action collective

Gouvernance coopérative : un éclairage théorique

Cette étude à visée conceptuelle traite de la gouvernance des coopératives, champ sous-théorisé comparativement à la grande firme classique. Notre démarche mobilise trois théories relatives à ce sujet : le contrat psychologique, le contrat social et l’intendance. Le premier donne un modèle mental. Le deuxième conforte le contrat psychologique par des normes relationnelles et transactionnelles qui doivent organiser la relation des dirigeants avec les coopérateurs. La troisième fournit le profil et les convictions du dirigeant-intendant cohérents avec les attentes du modèle mental et les normes comportementales du contrat social. Cet article se propose d’ouvrir des perspectives, en accord avec les principes et les valeurs de la coopération, susceptibles de fournir des soubassements à un cadre théorique de gouvernance coopérative.

Numéro de revue: 
333
Année de publication: 
2014
Auteur(s): 
Nacer-Eddine Sadi et Françoise Moulin

Organisations et sociétés paysannes: une lecture par la réciprocité

Eric Sabourin. Editions Quae, Versailles, 2012, 262 p.

Cet ouvrage propose une analyse des relations de réciprocité et de leur importance dans les communautés et les organisations d’agriculteurs. Il repose à la fois sur un travail de revue des théories et sur de nombreuses observations de terrain que l’auteur a menées sur quatre continents : Afrique (Angola, Guinée-Bissau), Europe (région Poitou-Charentes), Amérique latine (Bolivie, Brésil, Equateur, Pérou) et Océanie (Nouvelle- Calédonie). Le livre constitue un argument solide contre la généralisation et la « naturalisation » du principe de l’échange que de nombreuses analyses économiques comme sociologiques incorporent sans discernement, tout en s’intéressant aux interactions entre les deux types de relation – échange et réciprocité – et ce qu’il est possible d’en extrapoler en matière d’organisation sociale et de régulation, des marchés notamment.

L’économie sociale et solidaire et la lutte contre la pauvreté en milieu local: le cas du Québec

Ce texte analyse le rôle des initiatives locales qui mobilisent des ressources de l’économie sociale et solidaire (ESS) dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion au Québec. Le texte est divisé en quatre parties. La première présente le modèle du développement par l’initiative locale et l’action collective utilisé pour l’analyse. La deuxième présente l’étude de cas d’une organisation qui met en oeuvre plusieurs types de projets afin d’améliorer les conditions de vie d’un groupe ethnique ayant une forte présence à Montréal. Ce cas montre que l’ancrage local d’une action collective se construit socialement. La troisième partie synthétise les facteurs de réussite des initiatives locales appuyées par l’ESS en vue de la revitalisation des collectivités défavorisées. En conclusion, il est soutenu que l’ESS doit maintenir des liens forts, mais flexibles avec les institutions publiques. L’économie sociale doit mobiliser une grande variété de ressources et mettre en oeuvre des stratégies d’hybridation, combinant les réseaux locaux et supra-locaux, les ressources endogènes et exogènes et les acteurs sociaux et publics.

Numéro de revue: 
325
Année de publication: 
2012
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PDF icon recma325_065077.pdf583.97 Ko
Auteur(s): 
Juan-Luis Klein

Vers de nouveaux rapports du développement agricole au territoire. Agir ensemble pour devenir autonomes

Cet article questionne la territorialisation des actions de développement agricole local. Deux projets sont comparés : l’association des éleveurs des vallées angevines et la construction d’une presse à huile végétale pure au sein d’une coopérative d’utilisation de matériel agricole (Cuma) départementale. Ces deux projets revendiquent une certaine démarche de qualité agricole fondée sur des pratiques de production et un fonctionnement collectif, sans toutefois s’inscrire dans les labellisations officielles reconnues. Ils sont fortement déterminés par une volonté locale d’autonomie agricole et de relocalisation de valeur ajoutée. Pour autant, ces projets présentent deux itinéraires divergents de construction territoriale de l’action de développement : préconstruit des zonages environnementaux et périmètre contraint, d’une part, et co-construction territoriale, d’autre part. Ces dynamiques territoriales résultent des effets conjugués des institutions locales ou agricoles et de l’inscription des acteurs engagés dans des réseaux sociaux locaux. Dans cet article, nous montrons comment les porteurs de projets locaux contribuent à transformer le paysage institutionnel du développement agricole en mettant en place des partenariats originaux sur le territoire.

Numéro de revue: 
320
Année de publication: 
2011
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Auteur(s): 
Geneviève Pierre et Bertille Thareau

L’économie sociale n’est pas un ensemble d’entreprises

Ce numéro paraît pendant le Mois de l’économie sociale et solidaire, un mois qui prend une ampleur insoupçonnée : l’attente envers « l’économie qui sait où elle va » ne cesse de croître et l’on peut sans exagérer affirmer que cette attente dessine de façon croissante l’histoire contemporaine de l’économie sociale et solidaire. C’est donc sans doute l’heure de toutes les chances et de tous les dangers. L’attribution du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel à Elinor Ostrom pour ses travaux sur les « communs » est un témoignage insigne de l’actualité de l’économie sociale. E. Ostrom – première femme à obtenir cette distinction – a travaillé sur la propriété et la gouvernance collectives que constituent les biens communs. Ce prix intervient au moment où, partout dans le monde, des populations s’organisent pour récupérer des biens communs qui ont été aliénés (par exemple des sous-sols exploités par des multinationales).

Approche théorique de la gouvernance des organisations non lucratives

Cet article développe une approche théorique de la structure de gouvernance des organisations non lucratives. Celles-ci sont analysées comme structures de gouvernance renforçant la norme de réciprocité (généralisée ou équilibrée) et rendant possible la mutualisation des ressources. Leur structure de gouvernance présente des traits spécifiques relatifs aux finalités formelles de l’organisation, à sa forme de propriété, à ses prétendants résiduels, à ses procédures de prise de décision, à ses formes d’imputabilité, à sa division des pouvoirs, à ses procédures de contrôle, ainsi qu’aux incitations qu’elle génère. Ces traits facilitent l’action collective orientée vers l’intérêt général, l’intérêt mutuel ou l’action tribunitienne. Les organisations non lucratives sont à même d’opérer dans des environnements complexes, mobilisant des ressources provenant d’opérations marchandes, de subventions publiques ou de la réciprocité (bénévolat, dons), tout en poursuivant des objectifs civiques ou démocratiques. Leur structure de gouvernance leur permet de demeurer comparativement plus efficaces que d’autres formes organisationnelles, même si les organisations non lucratives peuvent connaître des échecs susceptibles de saper leur capital-confiance et leur efficacité.

Numéro de revue: 
314
Année de publication: 
2009
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Auteur(s): 
Bernard Enjolras

Le bénévolat, un temps social au service de la solidarité

Le bénévolat doit aujourd’hui être considéré comme un temps social particulier, entre le temps libéré du travail (temps libre) et le temps de loisirs. L’article rappelle les étapes de la conquête du temps libre et la place tenue progressivement par les loisirs. Dans ce contexte, le temps de bénévolat occupe une position spécifique, dont la particularité provient principalement de sa constitution socio-historique, puisque le bénévolat se situe entre l’action individuelle et l’action collective, entre l’activité pour soi et l’activité tournée vers autrui. L’altruisme se substitue à la charité dans une nouvelle forme de don. L’auteur montre que le bénévolat s’inscrit dans un type de don et un type de solidarité qui lui sont propres : le don bénévole.

Numéro de revue: 
302
Année de publication: 
2006
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Auteur(s): 
Durand E.