innovation

Banques coopératives et innovations sociales

Les pratiques industrielles et commerciales des banques coopératives coexistent avec des innovations sociales. A partir d’une enquête de terrain originale menée en France, l’article tente d’appréhender, en référence aux travaux de C. Vienney (1980, 1994), la capacité d’innovation sociale de ces banques relativement aux banques « SA ». Une différenciation utile est établie entre processus de banalisation et processus d’institutionnalisation. En s’intéressant à l’articulation entre règles, acteurs et organisation et à travers une analyse des services, des produits ou des dispositifs associés à ces différents types de banques, les auteurs soulignent la capacité des banques coopératives à répondre à des besoins non satisfaits par le marché, en privilégiant l’utilité du service sur la rentabilité. C’est aussi la capacité à mobiliser des acteurs collectifs dans le cadre de rapports de réciprocité entre les associés et l’organisation, en bref à faire vivre une démocratie économique, qui est mise en exergue.

Numéro de revue: 
301
Année de publication: 
2006
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Auteur(s): 
Richez-Battesti N. Gianfaldoni P. Gloukoviezoff G. Alcaras J.-R.

Recherche universitaire et économie sociale en Espagne, une analyse à travers trois décennies de thèses doctorales

La recherche universitaire en économie sociale et coopérative bénéficie en Espagne d’une dynamique positive. Depuis la fin des années 80, les chercheurs intéressés par ce champ sont de plus en plus nombreux, et la communauté scientifique s’organise. Les auteurs étudient dans un premier temps le processus par lequel la recherche s’institutionnalise, à travers le système de recherche-formation-innovation. De son développement dépendent la production scientifique, sa diffusion, mais aussi la motivation des chercheurs à investir le champ, comme en témoigne le contexte espagnol. Dans un second temps, l’article présente un état de la recherche en économie sociale en Espagne à partir, d’une part, d’un répertoire des chercheurs en économie sociale et, d’autre part, d’un recensement des thèses doctorales soutenues dans les universités espagnoles. Principaux thèmes et disciplines de recherche, évolution de l’intérêt pour les différentes familles depuis trente ans, universités les plus porteuses sont ainsi mis en lumière. L’étude est introduite par Edith Archambault, qui effectue un parallèle avec le contexte de la recherche en économie sociale dans d’autres pays, comme la France et le Canada.

Numéro de revue: 
298
Année de publication: 
2005
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Auteur(s): 
Chaves R., Monzon J. L., Sajardo-Moreno A.

Economie sociale et solidaire et développement local

Les approches des économistes de la proximité en termes de district industriel, de systèmes productifs locaux, de milieux innovateurs, de gouvernance locale et de capital social ne repèrent généralement pas la place spécifique que pourraient occuper les acteurs de l’ESS dans le développement des territoires. A l’inverse, dans les approches plus normatives du développement local et chez les auteurs de l’ESS, on semble considérer que l’ancrage des acteurs et des entreprises de l’ESS dans « leur » territoire va de soi. L’article plaide en faveur d’un rapprochement entre les deux types d’approche. Ce croisement fertile passerait alors par des recherches dont l’auteur indique, chemin faisant, quelques pistes praticables : notamment celle de la confiance, qui est au coeur des théories du capital social et de la proximité (géographique et organisationnelle) et pour laquelle il est facile de faire valoir les aptitudes particulières de l’ESS.

Numéro de revue: 
296
Année de publication: 
2005
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Auteur(s): 
Parodi M.

Etre cadre associatif

Cette contribution est tirée d’une recherche s’intéressant pour la première fois aux cadres associatifs comme forme spécifique du salariat dans le champ de l’économie sociale. Par une enquête détaillée, les formes de cette professionnalité sont analysées dans un contexte où le modèle managérial paraît se développer dans tous les domaines de l’activité humaine, y compris dans nombre d’organisations à but non lucratif. Dans quel contexte évolue le cadre associatif ? D’où vient-il ? Quel est son statut juridique ? Quelles fonctions assume-t-il ? Quelles sont ses valeurs de référence ? Les associations objets de l’étude, majoritairement, sont impliquées dans des activités d’animation et d’éducation populaire au sens large, membres de réseaux nationaux importants et fortement employeurs. Des cadres aux dénominations multiples les dirigent en ne repoussant pas les techniques qui en font des gestionnaires, en assumant leur rôle de professionnels tout en faisant perdurer fortement une dimension militante. Il apparaît ainsi que ces salariés particuliers ne sont pas seulement des « managers » de PME locales au supplément d’âme généreux, ni même des « animateurs permanents » dégagés des contraintes gestionnaires de l’entreprise d’économie sociale. Ils expriment des choix, guidés par des valeurs, pour consolider – ou donner à l’association – une capacité renouvelée d’action sur la société.

Numéro de revue: 
289
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Sadoul N.

L’effort commercial des mutuelles de santé

Le monde de la mutualité est en pleine mutation. La transposition des directives européennes a donné naissance à un nouveau Code de la mutualité, et nombreux sont les changements qui affectent les mutuelles de santé. Leur nombre tend à se réduire, dans le jeu des fusions et des dissolutions, principe de spécialité et nouvelles obligations prudentielles imposant leur loi. Dans ce cadre, comment les mutuelles de santé se positionnent-elles par rapport à la concurrence ? Quelles stratégies commerciales développent-elles ? Cet article présente les résultats d’une enquête conduite en 2002 auprès de trois groupes de mutuelles. Les mutuelles orientées vers la complémentaire santé présentent-elles des caractéristiques par rapport à celles qui proposent des produits de prévoyance ? Qu’en est-il des mutuelles mixtes ? Les critères d’investigation sont multiples : la démarche d’innovation, la répartition entre contrats individuels et contrats collectifs, les cibles privilégiées, la fidélisation, les supports de commercialisation, le système d’information utilisé, l’organisation de la fonction commerciale, etc. L’analyse des résultats obtenus permet à l’auteur de dégager trois types d’attitude face à la concurrence et de mettre en évidence un certain nombre d’enjeux auxquels doit faire face la mutualité pour demeurer l’un des piliers de l’économie sociale.

Numéro de revue: 
287
Année de publication: 
2003
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Auteur(s): 
Kaminski P.

La gestion stratégique de la coopérative et de l’association d’économie sociale, IIe partie : L’entreprise et ses orientations

Dans la deuxième partie de sa contribution sur la gestion stratégique, (cf. le numéro 281), Marie-Claire Malo revient sur la définition de l’entreprise, puis sur ce que serait un processus stratégique coopératif : il doit tenir simultanément le fil de la perspective du changement social, qui s’attache au respect des valeurs, et celui du positionnement. La bonne option stratégique est celle qui tente d’articuler en permanence volontarisme et déterminisme. Loin d’être une contrainte, le compromis a un grand potentiel d’innovation, parce qu’il combine des grandeurs différentes. Chaque compromis est une combinaison originale qui porte une part d’innovation sociale. l Comme pour toute entreprise, les orientations stratégiques de la coopérative ou de l’association d’économie sociale sont fonction de l’entrepreneur, de l’environnement et de l’entreprise. L’analyse de l’entrepreneur collectif commande de considérer tous les acteurs du processus stratégique ainsi que leurs valeurs et leurs visions. Pour prendre en compte le secteur dans lequel évolue la coopérative ou l’association d’économie sociale, la grille d’analyse des forces concurrentielles est incontournable et sert de canevas à l’intégration de toutes les dimensions de l’environnement, y compris les dimensions socio-politiques. Après avoir présenté des grilles d’analyse de l’entrepreneur et de l’environnement (lire Recma, n° 281), voyons comment analyser l’entreprise et ses orientations stratégiques, avant de conclure sur la nécessaire combinaison des approches stratégiques du positionnement et de la perspective.

Numéro de revue: 
282
Année de publication: 
2001
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Auteur(s): 
Malo M.-C.

Une fonction de préférence coopérative entre utilité individuelle et utilité collective ?

Maurice Parodi soumet à réflexion le texte que François Perroux rédigea en préface à l'ouvrage d'Isaac Guelfat intitulé La coopération devant la science économique, paru en 1966. François Perroux s'y montre plutôt critique, questionnant l'efficacité des procédés coopératififs et leur contribution au système économique et social. Comme le montre Maurice Parodi dans son analyse, ces réserves amènent à s'interroger sur les liens entre coopération et motivation, coopération et innovation. 

Numéro de revue: 
275
Année de publication: 
2000
Auteur(s): 
Maurice Parodi

Lier pratiques démocratiques et efficacité économique: la rationalisation démocratique

Le lien démocratie-efficacité constitue un objet de recherche au sein des sciences sociales, et des sciences de gestion en particulier. Mais du point de vue des organisations d’économie sociale, il n’apparaît pas pertinent de défendre l’existence d’un lien de causalité entre pratiques démocratiques et efficacité économique ; pour l’auteur, la question importante porte sur la façon dont la définition de l’efficacité se construit dans ces organisations. L’article présente tout d’abord différentes approches établissant un lien entre démocratie et recherche d’efficacité. Puis, il montre la difficulté que cela représente d’introduire un concept des sciences politiques (la démocratie) dans l’univers de la gestion des entreprises. Il propose enfin une définition de l’efficacité comme construction sociale qui met en perspective un concept nouveau, la rationalisation démocratique, illustré par l’exemple des coopératives d’activité et d’emploi.

Numéro de revue: 
308
Année de publication: 
2008
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Auteur(s): 
Fabrice Caudron

Coopérativisme, agriculture familiale et territoire : analyse de cas de coopératives au Brésil et en France

Dans le contexte de la mondialisation et de la flexibilisation de la production, le coopérativisme est-il capable de répondre aux exigences actuelles en termes d’organisation de travail et d’adéquation à la compétitivité des marchés ? Quels sont les impacts au niveau du renforcement du capital social et des effets levier pour les territoires locaux ? Ce sont les questions auxquelles tente de répondre cet article, à partir d’une analyse de cas de coopératives agricoles du Nord-Est brésilien et de la région française du Languedoc-Roussillon. Il apparaît que les coopératives agricoles sont soumises à des tensions communes dans les filières. Différentes stratégies entrepreneuriales adoptées aux niveaux interne et externe sont identifiées, telles que la recherche de partenariats, une démarche de certification ou la diversification de l’offre, montrant que le coopérativisme est à même de répondre aux défis de contextes économiques et sociaux bien distincts.

Numéro de revue: 
305
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Pires M. L.

Fondements éthiques et posture épistémologique de la recherche en économie sociale

L’économie sociale est désormais en passe d’être reconnue comme un mouvement d’entreprises originales. Plus largement, elle représente un mouvement social qui articule un mouvement de pensée et un mouvement d’entreprise, le second trouvant dans le premier un lieu d’inspiration et de modélisation de ses aspirations alternatives. Le mouvement de pensée qui la définit est irréductible à la fois à la tradition de pensée fonctionnaliste centrée sur la grande organisation et la société de capitaux et à la tradition de pensée critique qui fait de la lutte des classes et de la prise de pouvoir de l’Etat le moteur du changement social. L’objet central de l’économie sociale est le groupement de personnes, simultanément pensé comme lieu de production ou/et de distribution, lieu d’éducation et lieu d’un changement social non-violent. La recherche en économie sociale est, depuis près de deux siècles, produite par des acteurs qui s’approprient les outils de la recherche, s’impliquent dans des recherches-actions, confrontent leur pensée à la réalité économique et sociale par le biais d’expérimentations et construisent ainsi, par l’autoformation et l’innovation entrepreneuriale, des parcours d’émancipation uniques. Leurs travaux constituent une tradition de pensée à part entière. Ils permettent à des savoirs expérientiels inédits d’accéder au statut de connaissances transmissibles.

Numéro de revue: 
303
Année de publication: 
2007
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Auteur(s): 
Draperi J.-F.