Magasins gratuits : vers la fondation d’un nouvel imaginaire économique
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Cet article analyse les pratiques de réemploi et de partage au sein des magasins gratuits qui proposent un modèle de sortie de la transaction marchande par la gratuité des biens mis à disposition. Ces expériences sont confrontées à la prégnance de l’imaginaire marchand, qui articule le « sophisme économiciste » dénoncé par Polanyi – assimilant toutes les pratiques d’échange à un échange marchand – et une compréhension étriquée du don conduisant à sa forme jugée problématique par Mauss : le don-charité. Les auteurs montrent comment la force de l’imaginaire marchand conduit à des usages et à des pratiques différentiés, parfois en contradiction avec les objectifs politiques de ces expérimentations citoyennes. Ils soulignent la nécessité d’un travail institutionnel pour soutenir l’invention d’un imaginaire alternatif rendant possible ce mode alternatif de circulation-partage des biens.
This article analyzes reuse and sharing practices in free shops. These shops propose a free-access model that does away with market transactions. These experiments exist in the long shadow of the mercantile imaginary, which combines the “economistic fallacy” denounced by Polanyi—the conflation of all exchange practices with market exchange—with a narrow understanding of the gift that leads to the form Mauss considered problematic: the charity gift. The article shows how the power of the mercantile imaginary gives rise to various practices that may contradict the political objectives of these citizen experiments. The authors argue that institutional work is needed to support the creation of an alternative imaginary that will make space for this alternative mode of circulating and sharing goods.
El presente artículo analiza las prácticas de reutilización y de reparto en los comercios gratuitos que proponen un modelo de salida de la transacción mercantil a través de la gratuidad de los bienes puestos a disposición. Estas experiencias se enfrentan a la prevalencia del imaginario mercantil, que articula el “sofismo economicista” criticado por Polanyi – considerando que todos los intercambios son comerciales – y una interpretación estrecha del don llevando a la forma del don-caridad, que Mauss estima problemática. Los autores muestran como la fuerza del imaginario mercantil lleva a uso y practicas diferenciadas, a veces en contradicción con los objetivos políticos de estas experimentaciones ciudadanas. Destacan la necesidad de un trabajo institucional para apoyar lainvención de un imaginario alternativo haciendo posible este modo alternativo de circulación-distribución de bienes.
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