île, a affirmé à l'AFP son président Rafael Flores.L'entreprise exporte actuellement pour environ 700.000 dollars par an d'oiseaux exotiques et espère rapidement atteindre le million de dollars, grâce aux importations de nouveaux matériel et produits, a-t-il ajouté.

Cuba: entrée en service des premières coopératives non-agricoles

Les 124 premières coopératives non-agricoles ont officiellement commencé leurs opérations à Cuba lundi, embryon d'un secteur économique indépendant du secteur public, a annoncé le gouvernement. «Avec cette mesure, nous faisons le pari d'une gestion, sous forme de coopérative, d'activités qui n'ont pas montré leur efficacité dans le secteur public», a expliqué Grisel Trista, de la commission gouvernementale d'application des réformes économiques, citée par le quotidien officiel Granma.

Les leçons et les enjeux du mouvement coopératif agraire à Cuba

Prochainement, le mouvement coopératif agricole à Cuba s’ouvrira à de nouvelles fonctions de service, d’approvisionnement et de commercialisation. Cependant, il ne concerne jusqu’à présent que la production. De multiples formes coopératives y diffèrent par le niveau et les types de mise en commun des moyens de production (terres, mécanisation, commercialisation). L’expérience de cinquante ans de ces coopératives de production (et donc leur évolution sur plusieurs générations) est riche d’enseignements dans une activité comme l’agriculture, où les investissements nécessitent des temps d’amortissement longs et posent des problèmes de transmission intergénérationnelle particuliers. Ceux-ci portent particulièrement sur la performance du secteur privé coopératif, sur l’inventivité institutionnelle des formes de tenure du foncier et de propriété du capital productif et sur les difficultés de transmission des formes de production privée collective.

Numéro de revue: 
328
Année de publication: 
2013
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PDF icon recma328_063074.pdf824.87 Ko
Auteur(s): 
Jacques Marzin

Les coopératives agricoles des "Sud": quels enseignements pour les "Nord"?

L’année 2012, décrétée Année internationale de la coopération, a célébré les coopératives associant des valeurs sociales aux objectifs économiques. Mais qu’en est-il vraiment ? Différents rapports, dont celui de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) en octobre dernier, ont souligné le rôle essentiel des coopératives pour l’accès des petits producteurs aux marchés et la lutte contre l’exclusion. De nombreuses manifestations internationales, dont le colloque « L’étonnant pouvoir des coopératives » au Québec, comme celui sur « La diversité et la durabilité des modèles coopératifs agricoles » de Paris, ont étudié les situations, analysé les processus, confronté les expériences en mobilisant coopératives, pouvoirs publics, chercheurs non seulement pour mettre en exergue l’intérêt de ces formes d’organisation collective, mais aussi pour identifier les conditions de réalisation de leurs projets dans une dimension économique, environnementale et sociale. Ce numéro de la Recma propose de revenir sur certaines des problématiques abordées lors du colloque international de Paris sous l’égide de l’Inra, de la Société française d'économie rurale (Sfer), de l’Essec et de Coop de France les 6 et 7 novembre 2012, à travers la confrontation d’expériences de coopératives dans les « Sud » et plus précisément leur action dans un contexte politique difficile. Les coopératives sont-elles des outils d’émancipation et, si oui, à quelles conditions ? Comment les coopératives mettent-elles en oeuvre leurs valeurs et leurs principes coopératifs ?

Numéro de revue: 
328
Année de publication: 
2013
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PDF icon recma328_028032.pdf1.94 Mo
Auteur(s): 
Maryline Filippi

Des nouvelles lois pour les coopératives au Brésil et à Cuba

Cuba a mis en réserve une somme de 100 millions de contribuer au financement des coopératives, tandis que le Brésil a adopté une loi pour soutenir la croissance des coopératives de travailleurs. Le Programme pilote cubain, annoncée dans le parlement du pays par le ministre de l'économie, Marino Murillo, couvrira 222 coopératives. Actuellement, le pays est dominé par les coopératives agricoles, mais ce programme permettra aux coopératives non-agricoles d'exister et assouplir les restrictions sur les services de base et accroître la productivité. Les restrictions à la création de coopératives seront réduites, permettant la création de coopératives dans des domaines multiples, comme la nourriture ou le transport, d’ici à la fin de cette année. La création de coopératives moyennes non étatiques ont longtemps fait partie d'un plan promis par le président Raul Castro.