Solidarité et organisation. Penser une autre gestion
Philippe Eynaud et Genauto Carvalho de França Filho, Eres, 2019, 245 pages
Philippe Eynaud et Genauto Carvalho de França Filho, Eres, 2019, 245 pages
La finance solidaire suscite un regain d’intérêt dans le contexte de crise actuelle, et elle est présentée comme une réponse innovante. Or ce constat est à nuancer. Depuis le xixe siècle et aujourd’hui encore, en France, la finance solidaire développe une offre de financement complémentaire du fait des transformations de la régulation financière. Cette complémentarité par rapport au système financier conventionnel est-elle simplement un palliatif aux dysfonctionnements ou constitue-t-elle une réelle alternative dans les relations financières entre les emprunteurs et les intermédiaires financiers et dans l’organisation du système ? Par une approche historique comparée, nous montrons la permanence de la finance solidaire, tout en soulignant les formes de continuité et de discontinuité. Dès lors, nous discutons des rapports entre la finance solidaire et le système financier conventionnel, entre inclusion financière et transformations des règles.
Fichier attaché | Taille |
---|---|
recma329_065078.pdf | 732.9 Ko |
La théorie économique standard ne nous permet pas de comprendre la dynamique économique autrement que comme une recherche du profit, qui renvoie à la maximisation d’un avantage individuel. Or toute activité économique suppose un avantage mutuel. Faute d’une représentation économique correcte, celui-ci reste dans l’ombre de la théorie, alors même qu’une quantification d’un surplus mutuel est possible. Disposant d’un critère objectif, nous pouvons alors appréhender dans sa dimension critique le profit comme résultat d’une décroissance de ce surplus au long de la dynamique économique – dynamique qui dépend en dernière analyse des modes de propriété des entreprises, systèmes institutionnels fournisseurs de biens et de services. Un optimum économique peut se définir comme une situation dans laquelle l’avantage individuel des parties est maximisé pour un surplus mutuel maximum et non sous condition, totalement irréaliste, d’une concurrence « pure et parfaite ». L’analyse économique de l’avantage mutuel ouvre le champ d’une théorie économique mutualiste alternative à la théorie standard.
Fichier attaché | Taille |
---|---|
recma327_027042.pdf | 566.54 Ko |
Alors qu’elle était au coeur de la réflexion de nombreux économistes classiques comme Sismondi, Stuart Mill ou Walras, la question de l’éthique a ensuite été très largement évacuée de la théorie économique dominante à partir du moment où celle-ci s’est focalisée sur le paradigme de l’intérêt et sur la figure de l’Homo oeconomicus, cet être absolument rationnel dont chaque décision est le résultat d’un irréprochable calcul coûtsbénéfices. Depuis une vingtaine d’années, cette question de l’éthique est de nouveau considérée par certains économistes et davantage encore par des gestionnaires et des analystes de l’entreprise à travers notamment les courants de l’éthique des affaires et de la responsabilité sociale de l’entreprise.
Jean Lacroix. Alexis, 2007, 170 pages.
Dans l’histoire de la pensée économique, Léon Walras occupe une place originale en faisant de la théorie économique une science morale. Pour lui, l’interrogation scientifique valable porte sur les rapports des hommes entre eux. Justice, association, fraternité, autant de principes bien distincts qui, dans le système walrassien, gouvernent les relations entre les hommes. Il propose une forme de synthèse entre libéralisme et socialisme, conciliant intérêt et justice, utilité et morale, marché et Etat. En s’appuyant sur la théorie des associations populaires développée par Léon Walras, l’auteur de l’article apporte un éclairage inédit sur les sociétés d’assurance mutuelles. La mutualité moderne correspond-elle à la vision qu’en avait le penseur de l’économie politique et sociale ? A l’aune de principes incontournables comme la liberté d’adhésion ou la solidarité, dans le cadre d’un marché concurrentiel où l’efficacité économique est gage de pérennité, les sociétés d’assurance mutuelles trouvent une véritable légitimité morale dans la pensée de Léon Walras.
Fichier attaché | Taille |
---|---|
299_068082.pdf | 195.31 Ko |