Économie sociale

Finance solidaire : cinq modèles qui témoignent de l’engagement croissant des citoyens

Les près de soixante-dix candidats de l’édition 2015 des Grands Prix de la finance solidaire, organisés par Le Monde et Finansol, apportent un cinglant démenti à ceux qui voudraient nous faire croire que le repli sur soi est une solution, que la solidarité doit forcément se déliter en raison d’une crise économique dont on peine à voir la fin.

Du concept d’« innovation sociale »

L’innovation sociale est devenue, en quelques années, un concept tellement galvaudé qu’il entretient une large confusion dans les débats. Utilisé d’abord en Amérique du Nord (1), il s’est généralisé avec l’arrivée, dans les années 90, de la notion anglo-saxonne d’« entrepreneurs sociaux ». Introduit ensuite par des travaux initiés par la Communauté européenne (2), il est entré dans la loi française du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire (ESS).
L’objet de notre article n’est pas de dresser un inventaire des différentes acceptions de ce concept, mais plutôt de chercher, d’une part, à asseoir sa définition sur des fondements théoriques et, d’autre part, à tirer les conséquences pragmatiques de ce positionnement.
Nous commencerons par l’innovation technologique, car c’est d’elle qu’il est question lorsque l’on évoque l’innovation sans donner d’autres précisions. Nous verrons cependant que cette définition masque des sous-entendus qui nous serviront pour définir l’innovation sociale. Cette définition peut déboucher sur deux approches : l’une collaborative, l’autre coopérative. Il importe de le préciser, car elles n’ont pas les mêmes implications en termes de projets politiques. Nous montrerons que la question de la propriété est au centre de ce qui les différencie. Un tableau de synthèse de ce raisonnement est présenté en annexe.

Numéro de revue: 
338
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Jacques Prades

Les enjeux de la professionnalisation des entreprises d’économie sociale

Le processus de professionnalisation des acteurs individuels et organisationnels de l’économie sociale (ES) est un phénomène abordé selon divers points de vue dans la littérature scientifique depuis de nombreuses années. On retrouve des définitions variées de cette notion, illustrant la polysémie du terme. La compréhension de ce processus est essentielle dans le contexte actuel, qui pousse un certain nombre d’entreprises d’économie sociale (EES) à se professionnaliser pour s’adapter à un environnement de plus en plus concurrentiel, aux exigences accrues de leur secteur d’activité ou aux attentes spécifiques de leurs partenaires. L’objet de cet article est, d’une part, de présenter les enjeux de la professionnalisation des EES et, d’autre part, d’offrir des pistes de réflexion quant aux solutions à envisager afin de réaliser une professionnalisation à la fois
efficace et en adéquation avec les particularités des EES.

Numéro de revue: 
338
Année de publication: 
2015
Auteur(s): 
Luc Audebrand et Myriam Michaud