Le contexte de changement global dans les rapports entre acteurs de la consommation caractérisé par l’eff acement des frontières entre l’économique et le social préfi gure une transformation du lien social et pose la question de la valeur issue de l’échange marchand. Dans le secteur mutualiste, les parties prenantes entretiennent des relations spécifi ques qui dépassent la relation de consommation classique, et apportent à l’échange marchand, au-delà d’une valeur d’échange et d’une valeur d’usage, une « valeur de lien ». Dans cet article, par la mobilisation du concept de valeur de lien, nous montrons qu’à travers la circulation d’un certain type de bien il peut y avoir une création de valeur qui n’est pas liée aux spécifi cités assurancielles, mais à la qualité de la relation mutualiste. Pour ce faire, nous développons une analyse de l’interaction entre les personnels en contact et les sociétaires d’une société d’assurance mutualiste, la Macif. Nos résultats révèlent que, dans la relation contractuelle, ce qui est visé, c’est l’établissement d’une relation éthique entre les partenaires. Nous montrons en eff et que, pour créer de la valeur de lien, il faut être capable de « tempérer l’altérité créée par le contrat » et qu’une des conditions est l’autonomie laissée aux personnels en contact avec les sociétaires, parce que la relation s’inscrit dans les enjeux réciproques de la reconnaissance.