Jean-Bernard Gins. Editions Sillages, 2011, 140 p.
Si l’économie sociale se doit de valoriser le collectif, la conviction et l’engagement individuels des dirigeants, qu’ils soient administrateurs (nécessairement militants) ou cadres salariés, sont des leviers essentiels de la dynamique des organisations. En témoigne l’itinéraire de Jean-Bernard Gins, jeune diplômé recruté à la fin des années 50 par le Crédit coopératif, où il effectuera toute sa carrière. Lorsque la fondation est créée en 1984, il en devient le secrétaire général, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite. Dans ce petit ouvrage, il évoque ce temps où « la banque de l’économie sociale » n’était guère connue du public, bien que la Caisse centrale du Crédit coopératif ait été un acteur important du renouveau coopératif pendant la recons truction. Au cours des années 60, l’auteur a contribué au désenclavement du Crédit coopératif, autour duquel il s’est efforcé de tisser, avec les mutuelles assurances, les mutuelles santé et les associations, un véritable réseau de l’économie sociale, avant même que le terme ne soit exhumé par Henri Desroche. Rien d’étonnant, donc, à ce que ce rassembleur intuitif ait été l’un des fondateurs du Comité national de liaison des activités mutualistes, coopératives et associatives (Cnlamca), ancêtre du Ceges, en 1970.